CDM féminine : résultats et résumés des 8es de finale (2/2)

Suite des 8es de finale de la Coupe du Monde féminine. Les Championnes du Monde, les USA, se qualifient sans panache et rencontreront la France en quart. La Suède, qui a éliminé le Canada, retrouvera sa bête noire, l’Allemagne… L’Italie poursuit son aventure, tranquille, et trouvera sur sa route les Pays-Bas, qualifiés un peu miraculeux face à une séduisant Japon…

Reims  –  Stade Auguste Delaune  –  19 633 spectateurs

ESPAGNE  1 – 2  USA

Le match s’annonçait déséquilibré, vu les performances des deux équipes en poule, impressionnantes pour les États-uniennes, souvent poussives pour les Ibères. Et puis bien sûr, le match avait un intérêt particulier puisque son vainqueur retrouvera la France en 1/4 de finale…

 Pour une fois, ce ne sont pas les USA qui partent le plus vite, mais leurs adversaires. Kelley O’Hara glisse sur son côté droit, son adversaire espagnole déborde et centre, Guijarro reprend avec force, mais elle est contrée (1’) ! Alors que la Roja est très bien entrée dans son match, elle subit un coup du sort. Heath est déséquilibrée dans la surface par Maria Leon, et l’arbitre n’hésite pas à siffler le pénalty. C’est la capitaine Megan Rapinoe qui le transforme, prenant la gardienne Panos à contre-pied (5’, 0-1).
Mais alors qu’on s’attend à voir le rouleau compresseur US se mettre en marche, l’Espagne va vite égaliser. Allysa Naeher relance très mal devant sa surface pour Sauerbrunn, marquée par Lucia Garcia. Celle-ci la contre, le ballon revient sur Jennifer Hermoso qui, tranquillement, aligne Naeher avec précision des 16m (9’, 1-1) !

C’est le premier but encaissé par les USA dans cette coupe du monde. La sensation passée, on les retrouve à l’attaque. Lavelle sert superbement Rapinoe dans la surface, à gauche. La capitaine frappe angle fermé au premier poteau, Panos sort le ballon en corner par sécurité (13’)… Quelques minutes plus tard, panique devant le but espagnol suite à une incursion de Heath dans la surface, mais superbe double intervention décisive de Paredes (17’)… Puis c’est Dunn qui centre fort de la gauche devant le but, mais personne ne peut reprendre (19’)… A la suite d’un coup-franc, O’Hara centre de la droite, Hertz reprend dans la surface, largement au dessus (25’)…  Les Espagnoles réagissent après avoir laissé passer l’orage. La menace de Lucia Garcia (excellente tout au long du match) oblige Naeher à sortir à la limite de sa surface et à dégager de la tête (28’). Puis une remarquable remontée de terrain espagnole à une ou deux touches de balle se termine par un long centre de Garcia de la droite, Naeher s’impose dans les airs (30’)… Losada, elle, touchée à l’œil en début de match par un coup de coude de Mewis (non sanctionné) doit sortir, remplacée par Nahikari Garcia, que l’on ne verra guère tout au long du match, et pour ne pas changer (31’)… Rapinoe, puis Mewis prennent leur chance de loin, mais aucun des deux tirs n’est cadré (35’, 36’)… La Roja réplique avec un centre dangereux de Lucia Garcia, repoussé (38’), puis un autre tendu de Corredera et que Lucia Garcia et Putellas manquent de reprendre de peu (40’), avant que Panos ne sorte un corner de Rapinoe (44’).
A la pause, les deux équipes se tiennent au coude à coude, et les Espagnoles font mieux que résister à l’ogre US.

