Ce type de procédure ne remonte pas à Vichy mais à la criminologie du milieu du XIXe siècle en Allemagne, Italie (Lumbroso), Angleterre (Combes) et ensuite en France (Lacassagne et ensuite Carrel) à partir de 1880. On se demandait, en s'engouffrant dans les nouvelles perspectives ouvertes par Darwin si il était possible d'établir des typologies différenciant les humains sur des critères biologiques héréditaires, que cela soit en terme de comportements délictueux, sexuels ou d'aptitudes supposées à la civilisation. Ceci est un fonds culturel commun aux européens et à eux seuls. On ne parle pas ici de nazis ou de fascistes, si ?
Ces perspectives ont ensuite été abandonnées pour trouver une incarnation nouvelle chez les scientifiques de l'entre deux guerres, nazis ou non, notamment en France et en Allemagne, mais aussi en Angleterre et aux USA. La question de l'identification et de l'attribution des identités par des considérations biologiques, puis génétiques, a connu ensuite un reflux du évidemment au nazisme.
Reste que pour celui qui ne voudrait pas être sourd à ces arguments simples, ne voudrait pas se prévaloir d'un détachement moral lui permettant d'âtre objectif, il est assez simple de comprendre que cette conception de l'identité n'appartient qu'aux européens et est totalement étrangère au reste de l'humanité. Ce n'est ni bien ni mal, mais j'observe juste qu'une fois de plus celui qui impose ses vues, ses méthodes, sa conception de l'humanité se situe au même endroit de la carte.
Tout le problème, tu le dis toi même, est dans ce que l'on voudrait nous voir confondre une simple procédure administrative et le questionnement radical de l'identité au moyen de l'hérédité génétique. Personnellement je m'y refuse.
Précision ultime, ne confonds pas ADN et génétique, si la première chaine ADN a bien été formalisée dans les années 50, la génétique est en chantier depuis 1910.
Pour le droit au séjour, un conjoint n'a pas d'apparentement biologique à l'autre conjoint, enfin en tout cas l'endogamie est interdite par la loi française. Pour les parents, c'est simple, c'est conditionné au fait qu'un membre réside de façon régulière sur le sol français, ce qu'il faut prouver n'est pas le caractère biologique de la filiation mais la validité administrative du lien, qu'il soit contractuel (mariage), affectif (conjoint), de tutelle (enfants, adoptés, nièces, neveux, etc.), ou de filiation au sens administratif. Il reste toujours une sacrée différence.
edit: et puis après après j'arrête de vous casser les burnes, je viens de retrouver dans mes archives de thèse un truc marrant sur la bioéthique au centre du débat sur les fameux tests et les procès en diffamation que Peops veut m'intenter

Le fondement juridique de la bioéthique (c'est ce qui nous occupe ici non ?) a été formalisé pour la première fois en Allemagne dans les années 30 pour encadrer les expériences des "médecins" nazis, la contre argumentation qui a eu lieu ensuite au procès de Nuremberg a permis ensuite d'élaborer le premier code de bioéthique adopté par l'association médicale mondiale, puis a servi de base à tous les codes occidentaux succédant en droit positif. Qui a dit que le nazisme était un artefact de bas étage servant à justifier une position moralisatrice ? Evitez le comme vous pouvez, il n'en reste pas moins qu'il est toujours à l'horizon de ces questions.