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Les minots comme les grands
Après avoir concédé deux revers en ouverture, contre le Real et l'Ajax, les jeunes marseillais, qui prennent pour modèle la philosophie de Roberto De Zerbi, espèrent enfin lancer leur compétition demain à Lisbonne.
Ne vous fiez pas aux résultats. Ces deux défaites en autant de matches. À l’OM, la Youth League est l’autre rendez-vous de la saison. Pour le public, la Ligue des champions des enfants. Pour les intimes, "la compétition de jeunes la plus relevée au monde". Jugez plutôt le grand intérêt et sérieux avec lesquels l’académie olympienne compose à l’ombre des aînés.
De l’énergie déployée par Alexandre Issanga et ses petits camarades pour mener, résister, avant de s’effondrer face aux prestigieux Real (3-2) et Ajax (3-5), à l’aréopage (Benatia, Longoria, Antonello…) réuni en tribune pour les soutenir, sans oublier la fougue de leur responsable Ali Zarrak, quand il faut houspiller l’arbitre ou se jeter sur les grilles protégeant le terrain pour manifester sa colère, sous le regard médusé des dirigeants ajacides.
"L’idée défendue par De Zerbi nous plaît"
Cette fameuse Youth League, dont la 3e journée mènera les minots à l’académie Cristiano Ronaldo (mercredi 16h - heure française - face au Sporting), est une vitrine pour la génération 2007 de l’OM. Une vitrine, aussi, pour le projet de jeu défendu par leur chef de file et directeur du centre de formation, Lasaad Hasni. Un programme calqué, autant que possible, sur la méthode De Zerbi… même si les apprentis n’ont pas tous les qualités pour s’en accommoder.
"Tout part de l’équipe pro. On a vraiment envie de lui ressembler, c’est notre inspiration au quotidien pour le développement des jeunes. On rentre fort dans les matches comme l’équipe A. On a quelques sorties de balle qui lui ressemblent, des dédoublements, des buts sur des centres, détaille "Titou" Hasni, qui s’assoit sur le banc en coupe d’Europe, pour façonner cet alliage entre U19 Nationaux et joueurs de la Pro2. L’idée défendue par Roberto De Zerbi nous plaît. On la trouve intéressante pour la formation, car elle développe l’intelligence de jeu, la défense en avançant, les notions de pressing, le jeu de position et la recherche du troisième homme."
Si la promesse est alléchante, sa réalisation ne l’est pas encore. Au-delà des faillites individuelles, notamment dans le secteur défensif, où pas grand monde n’assure et ne rassure, l’OM ne sait pas tenir la longueur. Contre l’Ajax, sous l’impulsion de Darryl Bakola, les Marseillais ont déroulé une demi-heure, jusqu’à l’entracte. Les deuxième et troisième buts, faits de passes et mouvements millimétrés, ponctués par un débordement et une passe en retrait, étaient des modèles du genre. Après ? Ils ont affiché d’inquiétantes limites, certaines semblables aux défauts de Leo Balerdi et sa bande, comme une mauvaise gestion de la profondeur, des alignements hasardeux ou les replis en trottinant des attaquants.
"Maintenant, il faut que l’on assimile le caractère des grands, qui arrivent à renverser un score en fin de match à Strasbourg par exemple, prie Lasaad Hasni. Est-ce que l’on paie pour apprendre ? Sur le premier match à Madrid, peut-être, oui. Mais là, je trouve que ça revient un peu trop cher. C’est bien de rivaliser, mais on est l’OM, l’un des plus grands clubs au monde. On veut des résultats maintenant. On ne va pas apprendre comme cela durant toute la compétition." D’autant que, à la différence des pros, ses protégés n’ont plus que quatre matches pour sortir la tête haute de cette phase de ligue, parmi les 22 clubs les mieux lotis.
La Provence