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Heurtel : «Cela peut être ma dernière saison»
Proche d'un retour au jeu avec l'Asvel après huit mois de galère - peut-être ce mercredi soir contre Monaco (20h) -, le meneur de 36 ans Thomas Heurtel sait qu'il entre dans la dernière phase de sa carrière.
Sur le parquet de l'Astroballe, mardi, il enchaîne les dribbles sous les crépitements du photojournaliste de L'Équipe Alex Martin. Thomas Heurtel apprécie chaque instant. Il vient juste de disputer son premier entraînement collectif. Un pépin au mollet droit l'a cloué au banc, après qu'une opération au ménisque gauche en avril avait mis une fin prématurée à sa saison avec La Corogne (ESP, 12,9 points, 9 passes), en mars.
Sevré depuis huit mois, le meneur des Bleus (1,89 m, 36 ans) aux 99 sélections attend ses débuts avec l'Asvel. Ce mercredi soir face à Monaco ? Pas impossible, mais peu probable. La semaine prochaine ? Plus crédible. Le Biterrois retrouverait, délicieuse ironie, le FC Barcelone, club avec lequel il est en conflit judiciaire.
« Vous retrouvez la France quatre ans après un premier passage à l'Asvel, conclu par le titre de champion en 2021...
C'était le Covid... On avait une grosse équipe. Si j'avais pu venir plus tôt, on aurait pu faire quelque chose en Euroligue. Barcelone avait bloqué. Dommage. Mais cela nous avait propulsés vers un été incroyable et les JO de Tokyo, l'argent olympique. C'est pour ça aussi que j'étais revenu. Comme aujourd'hui je suis heureux de revenir dans un cadre familial. Pour mes dernières années, je voulais retoucher à l'Euroligue dans un endroit où je connais les gens, pas loin de mes parents. Je ne voulais plus bourlinguer à droite à gauche. Le dernier épisode avec Barcelone a été difficile.
Le club vous avait fait une offre en janvier 2025, alors que vous étiez en Chine, à Shenzhen, avant de la retirer. Que s'est-il passé ? Et est-il vrai que vous poursuivez le Barça à hauteur de 1,6 million d'euros ?
Oui. Quand vous faites une erreur, il est normal que vous ayez des comptes à rendre. Le deal était trouvé, je suis parti en catastrophe de Chine avec ma femme, mes enfants et quinze valises - Barcelone avait payé les billets - pour découvrir à l'atterrissage que le président Joan Laporta avait mis son veto. J'avais déjà mon appart, la visite médicale était une heure plus tard... Ç'a été un coup de massue, particulièrement pour ma famille. J'ai pensé tout arrêter. J'en avais marre. Ma femme m'a convaincu d'écrire une plus belle fin. Avant le Barça, j'allais signer à l'Asvel, trois ans. Mais retourner chez un gros d'Euroligue avec l'idée que les deux parties pouvaient réécrire une histoire qui s'était mal finie (*) était séduisant. Je me suis trompé. J'aurais dû refuser Barcelone, venir ici.
Votre retour est programmé pour quand ?
On verra comment mon corps réagit demain (aujourd'hui). Peut-être cette semaine. Ou la prochaine, quand nous serons en déplacement en Euroligue... à Barcelone (il sourit). J'y retrouverai leur nouveau coach, Xavi Pascual, que j'ai eu deux ans au Zénith Saint-Pétersbourg.
À propos de Russie, que vous reste-t-il de cette expérience (2022-2024) ?
Nous avons apprécié nos deux ans là-bas, avec ma famille, même si avec la polémique, ç'a été dur pour tout le monde. Mais on nous a mis dans les meilleures conditions, les enfants étaient épanouis. Évoluer avec coach Pascual était incroyable. Et la partie financière, bien sûr, intéressante, comme vous l'imaginez.
On vous a reproché de jouer dans un pays qui venait d'envahir l'Ukraine...
Ce qui m'est tombé dessus était injuste. Je suis sportif de haut niveau et je suis parti en tant que tel. J'aurais pu trouver d'autres contrats, mais pas à ce niveau. Les carrières de sportif sont courtes. La situation inquiétait tout le monde, moi le premier, j'aurais préféré ne pas partir dans un pays en guerre. Mais nous n'avons jamais été dans une situation d'insécurité.
Vous n'avez jamais regretté votre choix ?
Pas du tout. Ce sont les gens qui critiquent qui se trompent. Si on suit cette logique, il y a beaucoup d'endroits où on devrait arrêter de jouer.
Cette saison à l'Asvel peut-elle être votre dernière ?
Cela peut être ma dernière, c'est possible. Cela dépendra de comment je serai physiquement. La retraite, tu commences forcément à y penser, les pépins physiques s'accumulent. Ce que je compte faire après ? J'ai mon idée, mais il n'y a pas besoin d'en parler pour l'instant. Ce sera dans le basket (sourire).
Avec La Corogne, vous avez livré un match record à 18 passes à Badalone (104-107, le 8 février). La preuve que vous êtes toujours au niveau ?
Je vous le dirai après ma reprise. Badalone, ce n'est pas l'Euroligue (il rit). Mais... je pense que oui. Je n'y ai pas évolué depuis mars 2022 (Real Madrid). Il y aura des doutes, de ceux qui m'ont recruté, des fans, et... de moi-même. Je ne suis pas venu pour l'argent. Je voulais me prouver qu'après tant d'années, je pouvais encore revenir. Je voulais un contexte où je pourrais prendre du plaisir, sans être bridé par une situation ou une personne. Juste kiffer, le plus longtemps possible. »
L'Equipe
Proche d'un retour au jeu avec l'Asvel après huit mois de galère - peut-être ce mercredi soir contre Monaco (20h) -, le meneur de 36 ans Thomas Heurtel sait qu'il entre dans la dernière phase de sa carrière.