La deuxième période continue d’être animée avec un jeu qui va d’un côté à l’autre, malgré le début de canicule. Lucia Garcia, seule en contre au milieu de trois adversaires, obtient un corner que Naeher repousse des poings (53’)… Heath frappe au but, très excentrée à l’extérieur de la surface, mais ne cadre pas (55’)… Puis c’est au tour de Lavelle, plein axe au 18 m, au dessus (60’)… Lucia Garcia passe superbement au soulier d’Or de la CdM U20 2018 Patri Guijarro qui croise trop son tir, alors que Putellas attendait la passe en retrait (63’)… Mewis pivote et tire des 20m, ça frôle le poteau opposé au ras du sol (64’)… Lucia Garcia, encore et toujours elle, tente une demi-volée sur la droite dans la surface, le ballon s’envole (65’)… Le tournant du match arrive… Sur une action dans la surface espagnole (71’), Lavelle s’écroule et l’arbitre siffle un nouveau pénalty pour les USA. Les ralentis semblent bien montrer qu’il n’y a absolument pas faute. L’arbitre consulte la VAR et, contre toute attente, valide sa décision initiale… Megan Rapinoe ne se fait pas prier pour transformer son deuxième pénalty de la soirée (75’, 1-2)… Un parfum d’injustice, voire de scandale flotte sur Reims…
Le match est littéralement « tué » par ce but et il ne se passera quasiment plus rien jusqu’à la fin, malgré tous les efforts d’Espagnoles qui n’ont plus grand chose dans les chaussettes, les championnes du monde se contentant de gérer…

Les États-Unis battent l’Espagne 2-1 et se qualifient pour le tour suivant au bout d’un match plaisant à suivre, mais entaché d’une décision d’arbitrage qui fera parler. Les Espagnoles, qui n’avaient pas montré grand-chose en poules, sortent la tête haute avec une prestation finale de qualité, malgré la poursuite de leur inefficacité offensive. Nul doute qu’elles auront encore progressé d’ici l’Euro 2021. Rendez-vous est pris !

Quand aux numéro 1 mondiales, elles n’ont pas montré grand-chose, avec un trio d’attaque mis sous l’éteignoir, Heath et Rapinoe plus que discrètes, et Morgan invisible. Au total, 10 tirs, un seul cadré… Peut-être parce que l’Espagne n’est ni la Thaïlande, ni le Chili ? Ça laisse de l’espoir à leurs prochaines adversaires : les Bleues !

Résumé vidéo du match

Le talent et l’élégance de Jennifer Hermoso (qui égalise ici) n’ont pas suffi contre les USA… et l’arbitre.

Joueuse FIFA du match : Megan Rapinoe (USA)

Meilleure joueuse espagnole : Hermoso, Paredes, Maria Leon, Lucia Garcia.
Note globale pour l’Espagne : 6
Meilleure joueuse états-unienne : Lavelle
Note globale pour les États-Unis : 5, 5
Note du match : 6

Qualifiés : ÉTATS-UNIS. Ils rencontreront en 1/4 la FRANCE.

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Paris  – Parc des Princes  –  38 078 spectateurs

SUÈDE  1 – 0  CANADA

 On  s’attendait à un match serré entre deux sélections que l’on  sait traditionnellement proches, et ce fut effectivement le cas. Mais pendant 45 minutes, également une bonne dose d’ennui. Une bataille en milieu de terrain et au bout de trois quarts d’heure aucun tir cadré, ni d’un côté ni de l’autre ! Après 15 minutes plutôt en faveur du Canada, c’est la Suède qui délivre le premier tir de la partie par l’attaquante du MHSC Sofia Jakobsson (18’), non cadrée bien sûr… Puis la Canadienne Jessie Fleming a l’occasion d’emballer le match, mais elle se déchire complètement sur une tentative de volée au point de pénalty (22’)… On apprécie un beau retour défensif de Chapman sur Jakobsson qui l’avait larguée à la course et qui, pourtant, revient à l’énergie la tacler in extremis (33’)… Et une bonne passe d’Asllani vers Rolfö dont le centre est détourné en corner par la Lyonnaise Buchanan. La gardienne des Canucks Stéphanie Labbé repousse celui-ci du poing (35’)…  Et voilà tout pour cette première période ! 0-0  à la pause.

