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Maria Thorisdottir, l'expérience nécessaire
Le club olympien a misé sur l’internationale norvégienne (32 ans), passée par Chelsea, Manchester United et Brighton. Un renfort bienvenu au sein d’une défense jeune et inexpérimentée en D1.
C’est sans doute le plus gros coup de l’OM lors de ce mercato, en tout cas sur le papier. Une arrivée, à l’instar de celles de Mathilde Bourdieu ou Margaux Le Mouël notamment, qui confirme que le projet olympien lancé l’année dernière a franchi un cap cet été et que le club ne compte pas faire de la figuration en Arkema Première Ligue. Cette dernière trouvaille se nomme Maria Thorisdottir, internationale norvégienne de 32 ans officiellement marseillaise depuis lundi.
Si Opal Curless, autre défenseure centrale officialisée samedi, demeure (sans lui faire offense) inconnue pour une grande partie des adeptes de football féminin en France, ce n’est pas le cas de Thorisdottir. Notamment grâce à son expérience internationale. Plusieurs fois capitaine des Gresshoppene (les "sauterelles", 71 sélections), la joueuse, qui possède également la nationalité islandaise grâce à son père, Thorir Hergeirsson, légendaire sélectionneur de l’équipe féminine norvégienne de handball (2001-2024), a disputé les coupes du monde 2015 et 2019.
"Apporter quelque chose de différent"
Malgré une perte d’influence dans son pays (elle n’a pas été convoquée pour l’Euro en juillet alors qu’elle était présente dans le groupe lors de l’ultime journée de Ligue des nations contre la Suisse un mois avant), Maria Thorisdottir va endosser le costume de taulière et renforcer la défense centrale olympienne, secteur dans lequel ne figuraient que quatre noms : Tabita Joseph, Ninon Blanchard, Roselène Khezami et, donc, Curless. Une arrière-garde qui ne connaît pas l’élite, hormis Blanchard qui a disputé 30 matches avec Saint-Étienne, et qui ne donne pas pleinement satisfaction, à l’image de Joseph. "On voulait se renforcer quantitativement, explique le directeur sportif Antoine Ferreira. Dans notre volonté d’avoir une flexibilité sur le plan tactique, on n’avait pas suffisamment de solutions au poste de défenseure centrale pour pouvoir faire tout ce que l’on souhaite. On a cherché des joueuses capables d’évoluer dans ce registre et pouvant nous apporter quelque chose de différent, comme Maria qui va être impactante dans le jeumais aussi en dehors du terrain. Elle a une expérience du très haut niveau qui est indéniable, ce sera la joueuse de l’effectif avec la plus grosse expérience. Elle a joué dans de très grands clubs européens et disputé des compétitions majeures avec sa sélection nationale. C’est aussi sur cela qu’on attend son apport puisqu’on a un groupe relativement inexpérimenté dans sa globalité et Maria va nous permettre de continuer à franchir les paliers."
Sa solidité dans les duels et son aisance balle au pied lui ont, en effet, permis de quitter Klepp, son club formateur, pour Chelsea en 2017. Et ce malgré deux ans de pause, de 2012 à 2014, pour se consacrer au handball, une deuxième passion qu’elle a dû abandonner en raison de pépins physiques. "Malheureusement, j’ai eu un problème au tendon rotulien du genou gauche à cause d’une surcharge, regrettait-elle lors d’une interview accordée à Skysports en janvier 2024. J’en souffre encore aujourd’hui et je ne m’en débarrasserai pas." Un corps qui lui a fait perdre huit ans de sa carrière, d’après ses estimations, et qui l’a laissée sur la touche entre 2015 et 2017, ce qui n’a pas refroidi les Blues, qui ont misé sur elle après un Euro réussi sur le plan individuel. Un passage à Londres durant lequel Thorisdottir a remporté deux championnats et autant de coupes nationales, avant de prendre la direction de Manchester United, en janvier 2021, puis de Brighton à l’été 2023.
Présente au stage à Girone
Cinquième de Barclays WSL avec les Seagulls la saison passée (13 apparitions), la polyvalente norvégienne, qui peut jouer latérale mais aussi milieu, s’est illustrée en excellant dans les airs du haut de son 1,70 m, remportant plus de 80% de ses duels. Le troisième meilleur total des cinq grands championnats, derrière les Lyonnaises Lindsey Horan et Wendie Renard.
À trois semaines de la reprise du championnat, à Lyon justement, Thorisdottir apprend à découvrir ses nouvelles partenaires lors d’un stage à Gérone. Laissée sur le banc lors de la victoire contre Europa (2-1) hier, elle pourrait faire ses débuts en ciel et blanc face à Levante, samedi (18h).