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Meneur par défaut de Mavericks qui se cherchent encore : Cooper Flagg confronté au rude apprentissage de la NBA
Star universitaire avec Duke, Cooper Flagg découvre, à 18 ans, le grand monde NBA avec les Dallas Mavericks, et rien ne lui est donné. Propulsé meneur de jeu, un rôle qui n'est pas naturellement le sien, l'ailier américain apprend et s'adapte, dans une équipe et un contexte qui ne l'aident pas beaucoup sur ce début de saison.
Sûrement qu'il avait rêvé de premiers jours plus étincelants. Idolâtré, porté aux cintres du Cameron Indoor Stadium à Duke il y a quelques mois encore, Cooper Flagg découvre la rudesse du grand monde NBA et, pour l'instant, ce n'est pas vraiment « l'éclate à Dallas ». Scruté, attendu, présenté comme le nouveau prodige du jeu, le n°1 de la dernière draft vit un apprentissage délicat chez les Mavs.
La franchise texane, rangée au catalogue des équipes potentiellement dangereuses à l'Ouest, présente un maigre bilan (1-3), avant de recevoir les Indiana Pacers, jeudi. Et tout cela devant son public, que Dallas aurait pu reconquérir avec cinq matches à domicile pour lancer la saison, c'est déjà raté. Toujours prêts à mordre depuis que le GM, Nico Harrison, leur a enlevé Luka Doncic en février, les fans des Mavs grognent à nouveau.
Dans cette ambiance, peu propice au plein épanouissement, Cooper Flagg est donc arrivé. Pas simple. Loué pour son jeu à 360 degrés, sa maturité physique, son mental d'airain, sa panoplie offensive et ses qualités défensives, rien que ça, le meilleur joueur universitaire de l'année écoulée est porté haut et on attend vite des merveilles. Mais la NBA, plus encore à Dallas ces temps-ci, est un univers impitoyable et ne fait de cadeau à personne. Pendant que Victor Wembanyama régale la planète entière - « Il est incroyable. Je n'avais jamais vu ça auparavant », commentait Flagg après avoir pris 33 points par les Spurs en ouverture de la saison -, le rookie texan, lui, tâtonne encore.
Apprenti meneur
Il faut dire que la mission assignée est assez inattendue, exposée et périlleuse. En l'absence du meneur all-star Kyrie Irving, qui soigne toujours son genou opéré en mars dernier (rupture du ligament croisé antérieur), Jason Kidd a filé la baguette à Flagg plutôt qu'à D'Angelo Russell. Ailier volant et polymorphe de 2,06 m, le garçon peut faire, sans aucun doute. À Duke, il endossait parfois le costume la saison passée. Très fort balle en main dans le jeu axial, efficace dans le mid-range, capable de fixer et donner grâce à une excellente lecture de jeu, Flagg réunit les qualités pour diriger le jeu.
En avisé de ces affaires, Jason Kidd le sait bien. « Je veux le placer meneur, lui mettre la balle entre les mains et voir ce qu'il se passe. Son sang-froid, à 18 ans, est incroyable », clamait en pré-saison le coach texan, troisième passeur de l'histoire de la NBA. Reste que depuis le début de la saison, c'est plutôt mitigé dans le registre de la création, avec seulement 2,5 passes de moyenne par match, dont deux feuilles à zéro (face aux Spurs et OKC).
Avec Davis, une association qui tarde à convaincre
En outre, ce repositionnement, désiré et contraint à la fois, semble brider les qualités offensives de Flagg. Si le demi-finaliste NCAA 2025 compte déjà un match d'attaque d'envergure (22 pts à 8/14 au tir contre Toronto), il a fini à 2 points (1/9), « postérisé » par Chet Holmgren et les fesses sur le banc dans le dernier quart-temps lors de la défaite contre OKC lundi soir (101-94). Un match joué avec une vive douleur à l'épaule, cependant, à la suite d'un coup reçu dès la première possession de la rencontre.
N'empêche, la vue d'ensemble n'invite pas encore à l'extase. Même s'il est évident que le jeune homme a du ballon plein les mains, son association avec Anthony Davis, dont Nico Harrison escomptait bien qu'elle fasse oublier le départ de Doncic, ne pétarade pas encore. Pire, la présence pesante de Davis au poste d'ailier-fort paraît même grignoter les espaces et limiter les initiatives offensives du jeune prodige (13 pts à 38 %, 5,3 rbds en 32 minutes de moyenne).
« Je n'étais pas moi-même, je n'avais pas d'impact sur le match », confessait-il lundi, après le troisième revers en quatre matches des Mavs. Une impression, dans le contexte du soir, qui vaut aussi pour ce début de saison, où Dallas cherche l'alchimie collective et où Cooper Flagg n'a pas encore hissé haut le drapeau.