La deuxième moitié de la rencontre commence à peu près sur le même tempo. Le Canada obtient un coup-franc intéressant dans l’axe à 25 m, mais Christine Sinclair ne cadre pas (52’)… Quelques instants plus tard, le Canada perd le ballon en situation offensive et le contre suédois démarre. Il arrive jusqu’à Asllani qui offre un caviar à l’ex-Pailladine Stina Blackstenius, laquelle devance la sortie de Labbé pour glisser le ballon au fond (55’, 1-0) !
Le Canada réagit par Sinclair qui talonne très joliment sur corner pour Beckie qui trouve la gardienne suédoise Hedvig Lindahl au premier poteau (59’)… Mais ce sont les Suédoise qui, mises en confiance par leur but,  prennent petit à petit le contrôle du jeu. Les offensives se succèdent  avec une Kosovare Asllani bien présente dans l’animation offensive. Rolfö envoie un missile de 25 m qui ne trouve pas le cadre (62’)… Le Canada ne répond que par à coups et obtient une belle chance de revenir au score lorsque l’arbitre lui accorde un pénalty pour un bras décollé d’Asllani détournant un tir de Schmidt (66’). Beckie se charge de la sentence, mais Lindahl se détend parfaitement et le sort (68’) !
Un peu plus tard, un autre pénalty est sifflé pour une grosse faute dans la surface canadienne de la Parisienne Lawrence sur Jakobsson, avant d’être annulé après intervention de la VAR qui révèle un hors-jeu suédois préalable (82’)… Le Canada est encore en vie et va jeter ses dernières forces dans la bataille, notamment durant les 7 minutes de temps additionnel, mais en vain, et alors qu’Asllani avait eu la balle de break lorsque – inexplicablement et absolument seule au point de pénalty – elle avait repris de volée un coup-franc d’Eriksson, mais le but qui semblait inévitable était repoussé sur la ligne (86’)…

La Suède s’impose donc par le plus petit des scores (1-0) et file en quart de finale retrouver sa bête noire allemande, tandis que le Canada sort sans grande gloire. Cristine Sinclair (36 ans) devra encore jouer quelques matchs et, peut-être (on ne peut que l’espérer !), jouer les JO de Tokyo l’an prochain pour combler son retard de 2 buts sur le record mondial d’Abby Wambach (184 buts en sélection)…

A noter : 2 tirs cadrés de chaque côté seulement dans cette partie.

Résumé vidéo du match

En sortant magnifiquement le pénalty de la Canadienne Beckie, Hedvig Lindahl a préservé la qualification de la Suède.

Joueuse FIFA du match : Hedvig Lindahl (Suède)

Meilleure joueuse suédoise : Asllani.
Note globale pour la Suède : 6
Meilleure joueuse canadienne : Chapman
Note globale pour le Canada : 5
Note du match :   5

Qualifié : SUÈDE. Elle rencontrera en 1/4 l’ALLEMAGNE.

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Montpellier, stade de la Mosson,  –  17 492 spectateurs

