Lorient (1-1) OM : vendanges en terres bretonnes

 Il y a des matches qui laissent un sentiment de fierté impérissable, ceux qu’on préfère oublier et ceux qui ponctuent simplement la saison, comme ce décevant FC Lorient-OM pour le compte de la seizième journée de Ligue 1…
 

Terroir

Leader du championnat, l’OM se déplaçait ce mardi soir dans la froideur lorientaise pour affronter les hommes de Sylvain Ripoll.

Sûr de sa force, l’effectif olympien était pourtant amputé de trois joueurs majeurs (N’Koulou, Ayew et Alessandrini), et entrait sur la pelouse synthétique du Stade du Moustoir avec une charnière centrale inédite : Fanni en pleine forme et Morel de retour de blessure après un mois d’interruption. Qui aurait pu parier sur cette association en début de saison, alors que l’un était sur le départ après avoir refusé de prolonger son contrat, et l’autre, conspué par la majorité des supporters ? Personne sans doute en dehors d’un entraîneur argentin hors-norme ; merci, Monsieur Bielsa d’en avoir (re)fait des joueurs de foot !

De leur côté, après deux victoires consécutives face à Lens et Toulouse, les joueurs du FC Lorient initiaient une nouvelle dynamique avant de rencontrer l’OM.

Grognac FINAL

Toujours plus proche de la nature…

Pressurage

Au coup d’envoi sifflé par M. Benoît Millot, l’OM se présente dans une disposition tactique qui ne lui réussit guère : l’exigeant 3-3-3-1 imposé par Bielsa face aux formations qui évoluent avec deux attaquants. Imbula est donc seul à la récupération, Thauvin et Barrada couvrent les ailes, Payet joue le rôle du métronome et Gignac, ceux de la pointe et… du vendangeur.

Compo FCL-OM

 Trois – trois – trois – et pis un tout seul…

L’entame est laborieuse, car les Marseillais peinent à trouver leur rythme tandis que les Lorientais parviennent à les mettre en difficulté, sans se montrer réellement dangereux toutefois.
Profitant des largesses défensives et de l’espace laissé entre les lignes, les attaquants bretons effectuent cependant quelques percées qui auraient pu être assassines, à l’image de celles de J.Ayew, de Barthelmé ou encore de Guerreiro. La pression est réelle, studieuse, constante, mais les Olympiens résistent et se réveillent enfin !

À la 11e minute de jeu, une première frayeur surprend les supporters de l’OM : Dimitri Payet est au sol après s’être fait mal à la cheville suite à une prise d’appui difficile ! On se demandait comment les organismes allaient réagir sur cette fameuse pelouse synthétique et il n’aura fallu que quelques instants pour obtenir une réponse… C’est heureusement sans gravité, mais les Marseillais cherchent leurs repères sur cette surface difficile et souffrent à l’instar de Dja Djé Djé qui terminera, la première période en boîtant (tout comme Payet )… Dès l’orage passé, L’OM prend le jeu à son compte et bénéficie de sa première action dangereuse. Imbula capte un bon centre de Barrada dans la surface et frappe, mais sa tentative n’est pas cadrée.

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 Le synthétique c’est extatique…

Il faut attendre la 24e minute pour assister à une nouvelle occasion. Enfin, presque… Anticipant parfaitement un long dégagement de Steve Mandanda, Gignac prend l’ascendant sur la défense lorientaise et tente un lob à l’entrée de la surface de réparation, mais comme face à Paris, son geste est bien trop timide pour inquiéter le gardien breton. Il serait temps que notre attaquant comprenne que la finesse ne fait pas partie de son jeu…

À ce petit jeu-là, certains font des envieux en rappelant Bakayoko à notre bon souvenir… Après une belle combinaison sur le côté droit, Dja Djédjé centre en retrait pour Barrada, seul au point de penalty. L’international marocain prépare sa frappe et propulse le cuir dans les gradins…

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Raté…

Quelques instants plus tard, à la réception d’une superbe transversale de Thauvin – de nouveau décisif – Payet élimine Koné d’un habile crochet, entre côté gauche dans la surface adverse et frappe dans la lucarne opposée. Lecomte effleure le ballon du bout de ses gants, mais ne peut rien faire (33e). L’OM mène un à zéro, le plus dur semble être fait.

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Et hop !

Il ne faut pourtant que cinq petites minutes pour se rendre compte que ce match n’est pas une partie de plaisir pour les Marseillais, malgré une maîtrise technique et tactique bien supérieure à celle des Lorientais.

Bien trouvé dans la profondeur, Jeannot parvient à se défaire du marquage de Fanni, mais il est violemment percuté par Steve Mandanda qui rate sa sortie. L’arbitre n’hésite pas et siffle logiquement un penalty. Face à son ancien club et ses ex-coéquipiers, Jordan Ayew prend ses responsabilités, ignore les tentatives de déstabilisation d’André-Pierre Gignac, pose le ballon sous l’œil inquiet du portier olympien et réussit un contrepied imparable.