Sur le parquet de l'Astroballe, mardi, il enchaîne les dribbles sous les crépitements du photojournaliste de L'Équipe Alex Martin. Thomas Heurtel apprécie chaque instant. Il vient juste de disputer son premier entraînement collectif. Un pépin au mollet droit l'a cloué au banc, après qu'une opération au ménisque gauche en avril avait mis une fin prématurée à sa saison avec La Corogne (ESP, 12,9 points, 9 passes), en mars.
Sevré depuis huit mois, le meneur des Bleus (1,89 m, 36 ans) aux 99 sélections attend ses débuts avec l'Asvel. Ce mercredi soir face à Monaco ? Pas impossible, mais peu probable. La semaine prochaine ? Plus crédible. Le Biterrois retrouverait, délicieuse ironie, le FC Barcelone, club avec lequel il est en conflit judiciaire.
« Vous retrouvez la France quatre ans après un premier passage à l'Asvel, conclu par le titre de champion en 2021...
C'était le Covid... On avait une grosse équipe. Si j'avais pu venir plus tôt, on aurait pu faire quelque chose en Euroligue. Barcelone avait bloqué. Dommage. Mais cela nous avait propulsés vers un été incroyable et les JO de Tokyo, l'argent olympique. C'est pour ça aussi que j'étais revenu. Comme aujourd'hui je suis heureux de revenir dans un cadre familial. Pour mes dernières années, je voulais retoucher à l'Euroligue dans un endroit où je connais les gens, pas loin de mes parents. Je ne voulais plus bourlinguer à droite à gauche. Le dernier épisode avec Barcelone a été difficile.
Le club vous avait fait une offre en janvier 2025, alors que vous étiez en Chine, à Shenzhen, avant de la retirer. Que s'est-il passé ? Et est-il vrai que vous poursuivez le Barça à hauteur de 1,6 million d'euros ?
Oui. Quand vous faites une erreur, il est normal que vous ayez des comptes à rendre. Le deal était trouvé, je suis parti en catastrophe de Chine avec ma femme, mes enfants et quinze valises - Barcelone avait payé les billets - pour découvrir à l'atterrissage que le président Joan Laporta avait mis son veto. J'avais déjà mon appart, la visite médicale était une heure plus tard... Ç'a été un coup de massue, particulièrement pour ma famille. J'ai pensé tout arrêter. J'en avais marre. Ma femme m'a convaincu d'écrire une plus belle fin. Avant le Barça, j'allais signer à l'Asvel, trois ans. Mais retourner chez un gros d'Euroligue avec l'idée que les deux parties pouvaient réécrire une histoire qui s'était mal finie (*) était séduisant. Je me suis trompé. J'aurais dû refuser Barcelone, venir ici.
Votre retour est programmé pour quand ?
On verra comment mon corps réagit demain (aujourd'hui). Peut-être cette semaine. Ou la prochaine, quand nous serons en déplacement en Euroligue... à Barcelone (il sourit). J'y retrouverai leur nouveau coach, Xavi Pascual, que j'ai eu deux ans au Zénith Saint-Pétersbourg.
À propos de Russie, que vous reste-t-il de cette expérience (2022-2024) ?
Nous avons apprécié nos deux ans là-bas, avec ma famille, même si avec la polémique, ç'a été dur pour tout le monde. Mais on nous a mis dans les meilleures conditions, les enfants étaient épanouis. Évoluer avec coach Pascual était incroyable. Et la partie financière, bien sûr, intéressante, comme vous l'imaginez.
On vous a reproché de jouer dans un pays qui venait d'envahir l'Ukraine...
Ce qui m'est tombé dessus était injuste. Je suis sportif de haut niveau et je suis parti en tant que tel. J'aurais pu trouver d'autres contrats, mais pas à ce niveau. Les carrières de sportif sont courtes. La situation inquiétait tout le monde, moi le premier, j'aurais préféré ne pas partir dans un pays en guerre. Mais nous n'avons jamais été dans une situation d'insécurité.
Vous n'avez jamais regretté votre choix ?
Pas du tout. Ce sont les gens qui critiquent qui se trompent. Si on suit cette logique, il y a beaucoup d'endroits où on devrait arrêter de jouer.
Cette saison à l'Asvel peut-elle être votre dernière ?
Cela peut être ma dernière, c'est possible. Cela dépendra de comment je serai physiquement. La retraite, tu commences forcément à y penser, les pépins physiques s'accumulent. Ce que je compte faire après ? J'ai mon idée, mais il n'y a pas besoin d'en parler pour l'instant. Ce sera dans le basket (sourire).
Avec La Corogne, vous avez livré un match record à 18 passes à Badalone (104-107, le 8 février). La preuve que vous êtes toujours au niveau ?
Je vous le dirai après ma reprise. Badalone, ce n'est pas l'Euroligue (il rit). Mais... je pense que oui. Je n'y ai pas évolué depuis mars 2022 (Real Madrid). Il y aura des doutes, de ceux qui m'ont recruté, des fans, et... de moi-même. Je ne suis pas venu pour l'argent. Je voulais me prouver qu'après tant d'années, je pouvais encore revenir. Je voulais un contexte où je pourrais prendre du plaisir, sans être bridé par une situation ou une personne. Juste kiffer, le plus longtemps possible. »
L'Equipe