ITALIE  2 – 0  CHINE

Par la grâce de ses excellentes prestations en matchs de poule, l’Italie partait favorite face à une Chine à la défense toujours hermétique (un seul but encaissé, contre l’Allemagne), mais en grande difficulté dans le secteur offensif (un but marqué contre la modeste Afrique du Sud).
Après quelques minutes plutôt équilibrées, les Azurre commencent à prendre le dessus. Un bon centre de Bergamaschi repoussé par une tête chinoise (7’), puis un but refusé à Giacinti partie hors-jeu (10’). On retrouve une deuxième fois la très remuante attaquante du Milan AC qui frappe de la gauche des 18, mais croise trop (13’)… La troisième tentative sera la bonne pour Valentina Giacinti qui ouvre le score à la suite d’un contre, puis d’un cafouillage dans la surface chinoise (15’, 1-0) !
Sur l’action du but, la gardienne chinoise Peng Shimeng peut s’estimer heureuse de s’en sortir sans carton rouge pour un pied très en avant sur Bartoli (et qui eût du entraîner un pénalty s’il n’y avait pas eu but )…
Cette première demi-heure est nettement italienne, les Roses d’acier étant battues dans tous les duels. Un fait de jeu se produit à la 27e minute. La capitaine transalpine Sara Gama lève son pied très haut et attrape la tête de Wang Shuang en pleine surface de réparation. La VAR est consultée, et le pénalty semble évident… mais le refuse, sans même demander à l’arbitre d’aller consulter les images. Un scandale de plus à mettre au compte de l’arbitrage dans cette coupe du monde, et la deuxième erreur de ce match après celle concernant Peng…
La Chine, menée au score, réagit enfin et accumule les corners dans le dernier quart d’heure et quelques occasions : belle frappe de Wang Yan de 22m obligeant Giuliani à claquer le ballon en corner (28’) ; Linari sauvant en corner devant Li Ying (35’) ; frappe de Liu Shanshan de 20m, Giuliani bloque (37’) ; coup franc de Wang Shuang, tête de Li Ying sur le poteau (mais il y avait hors-jeu), 40’ ; la dernière minute avant la pause est particulièrement chaude sur le but italien… Les Azurre ont pourtant une superbe occasion de doubler la mise lorsque Bergamaschi se présente seule devant Peng, mais la gardienne chinoise sort une superbe parade (33’) !
À la pause, l’Italie mène 1-0 après vingt-cinq très bonnes minutes, les vingt suivantes ayant été chinoises.

La deuxième période commence par un coup de  tonnerre : une frappe puissante et bien placée de l’extérieur de la surface signée Aurora Galli qui trompe Peng (49’,  2-1) ! Le 3e but dans la compétition pour la joueuse de la Juve après son doublé face à la Jamaïque. À partir de là, le match est terminé. Les Chinoises essaient bien de réduire le score, mais de manière très désordonnée et en se heurtant régulièrement à la défense centrale italienne, notamment Linari, excellente. Les deux équipes font tourner les effectifs (à noter la sortie sur blessure en première période de Girelli, et le « non-match » de Bonansea, transparente, une fois n’est pas coutume). Le match se poursuit donc sans réelle occasion, l’Italie se contentant de gérer face à des Chinoises manquant cruellement d’impact offensif et d’attaquantes au niveau.

L’Italie se qualifie en s’appuyant sur une excellente défense, un certain réalisme offensif, de l’enthousiasme et une certaine intelligence de jeu. Mais face aux Pays-Bas en quart de finale, on peut craindre pour son milieu de terrain, pas forcément à la hauteur.
La Chine, elle, sort par la petite porte. Cette CdM aura marqué un recul par rapport au quart de final de 2015 et à la 3e place du championnat d’Asie 2018.

Résumé vidéo du match

La belle frappe de Aurora Galli pour le 2e but des Azurre.

Joueuse FIFA du match : Valentina Giacinti (Italie)

Meilleure joueuse italienne : Giacinti et Linari.
Note globale pour l’Italie : 7
Meilleure joueuse chinoise : Li Ying
Note globale pour la Chine : 5
Note du match :  5,5

Qualifiée : ITALIE. Elle rencontrera en 1/4 les PAYS-BAS.

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Rennes, Rohazon Park  – 21 076 spectateurs

 PAYS-BAS  2 – 1   JAPON

 Nous le savons depuis que ce jeu existe : le football peut être très cruel, et ressenti comme profondément injuste lorsque la plus belle équipe sur le terrain se retrouve battue (et éliminée) sur un malheureux coup du sort. Le huitième de finale de la Coupe du Monde féminine 2019 nous en a offert un triste exemple ce jeudi soir à Rennes. S’il n’est pas question de contester une seconde la légitimité de la victoire et de la qualification des championnes d’Europe néerlandaises, qu’il me soit permis de regretter que la meilleure équipe sur la pelouse n’ait pas été récompensée pour son talent.
Ce Pays-Bas–Japon est forcément l’une des grandes affiches de ces 8es de finale, puisqu’il met aux prises championnes d’Europe et championnes d’Asie (mais aussi vice-championne du monde en titre). Une équipe très stable dans son effectif d’une part, une autre en reconstruction, très jeune (six joueuses de moins de 24 ans au coup d’envoi), et qui vise ses Jeux olympiques de Tokyo l’année prochaine (2020).

