Michel fragilisé
Après onze matchs d'affilée sans victoire au stade Vélodrome en championnat, la grogne monte à l'OM. Pas épargné par les critiques, même en interne, Michel doit vite réagir.
Sans le but de Michy Batshuayi marqué sur le gong du match OM-Saint-Etienne (1-1), la crise aurait certainement été plus aïgue. Et la montée en température beaucoup plus difficile à stopper. Car une défaite aurait pratiquement signifié la fin de tous les espoirs olympiens de revenir un jour s'asseoir sur le podium de la Ligue 1.
A l'issue de la 27e journée, les Marseillais pointent à cinq points de la 3e place d'un championnat dont le niveau s'est considérablement nivelé par le bas. Dans ce concert de médiocrité en L1, l'OM présente la particularité d'être l'une des équipes les plus faibles à domicile. Incapable de gagner au stade Vélodrome depuis le 13 septembre dernier, l'équipe olympienne présente un jeu bien pauvre. En première ligne, Michel ne peut être exonéré de responsabilités même si l'effectif 2015-2016 n'a rien à voir avec le groupe marseillais de la saison dernière.
Michel : "Je ne me sens pas menacé"
Interrogé sur sa situation personnelle à la tête de l'équipe après le nul arraché contre les Verts, l'entraîneur espagnol n'a tout d'abord pas compris la question posée. Dans un second temps, Michel a fini par rétorquer : "non, je ne me sens pas menacé." Ses choix sont pourtant discutés jusque dans les vestiaires du club olympien. Plusieurs griefs sont reprochés à l'ancien milieu de terrain du Real Madrid.
Parmi les reproches adressés au successeur de Marcelo Bielsa, sa frilosité offensive. Certains joueurs ne comprennent pas pourquoi Michel ne tente pas d'associer Michy Batshuayi à Steven Fletcher dès le coup d'envoi. "Ils possèdent des caractéristiques complémentaires, explique l'un d'entre eux. Steven joue très bien dos au but. Il se montre très collectif. Et Michy est davantage un finisseur. Les deux vont bien ensemble."
Les joueurs poussent pour un duo Batshuayi-Fletcher
Au cours des quatre dernières rencontres de l'OM, Batshuayi a été trois fois remplaçant. Critiqué pour son manque de réalisme, l'attaquant belge a répondu sur le terrain en marquant contre Saint-Etienne. Devant les caméras et les micros, Batshuayi a livré un discours positif, présentant cette période comme salutaire pour lui. "Ça me fait du bien d'être sur le banc, disait-il dans les couloirs du Vélodrome. Le plus important, c'est de voir l'équipe gagner. Mais on n'y arrive toujours pas."
Pisté par de grosses écuries britanniques l'été dernier et cet hiver, Batshuayi a vu sa cote baisser ces dernières semaines en raison de son manque de rendement. Dimanche, c'était seulement son deuxième but en 2016. Le Belge sait que les attaquants sont jugés essentiellement sur leurs statistiques. Mais il aimerait aussi que l'on apprécie sa faculté à fatiguer les défenses par ses courses incessantes.
Le cas Diaby crispe les dirigeants
Jusqu'ici, Batshuayi n'a pas fait de vagues suite à sa mise dans l'ombre de Steven Fletcher. L'Ecossais, qui s'est vite fait adopter dans les vestiaires, a aussi séduit Michel. Par son jeu très simple, il offre plus de fluidité au jeu marseillais. Mais il a beaucoup plus tendance à décrocher, comme le faisait avant lui un certain Mickaël Pagis. Voir Fletcher évoluer dans un rôle de neuf et demi et Batshuayi juste devant lui pourrait être une solution aux difficultés offensives de l'OM.
Outre le cas des attaquants, un autre dossier commence à animer le vestiaire olympien. C'est le retour d'Abou Diaby. Présent pour la première fois sur la feuille de match pour le déplacement à Bordeaux en Coupe de France face à Trélissac, le milieu de terrain, qui ne ressent plus aucune gêne, n'a en revanche pas été convoqué pour le déplacement à Nice. C'est bien un choix sportif qui a conduit Michel à le laisser à Marseille pour cette rencontre.
Première à Ajaccio pour Diaby ?
Dimanche, le nom de Diaby était présent pour la première fois sur une feuille de match officielle en championnat. Au fur et à mesure du déroulement de la rencontre, on a vite compris que l'ancien Gunner ne ferait pas son entrée sur le terrain. Le staff olympien n'a jamais envoyé s'échauffer le grand numéro 5. Il est resté les bras croisés sur le banc de touche à regarder son principal concurrent à son poste, Lucas Silva, alterner les petites courses et les étirements avec son chasuble sur le dos. Finalement, le jeune Brésilien est aussi revenu s'asseoir sur le banc.
Cette situation agace les dirigeants olympiens. Ces derniers n'ont pas non plus apprécié que Michel ne coche pas le nom de Diaby sur la liste des joueurs qualifiés pour disputer la phase finale de la Ligue Europa. Jeudi, il ne fera donc pas partie du déplacement à Bilbao. Sa première apparition sous ses nouvelles couleurs serait donc repoussée au voyage à Ajaccio, dimanche prochain.
Profiter du calendrier plus favorable
Dans cette grisaille ambiante, Michel peut tout de même entrevoir un rayon de soleil. Le calendrier de l'OM s'annonce ainsi plus abordable dans les prochaines semaines. Après Bilbao, jeudi, l'OM affrontera Ajaccio, Granville en Coupe de France, Toulouse, Lorient et Rennes avant la trêve internationale. D'ici-là, l'entraîneur devra convaincre ses détracteurs qu'il est capable d'empêcher l'OM de terminer sa saison dans l'anonymat le plus total...
Frédéric Martin