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Le Rocher se rêve montagne
Entre la prolongation de Mike James, l’officialisation d’Élie Okobo et les promesses d’un recrutement alléchant, Monaco se pose déjà en acteur majeur de la prochaine saison. Amaury Perdriau
Trois semaines se sont écoulées entre la fin de saison dernière et la confirmation hier par Monaco du recrutement d’Élie Okobo (24 ans, 1,88 m), MVP de la finale – remportée 3 victoires à 2 par l’Asvel contre le club du Rocher –, pour deux saisons. Une annonce qui suivait celle de la prolongation, la veille, du meneur américain Mike James (31 ans, 1,85 m) pour deux années également. Verra-t-on mieux, sur les postes extérieurs, que ce duo, en France comme en Euroligue ? Pas sûr.
Au rayon des communiqués à paraître, il y a de quoi saliver : Adrien Moerman (33 ans, 2,02 m), Yoan Makoundou (21 ans, 2,07 m), John Brown III (30 ans, 2,03 m), Jordan Loyd (28 ans, 1,93 m) ou encore Jaron Blossomgame (28 ans, 1,98 m). Ce dernier avait même temporairement changé son profil sur les réseaux sociaux hier pour y faire figurer son appartenance monégasque, avant de se raviser, probablement sur ordre de la maison mère, qui officialise ses prises de choix au compte-gouttes.
Sur le papier, le recrutement du quart-finaliste de la dernière campagne européenne (défaite 3-2 contre l’Olympiakos), entre ex-joueurs NBA (Blossomgame, Loyd) et éléments estampillés Euroligue (Brown, Moerman), se veut très prometteur.
Harmoniser les talents pour voir plus loin
« Si on compte les talents individuels, c’est plus fort que la saison dernière, estime Christophe Denis, consultant pour la chaîne L’Équipe. Monaco a renforcé tous les postes. Moerman sort du club double tenant du titre en Euroligue (l’Anadolu Efes Istanbul), Okobo est un des meilleurs joueurs offensifs à son poste, Makoundou est un intérieur de très haut niveau. »
Ce n’est pas un hasard si l’ancien entraîneur de Paris-Levallois (2011-2013) mentionne d’emblée les trois recrues françaises de l’ASM. Le club de la Principauté souhaitait à tout prix mettre l’accent sur les joueurs formés localement, une nécessité afin d’être le plus compétitif possible en Betclic Élite. « Nous voulions trouver un meilleur équilibre entre nos étrangers et nos JFL, confirme Oleksiy Yefimov, manager général de Monaco. Le recrutement d’Élie va dans ce sens. La saison dernière, l’objectif absolu était de se qualifier en play-offs d’Euroligue pour s’y maintenir et nous avions donc pris un risque en compilant dix joueurs étrangers. »
« La principale problématique pour Monaco, ce n’est pas tant la qualité de son effectif, reprend Denis. C’est une équipe qui s’est rendu compte qu’elle a perdu face à des adversaires qui ont su mieux jouer ensemble. I l va falloir chercher un équilibre, que certains joueurs acceptent des rôles différents ou de sacrifier quelque chose dans leur jeu. »
Le partage des responsabilités reviendra à l’entraîneur Sasa Obradovic, prolongé pour trois saisons supplémentaires, et en interne on veut croire que l’empilement de stars ne sera pas un frein. « Notre coach aime évoluer avec deux joueurs capables de tenir le ballon et de créer sur le terrain, donc je n’ai pas trop peur pour ce qui sera des rôles et des rotations », rassure Yefimov.
Quant aux aspirations à court terme, elles sont à peine masquées. « Je suis persuadé que nous allons progresser, faire un bond par rapport à l’année dernière, conclut le dirigeant ukrainien alors que son club chasse le premier sacre national de son histoire. Pour ce qui est de l’Euroligue, c’est un peu tôt pour se livrer car la plupart des équipes ont augmenté leur budget et la concurrence en sera accrue. » Mais la Roca Team a parfaitement négocié la surenchère puisqu’elle affiche aussi de plus gros moyens. Pour espérer de plus belles fins.
L'Equipe