 La majeure partie de la première période est néerlandaise et les actions nombreuses : centre de Martens, reprise de Miedema, Sameshima détourne en corner (5’)… Centre de Van Lunteren, Kumagai dégage devant Miedema (7’)… Centre de Martens, la reprise de la tête de Miedema est contrée par Ichise (16’)… Les Nadeshikos ont beau rester calmes et Sugita récupérer nombre de ballons au milieu, la pression est forte et débouche sur l’ouverture du score. Et de fort belle façon ! Sur un corner tiré de la gauche, Lieke Martens reprend d’une aile de pigeon du droit au premier poteau, et le ballon va au fond (17’, 1-0) ! Le but de la Barcelonaise, joueuse FIFA de l’année en 2017, n’est pas sans rappeler – ironie du sort ! – celui de la légende nippone Homare Sawa en finale de CdM 2011 face aux USA…

Superbe aile de pigeon de Lieke Martens (n°11). Le ballon ira se loger au ras du 2e poteau.

Quelques instants plus tard, le Japon est tout près d’égaliser. Un superbe mouvement collectif se termine avec Sugasawa qui, bien que prise en sandwich, parvient à tirer et le ballon heurte le poteau de Van Veenendaal battue (20’) ! Au pied du mur, le Japon réagit bien, et domine le dernier quart d’heure en monopolisant de plus en plus le ballon. On voit un nouveau beau mouvement à trois Sugita-Nakajima-Shimizu avec un centre de cette dernière dévié in extremis dans la surface par un pied orange (36’)… Et il n’est que logique que les Nadeshikos égalisent, là encore à la suite d’une combinaison à quatre de toute beauté ! Sugita – au four et au moulin – sert Sugasawa, qui transmet à Iwabuchi, laquelle délivre un amour de caviar entre deux défenseures adverses pour Yui Hasegawa dans la surface. La championne du monde U17 2014 ne tremble pas, et avec un calme olympien met le ballon hors de portée de Van Veenendaal (43’, 1-1) !

Sugita (n°6) a transmis à Iwabuchi (balle au pied) qui mystifie ses défenseurs et voit l’appel de Hasegawa (à g.)…

Iwabuchi (n°8) donne un caviar à Hasegawa en passant le ballon entre deux défenseures néerlandaises…

Hasegawa devance la sortie de Van Veenendaal et égalise.

Dans la minute suivante, les Pays-Bas ont l’occasion de reprendre l’avantage, mais la gardienne Yamashita gagne son duel face à Miedema (44’)…
La pause est sifflée sur ce score de parité (1-1) au bout de 45 minutes de qualité et d’un jeu très ouvert, illustré par deux très jolis buts.

