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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar Lo Provençau » Hier, 13:56

Avec de la patience (et des moyens), ça peut marcher. Il suffit de voir le Paris st germain par exemple.
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar lordsinclair » Hier, 14:40

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Multipropriété dans le football français : que peut réellement changer l’Assemblée nationale ?

Ambitieuse sur le papier, la proposition de loi contre la multipropriété vise à protéger l’équité sportive et l’identité des clubs français. L’Assemblée nationale a-t-elle vraiment les moyens de changer les règles du jeu ?


C’est le grand jour. L’Assemblée nationale deviendra, ce mercredi dans les alentours de 15 heures, l’épicentre d’un débat qui dépasse le seul monde du football. La présentation d’une proposition de loi transpartisane par le député Eric Coquerel (LFI) visant à encadrer la multipropriété marque un moment charnière : jamais encore le Parlement n’avait été aussi loin dans la régulation d’un secteur sportif professionnel. Pour ses initiateurs, il s’agit d’ériger une « exception sportive » à la française, à l’image de l’exception culturelle. Mais derrière cette mise en scène et ce vocabulaire ambitieux se pose une question : ce texte est-il réellement capable de bouleverser les règles du jeu ou ne constitue-t-il qu’un simple ajustement dans un système déjà mondialisé et financiarisé ? Le texte entend introduire dans le code du sport un principe d’« aléa sportif » garantissant l’égalité des chances et l’absence de collusion entre clubs appartenant au même groupe. Présentée comme une innovation majeure, cette mesure est saluée par les partisans du projet qui y voient une avancée juridique inédite : l’équité sportive deviendrait opposable en droit, non plus seulement une règle éthique.

Mais pour d’autres, cette inscription risque de rester surtout symbolique si elle n’est pas accompagnée d’outils puissants de contrôle et de sanction. En d’autres termes, la France peut graver l’aléa sportif dans la loi, mais sans coordination européenne ni moyens de contrôle efficaces, l’impact réel pourrait se révéler limité. La tension actuelle entre le Racing Club de Strasbourg et ses groupes de supporters illustre concrètement l’enjeu de gouvernance que vise la proposition de loi sur la multipropriété. Alors que BlueCo, déjà propriétaire de Chelsea, détient désormais le club alsacien, les relations se sont durcies : mesures restrictives inédites, banderoles filtrées, locaux fermés et retour aux billets nominatifs. Dans un communiqué publié mardi, les quatre principales associations de supporters – UB90, KCB, FSRCS et Pariser Section – ont pourtant tendu la main au club en appelant à un « dialogue loyal*». Cette crise locale traduit en miniature les inquiétudes que la loi entend traiter à l’échelle nationale : la crainte d’une perte d’identité et d’une rupture du lien entre clubs historiques et supporters face à des actionnaires étrangers opérant dans une logique de portefeuille.

Réelle exception sportive ou simple digue nationale ?

L’amende maximale passerait de 45 000 euros à 2 % du chiffre d’affaires mondial de l’entité fautive, assortie d’une exclusion automatique des compétitions. À première vue, le contraste est saisissant, puisque fini le simple coût d’infraction, place à une sanction potentiellement dissuasive même pour des fonds géants. Pourtant, les acteurs du secteur savent que les montages financiers complexes, holdings, participations croisées, prête-noms, pourraient continuer à contourner le dispositif national. La question devient alors : la France aura-t-elle les moyens d’enquêter, de prouver l’influence réelle d’un actionnaire étranger et d’appliquer effectivement ces sanctions ? Ce durcissement peut apparaître comme un signal politique fort, mais son efficacité dépendra des moyens d’investigation accordés à la DNCG et aux autorités compétentes. En confiant à la DNCG un rôle élargi, et en permettant aux associations de supporters et aux collectivités locales de la saisir, le texte marque un changement d’approche. Les supporters deviennent des vigies institutionnelles, et le ministère des Sports peut agir en ultime recours. Sur le papier, c’est une mini-révolution démocratique dans un football souvent accusé d’opacité. Mais certains redoutent une usine à gaz : multiplication des recours, ralentissement des rachats et incertitudes juridiques pour les investisseurs. Le football français, déjà perçu comme moins attractif que ses voisins européens, pourrait se retrouver encore moins compétitif si les procédures deviennent trop lourdes. Cette dimension illustre bien l’ambivalence de la loi : un vrai levier de contrôle ou un frein bureaucratique supplémentaire ?

Au fond, la proposition de loi pose une question de souveraineté : la France peut-elle, seule, imposer un modèle régulatoire dans un écosystème dominé par des flux financiers internationaux ? Les promoteurs du texte assurent que oui, car un cadre strict enverrait un signal aux autres pays et renforcerait la légitimité de la France dans les négociations européennes. Mais d’autres observent qu’en l’absence de coordination avec l’UEFA ou la Commission européenne, les investisseurs pourraient délocaliser des sièges sociaux ou opérer via des circuits parallèles, réduisant à néant l’effet recherché.

Révolution juridique ou simple réajustement défensif, la réponse viendra de la capacité de l’État et du Parlement à faire respecter ces nouvelles règles dans la durée. Ce qui se joue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, c’est donc moins un texte technique qu’un bras de fer politique sur l’avenir du football français et son rapport à la mondialisation. Trop tôt pour dire si ce texte bouleversera vraiment le football français ou s’il ne sera qu’un ajustement cosmétique dans un système déjà mondialisé. Derrière les grands principes et les sanctions promises, autant de questions que de réponses : qui contrôlera réellement l’influence des fonds étrangers ? Comment appliquer les sanctions aux holdings et filiales ? Et surtout, la France peut-elle agir seule face à des acteurs globaux ? Autant d’incertitudes qui nourrissent le scepticisme grandissant d’une partie des supporters, alors que la gronde s’intensifie chez les ultras strasbourgeois, inquiets de voir leur club devenir un pion dans des stratégies financières qui les dépassent. Entre espoir d’un sursaut et crainte d’un coup d’épée dans l’eau, le football français retient son souffle.

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