Bienvenue à Marseille, Luiz Gustavo Dias !

Tout portait à croire, en fin de saison dernière, que William Vainqueur serait la sentinelle attitrée de l’équipe chargée d’initier l’ascension devant ramener l’OM vers les sommets. C’était sans compter sur la surprise du chef Andoni, qui est allé chercher rien moins qu’un pilier de la seleçao de ces dernières années et une des valeurs sûres de Bundesliga : Luiz Gustavo !

Et, sans vouloir faire injure à William, on comprend mieux désormais les atermoiements pour le recruter définitivement. Car on vient là de changer de dimension…

Image OM.net

Luiz Gustavo est ainsi la seconde recrue de notre mercato estival et la première d’envergure internationale. Ne nous y trompons pas, il s’agit d’un transfert aussi important que celui de Lucho Gonzáles en son temps. Pourtant, il ne fait pas partie des « stars » du ballon rond qui tournent des publicités et affolent les sites people lors de leurs sorties dans la jet set. Qui est donc notre nouveau milieu défensif ?

L’enfance brésilienne

Louis Gustave – ça fait tout de suite moins rêver, hein ? – est né le 23 juillet 1987 dans une petite ville de l’état de Sao Paulo au nom aussi imprononçable que rigolo (Pindamonhangaba). Il démarre en pro en 2006 et dès sa première saison, se fait repérer par Hoffenheim qui « l’importe » en Europe.

Il est entre-temps devenu un beau bébé de 1,87m pour 80 kg, gaucher préférentiel, doté d’une vista et d’une relance très au-dessus de la moyenne.

Ça fait un bien petit paragraphe pour un si grand pays, mais on y reviendra via sa carrière internationale.

La Bundesliga

Après quatre saisons dans le Bade-Wurtemberg, il est recruté par le Bayern de Munich pour deux années, le temps d’empocher une Ligue des Champions, un titre de champion, une Coupe et une Supercoupe d’Allemagne pour garnir son manteau de cheminée.

Transféré en 2013 à Wolfsburg, alors challenger sérieux en Bundesliga, il récidive, engrangeant une nouvelle Coupe nationale et une seconde Supercoupe. Il aura au total disputé près de 380 matchs au plus haut niveau dans un championnats majeur. Parlons d’expérience…

La Seleção

Appelé pour la première fois en équipe nationale en août 2011, il en devient un élément clé jusqu’à l’année dernière.

Sous la tunique auriverde, il a connu quarante-deux sélections, marqué deux buts, remporté la coupe des confédérations et fini quatrième de la coupe du monde 2014, ne pouvant faire grand-chose lors de la déroute historique 7-1 face à l’Allemagne.

Le joueur et son jeu

Gustavo est un vrai poison pour les attaquants adverses. Un travailleur au service du collectif, pas une star flamboyante, mais un maillon essentiel dans l’équilibre d’une équipe. Nous sommes cependant très loin du simple tâcheron dénué  de facilités techniques.

Excellent tacleur, très adroit pour chiper un ballon dans les pieds d’un joueur, il est dur sur l’homme et n’hésite pas à faire les fautes nécessaires pour empêcher le développement du jeu adverse. Il devrait constituer un très efficace rempart pour éviter à nos défenseurs de voir déferler des vagues incessantes d’attaquants comme on l’a trop vu jusqu’ici.

Il est surtout capable, sitôt la balle récupérée, d’éliminer un ou deux antagonistes rien qu’en se retournant et de transmettre celle-ci instantanément par une transversale ou une ouverture en profondeur précise, déposant de fait tout le milieu adverse.

Si nous recrutons également un défenseur central capable d’une relance propre et rapide, c’est l’assurance d’un jeu fluide vers l’avant, ce qui nous a cruellement manqué la saison passée.

Polyvalent, Gustavo peut jouer en sentinelle, en défense centrale voire en latéral gauche le cas échéant

Un joueur sur la pente descendante ?

Bien sûr, dans les médias dominants, des voix se sont instantanément élevées pour minimiser l’importance de ce recrutement, comme lors de l’arrivée de Payet. Pire. À en croire certains spécialistes auto-proclamés de l’analyse footballistique, le joueur serait « cramé », vidé, fini… La saison dernière aurait ainsi été celle de trop pour le brésilien. Un exercice en demi-teinte en club et la perte de sa place en sélection sont là pour le prouver irréfutablement, n’est-ce pas ?

Pourtant, si l’on fouine de-ci de-là sur la toile, on trouve facilement de quoi remettre ce tableau en perspective. Rappelons d’abord son âge : 29 ans ! Soit la force de la maturité pour un joueur de foot, certainement pas le temps d’une retraite anticipée.

Sur ses difficultés récentes, il semblerait que son début de saison 2016-2017 ait été pollué par des affaires familiales compliquées qui l’ont poussé à rentrer quelque temps au pays et à ne pas avoir la tête au football. C’est la raison pour laquelle il aurait refusé une convocation en sélection, provocant son éviction.

De plus, désabusé après quatre ans passés à Wolfsburg dans un environnement rien moins qu’idéal pour un brésilien et devant l’inexorable chute du club allemand dans l’anonymat de la Bundesliga, il demandait depuis un an à retrouver sa liberté. De quoi miner sa motivation et impacter lourdement son rendement.

Par conséquent, n’en doutons pas : débarrassé de ces freins, l’indispensable travailleur de l’ombre qu’il a su être jusqu’ici pourrait rapidement briller sous notre soleil !

Alors sortez vos plus belles lunettes de protection, et admirez ! Mesdames et Messieurs… Luiz Gustavo Dias.

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A propos de selfmade footix


Artiste sur le terrain, viril mais correct dans la vie. Ou le contraire, ça dépend. Amoureux de la vie, de l'amour, du beau jeu et de l'amour du beau jeu. Accro aux parenthèses et autres digressions. Loisir : Lapins crétins spotting sur les pelouses de France et de Navarre.
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