par Gastibelza » 04 Avr 2012, 13:34
Il y a pas mal de papiers parus dernièrement sur les stratégies de campagne, notamment l'itw de l'autre pourriture de Buisson.
En fait, il apparaît que les perceptions sont très différentes dans les deux camps, chacun s'appuyant sur des référentiels opposés.
Côté Sarko, on joue sur la notion de dynamique. Pour ses stratèges, il est moins question de chiffres que de mouvement. Tirant leçons des dernières élections présidentielles, le constat a été fait que même les sortants impopulaires (Mitterand, Chirac) peuvent se faire réélir à condition de montrer une dynamique des courbes qui monte -même très peu!- jusqu'au second tour. On fait le pari qu'un Sarko grignotant son retard petit-à-petit, sera élu s'il est, même d'un demi-point, devant Hollande au premier tour. Comme les anciens présidents.
C'est l'effet boule-de-neige (j'appelle ça du panurgisme perso): s'il est devant, c'est qu'il n'est pas si nul alors je vais finalement voter pour lui.
Côté PS, on a une vision de stock, de réservoir. Surtout on ne bouge pas, on ne bouscule rien, on attend sagement le second tour où le capital de voix voulant mettre Sarko dehors est suffisant pour que la dynamique de remontée du président n'aille pas à son but.
D'ailleurs, c'est passé inaperçu mais on se dirige vers une abstention record pour ces Présidentielles. Signe que Hollande, s'il est élu, le sera surtout par rejet de l'autre. C'est pourquoi les stratèges de Sarko comptent sur ce réservoir caché que sont les abstentionnistes en jouant la carte de 2002: la majorité silencieuse qui en a marre de se taire, et autres joyeuseries empruntées à l'extrême-droite.
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or
Emma Lazarus