Les débats perdent un peu en intensité et la première période s’achève sans éclat sur ce score de parité.

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 Bravo, Jordan ! Ça fait bien dix buts depuis cinq ans maintenant ?

Délestage

Au retour des vestiaires, les Merlus tentent d’imposer le rythme et de poursuivre leur marche en avant, mais le physique semble leur faire défaut ; ils commencent à perdre du terrain puis abdiquent pratiquement à l’orée du dernier quart d’heure. Peu à peu, les hommes de Marcelo Bielsa prennent le dessus et retrouvent leur jeu, mais pas leur efficacité devant les buts… C’est même le début d’une incroyable sérié de ratés majuscules de la part des joueurs marseillais, le début des vendanges en somme, à l’image des assauts infructueux face à Lyon ou Paris quelques semaines plus tôt.

Jugez plutôt :

49e  • après une remise de Mendy dans la surface, Barrada tente une frappe en pivot, mais son geste manque de puissance et Lecomte parvient à stopper le tir sans difficulté.

52e •  Payet adresse un centre magnifique à Mendy, seul sur le côté gauche dans la surface lorientaise, malheureusement, son tir passe à côté alors qu’il n’avait qu’à ajuster le gardien ou transmettre le ballon à Gignac (même si rien ne garantissait le but, vu la réussite du Martégal ce soir)…

58e •  corner pour Marseille, Fanni est à la réception, mais son coup de tête passe juste à côté du but…

59e • Batshuayi remplace Barrada pour participer à cet invraisemblable festival.

72e • sur nouveau centre de Payet, et une mauvaise sortie aérienne de Lecomte, Gignac – encore lui – récupère le ballon dans les pieds et décide de frapper en force sur un défenseur présent sur sa ligne et qui sauve son équipe in extremis…

80e •  Batshuayi, tente à son tour de s’illustrer sur une énième passe de Payet dans la profondeur, élimine le gardien d’un joli crochet, frappe en bout de course et voit son tir s’écraser sur le dos de Lautoa !

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 Alors, comment dire ? Eh ben raté aussi hein…

87e • servi par Gignac, Batshuayi contrôle dos au but, se retourne et enchaîne sur une splendide frappe tout en fluidité et en puissance, mais le gardien réalise un sauvetage miraculeux… l’OM a Barrada, Lorient la baraka !

92e • comme lors du match face à Caen, Gignac profite d’un ballon mal renvoyé par la défense, le récupère à l’entrée de la surface et tire…  sur le gardien de but alors que la cage était grande ouverte !

Le décompte indique huit grosses occasions pour les Marseillais dans cette deuxième période, et pas un seul but… Ce n’est pas sur ce genre de matches que les supporters regretteront « Dédé » en tout cas ! Côté olympien, la déception prime la fatigue. Côté breton, hormis le fait de bien défendre et de rester solide, cette deuxième mi-temps n’aura pas permis de se montrer dangereux, ni même d’inquiéter Morel et Fanni.

 Voilà c’est ça : RA-TÉ !

Madérisation

L’OM ne peut que déplorer cette inefficacité récurrente. D’ailleurs, s’il y a unanimité des supporters comme des observateurs pour saluer la qualité du jeu olympien, son intensité et son caractère spectaculaire, l’équipe de Marcelo Bielsa manque de régularité et laisse échapper de précieux points, ce qui pourrait coûter cher en fin de saison… 

Au chapitre des satisfactions, on retiendra une nouvelle fois, la bonne partition de Payet, véritable chef d’orchestre de l’OM, la prestation tonitruante de Thauvin qui pèse de plus en plus dans le jeu, l’aspect rassurant d’une défense de plus en plus solide malgré de nombreux changements.

A contrario, l’indigence offensive de Gignac, grand attaquant devant l’Éternel, et de Barrada qui manque clairement de rythme et donc de lucidité, instille le doute alors que la proximité de la trêve hivernale apparaît comme un premier jalon dans cette course vers les places européennes, voire le titre.

Loin de ses bases, Marseille ne gagne plus depuis trois journées (deux défaites et un match nul), c’est une statistique inquiétante si le club entend jouer les premiers rôles au mois de mai. L’OM devra donc prendre des points à l’extérieur pour accrocher au moins la Ligue des Champions.

Au classement, l’équipe conserve sa première place, c’est l’essentiel, mais lors de la prochaine opposition face à Metz, pour continuer à rêver, il faudra vaincre !

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 Et pendant ce temps à Lorient, c’est la mégateuf !

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A propos de jeanfred


Footeux du dimanche pour la gagne et la troisième mi-temps, mais aussi passionné de l'OM au quotidien, il trempe sa plume dans le vitriol des stats et fait saigner WordPress pratiquement sans assistance. Le plus tendre de tous et donc le plus féroce aussi ! Plutôt aboyant que mordant.
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2 Réponses pour Lorient (1-1) OM : vendanges en terres bretonnes

  1. Très chouette Jeanfred ! 😉