Selon toi, quel modèle existant ou ayant existé serait la référence à suivre pour notre pays?
Tu parles d'un modèle économique ? D'un modèle politique ? De modes de vie ? Tout est un peu lié certainement, donc tu parles certainement d'un tout.
Il y a tellement de sujets, de paramètres que la notion de modèle, qui sous-entend un mode d'emploi stricte, unifié, applicable ... me semble inapproprié. L'humanité est trop complexe, instable, vivante pour qu'un "modèle" puisse s'appliquer. Je pense que vouloir appliquer un modèle, c'est déjà se planter. Quelques principes, quelques règles certainement.
Si on prend de la hauteur, en s'éloignant un peu du sens de ta question, mais je pense que c'est important de spécifier le contexte aussi auquel on est confronté :
L'existant menace l'humanité et a déjà bousiller d'innombrables espèces.
Ayant existé, c'est en gros le moyen âge, avant l'ère industrielle, avec les régimes politiques qui lui sont liés.
De cette vision haute, il me semble qu'il faudra de toute façon se réinventer, la réponse est donc
AUCUN.
A l'échelle du pays et en restant plus terre à terre, l'existant, ou l'avenir promis par la politique du gouvernement, c'est produire plus à la condition que les gens vivent moins bien, puisque l'objectif est de produire à plus bas coût. => On bousille la planète, et en plus, c'est n'est même pas pour le bénéfice à court terme de la population (ma vision bien sûr).
Pour revenir au sens plus précis de ta question, sachant que j'ai déjà dit qu'un "modèle" n'est pas vraiment le terme approprié, il s'agit dès lors de mettre en place quelques principes, quelques règles, dont on cherche certains effets.
Déjà, on cherche des effets. Il est donc question d'intentions, d'objectifs. Je ne vois pas comment on peut infléchir où faire société sans se donner des objectifs. C'est inévitable d'avoir des intentions. Dans ce cadre, il me semble qu'il vaut mieux avoir de "bonnes" intentions (tout est relatif évidement) que de mauvaises.
Si on replace le débat sur la partie "l'enfer est pavé de bonnes intentions", et sur les conclusions qui voudraient que parce que les communistes avaient comme projet un monde meilleur, mais qu'au final, se serait le même résultat que les nazis, et que donc, les bonnes intentions finalement seraient aussi dangereuses que le combat contre les mauvaises intentions (si j'ai bien compris le raisonnement ou du moins la conclusion), évidement, ce n'est pas ma vision des choses. Et c'est clairement une impasse dès lors qu'il est question de créer ou orienter une société.
Je ne sais pas du coup ce qui me vaut d'être "extrême gauche". Ça veut dire quoi ? Je ne veux pas écraser mon voisin, et je voudrais une société ou on ne peut pas écraser son voisin ? Je pense qu'on est tous d'accord pour dire que c'est plutôt une bonne intention que de vouloir empêcher cela. Est-ce que c'est le fait de vouloir une société qui ne promeut pas, et même qui punit ce genre d'acte, qui me vaut d'être qualifié d'extrême gauche ?
Evidement que non, et j'ai bien conscience que ce n'est pas ce que vous dîtes, puisque sinon vous seriez même opposé à la "justice", c'est-à-dire à la prétention de vouloir mettre des règles de vie communes dans une société. Inutile de rappeler qu'au nom de la justice, des horreurs ont pu être commises alors même qu'elle elle est faite de bonnes intentions ... Pour autant, la "justice" reste un élément indispensable au vivre ensemble, à la démocratie, et y renoncer serait problématique.
Vous estimez donc, qu'il y a un lien entre
certaines bonnes intentions, leur mise en œuvre, et un résultat catastrophique. Vous estimez que ce résultat est directement imputable à l'intention de départ, et non à d'autres paramètres. Ou pour être plus exhaustif, que ces paramètres pourraient être indépassables, et que donc la mise en œuvre ne peut que produire à certains effets. Par ailleurs, ne pas avoir ces "bonnes" intentions produiraient un meilleur résultat. C'est très théorique et peu concret.
Toujours pour essayer de répondre à la question, voici quelques bonnes intentions qui me viennent en tête :
- Considérer les individus comme des êtres humains, et non des choses (par exemple, faire l'effort mentale de ne pas considérer le salaire comme un coût).
- Définir un minimum pour vivre qui surpasse le titre de propriété des autres (on ne peut pas faire jouer une créance pour fermer une école, où baisser la qualité des cours. Un gamin de 6 ans n'a pas à financer le jet privé d'untel au prix de sa scolarité).
- Définir une limite à la richesse et à la propriété (quelques individus ne peuvent pas détenir où piloter les ressources vitales de millions d'autres, sinon on arrive aux dérives capitalistes ou communistes).
- Donner aux citoyens les moyens de limiter et contrôler la production, notamment quand celle-ci, étant donné sa nature et ou son ampleur menace l'humanité.
- Donner le moyen aux citoyens de déterminer les services publics essentiels.
- Garantir un temps libre important aux citoyens.
- Limiter fortement les mandats tant en durée qu'en nombre de représentation possible.
- Sauvegarder les espèces.
- Protéger la planète.
L'humanité est ce qu'elle est, il y aura toujours des problèmes, des abus, des imperfections, des contradictions, des arbitrages à faire, des erreurs etc. Mais si on garde en tête certains principes, je pense qu'on se simplifie la vie.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.