La deuxième période débute avec un coup franc pour Spitse aux 25m dans l’axe, Yamashita est à la parade (48’)… Les Japonaises (re)prennent le contrôle du jeu, toujours avec un calme, une sérénité et une confiance en leur technique assez incroyable. Même entourées de Néerlandaises dans leur propre surface de réparation, les défenseures ressortent le ballon en passes courtes exécutées au millimètre. Des « prises de risque » effectuées avec un tel grand art qu’elles n’en sont plus ! Les joueuses d’Asako Takakura monopolisent le ballon en milieu de terrain où la double Ballon d’Or des coupes du monde U17 (2014) et U20 (2016) Hina Sugita rayonne, parfaitement secondée par sa compère du même âge (22 ans) Narumi Miura, et la si précieuse Hasegawa. Une belle remontée de balle passe par Iwabuchi, puis Sugita qui sert Sugasawa dont la frappe aux 16m passe juste au-dessus (57’)… Puis Nakajima envoie une frappe surprise, puissante et superbe de 22m. Van Veenendaal, sur la trajectoire, ne peut bloquer, mais la défense dégage (63’)… La pression japonaise s’intensifie au fil des minutes… Iwabuchi talonne génialement dans la surface pour Hasegawa, toute proche du doublé, son tir croisé sort pour quelques centimètres au ras du deuxième poteau (71’) ! L’entrée d’une autre surdouée nippone, Yuka Momiki (23 ans) – en lieu et place d’une Nakajima visiblement handicapée depuis le premier quart d’heure du match par un coup de tête (involontaire) de Van Dongen sur la sienne –, apporte une touche supplémentaire de technicité et de vivacité. Elle battra même un record avec trois dernières passes (toutes proches d’être décisives) en l’espace d’une minute ! Iwabuchi, elle, trouve le petit filet après avoir frappé dans un angle complètement ferme (76’)… Les Japonaises vont toucher du bois pour la deuxième fois de la soirée : petit numéro à la récupération et au milieu de terrain de Sugita qui s’appuie sur Iwabuchi à 30m des buts néerlandais. L’ancienne joueuse du Bayern lui remet parfaitement dans la course sur la droite aux 18m. Sugita, tout en sérénité, entre dans la surface, élimine d’un crochet intérieur du droit Bloodworth revenue en catastrophe, et expédie une frappe du gauche qui fouette la transversale d’une Van Veenendaal largement battue (79’) ! Puis la gardienne sort une parade décisive sur un tir placé de Momiki du point de pénalty (80’) ! C’est le feu sur les cages oranje… Et ce n’est pas fini… Momiki, encore elle, fait une passe aveugle de toute beauté pour Miura dont le bolide passe au ras de la transversale (82’)… Au tour d’Iwabuchi de prendre sa chance des 18m, au-dessus (85’)…
Puis c’est le coup de théâtre… Sur la seule attaque réelle néerlandaise de cette deuxième période, une reprise dans la surface de Miedema heurte le bras gauche décollé du corps de Kumagai juste devant elle, et l’arbitre siffle pénalty… Si la faute est réelle, même non intentionnelle, la proximité des deux joueuses rend la décision sévère. Lieke Martens, elle, ne se pose pas de question et transforme la sentence suprême en prenant Yamashita à contre-pied (90’, 2-1)…

Les Nadeshikos jetteront leurs dernières forces pendant le temps additionnel, mais en vain, malgré un énorme cafouillage devant le but néerlandais que l’arbitre, dans le doute, sanctionne contre les Japonaises…

Oui, cruel et terriblement injuste pour cette magnifique équipe japonaise ! Cruel aussi pour la capitaine Saki Kumagai, magnifique de sûreté pendant 90 minutes, et puis… On a hâte de retrouver les Nadeshikos l’an prochain à Tokyo !
Les Pays-Bas passent par un trou de souris, mais passent. C’est aussi ça, le football. Gageons qu’elles montreront un meilleur visage contre l’Italie en quart de finale.

Résumé vidéo du match

Le désespoir de Saki Kumagai (n°4), consolée par sa coéquipière néerlandaise de Lyon, Shanice van de Sanden.

Joueuse FIFA du match : Lieke Martens (Pays-Bas)

Meilleure joueuse néerlandaise : Martens
Note globale pour les Pays-Bas : 6
Meilleure joueuse japonaise : Sugita
Note globale pour le Japon : 8
Note du match : 7,5

Qualifié : PAYS-BAS. Ils rencontreront en 1/4 l’ITALIE.

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A propos de Philippe Serve


Supporter de l'OM depuis sa finale victorieuse en Coupe de France en 1969. Tombé amoureux du foot féminin, un peu d'abord en 2007 et 2008, définitivement en 2011. Ai suivi pendant 4 ans au plus près l'OM féminin via mon site Olympiennes et Marseillaises. Assume complètement d'être supporter à la fois de l'OM ET de l'OGCN, club de ma ville natale ! Informe au quotidien sur tout le foot féminin, mais aussi sur l'actualité la plus diverse via mon compte perso Twitter @Olympiennes
Article lu 1018 fois, écrit le par Philippe Serve Cet article a été posté dans Compte-rendu et taggé , , , . Sauvegarder le lien.

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