Information
Rivaliser avec le PSG et régaler en Ligue des champions : les promesses de la deuxième saison de l'OM version De Zerbi
Après une première saison avec Roberto De Zerbi bouclée à la place de dauphin, l'OM veut déclencher le second étage de la fusée, en régalant en Ligue des champions et en accrochant le PSG en L1.
Petit événement pour l'OM. Pour la première fois depuis l'été 2020, un entraîneur ayant disputé une saison complète va poursuivre l'aventure. À l'époque, après une année écourtée par le Covid, André Villas-Boas avait failli partir à la suite de l'éviction du directeur sportif Andoni Zubizarreta, mais il s'était ravisé pour connaître la Ligue des champions avec l'OM.
Cinq ans après, Roberto De Zerbi a imité « AVB », il a eu quelques atermoiements plus légers que le coach portugais, mais ses doutes ont été levés lors de son voyage aux États-Unis pour rencontrer le propriétaire, Frank McCourt, fin mai. « Jusqu'à présent, sur les départs et les arrivées, tout le monde est aligné, a expliqué l'entraîneur le 2 août, après le nul au Vélodrome face au Séville FC (1-1). Je suis très content de ce qu'a fait le club, et on est sur la même ligne avec Pablo (Longoria, le président) et Medhi (Benatia, le directeur du football), à 100 %. C'est le plan qu'on avait en tête quand on s'est retrouvés à Miami, après la fin de saison dernière, et on le suit. »
Un actionnaire généreux
Après un mercato estival 2024 en symbiose, avec un coach toujours écouté et parfois même en première ligne sur certains dossiers (Greenwood, Cornelius, Höjbjerg...), les relations s'étaient tendues au printemps dernier, plus heurté sur le plan des résultats et du contenu. À la façon d'Eli Wallach, Lee Van Cleef et Clint Eastwood dans un western célèbre, les trois acteurs principaux de l'OM ont eu le regard plus dur ou plus méfiant, le superposant à quelques désaccords et pas mal de non-dits, De Zerbi cherchant à savoir ce que Benatia pensait de lui, au fond, et vice-versa.
Sous l'égide de Frank McCourt, l'épisode floridien a permis de laisser les colts à la ceinture et d'aller vers une suite apaisée, qui s'est traduit par le renforcement des prérogatives du trio, quelques mises à l'écart - la plus spectaculaire étant celle de Fabrizio Ravanelli -, et des recrutements comme celui du nouveau du nouveau directeur général Alessandro Antonello. Aujourd'hui, De Zerbi est heureux, il apprécie le mercato de Benatia, qui travaille corps et âme les dossiers, et Longoria continue de prendre de la hauteur sur le sportif pour mieux gérer l'institutionnel.
Cette stabilité, promise à McCourt au printemps 2024, doit forcément s'avérer fructueuse. Le propriétaire américain a rappelé ses efforts dans le JDD, fin juin : il a investi près de 750 millions de dollars (environ 646 M€) depuis son arrivée en 2016, ce qui en fait le second mécène de Ligue 1 derrière le Qatar à Paris.
Augmenter les recettes, notamment les soirs de match
Fin mai 2024, dans la Provence, il évoquait la somme de 600 M$ (environ 517 M€). Les calculs sont bons. Pour lancer un cycle de trois ans, McCourt a bien sorti le chéquier, financé une masse salariale globale importante, et en période de crise des droits télé domestiques, l'OM devra répondre sur deux points : augmenter ses recettes, notamment dites de « match day », et se qualifier en Ligue des champions, compétition lucrative. Les ventes de joueurs, elles, servent plutôt à sortir des éléments secondaires et avoir de la trésorerie pour le mercato, l'OM ayant décidé de conserver ses éléments importants.
Ainsi, Leonardo Balerdi et Mason Greenwood ont été déclarés « intransférables » cet été par la direction, De Zerbi peut bâtir avec l'ossature de sa première saison : il s'appuiera aussi sur Geronimo Rulli, Pierre-Emile Höjbjerg et Adrien Rabiot. Entre le talentueux Amine Gouiri et le redoutable Pierre-Emerick Aubameyang, la concurrence pour le poste d'avant-centre est ouverte.
Plus gros transfert de l'histoire du club (35 M€ bonus compris), Igor Paixao devrait permettre de diversifier le danger devant, et un défenseur central prometteur est ciblé pour préparer l'après-Balerdi, à l'été 2026. De Zerbi n'a perdu que trois éléments de son 11 de 2024-2025 (Quentin Merlin, Valentin Rongier, Luis Henrique), il a assez de matériel pour repasser à son système fétiche, le 4-2-3-1, et il a récupéré un central rapide et à l'aise avec le ballon, Facundo Medina, qui peut lui permettre d'améliorer son gros point noir de la saison dernière : l'animation défensive.
Avec son jeu de possession installé très haut sur le terrain, De Zerbi fait peser pas mal de responsabilités sur son arrière-garde, et cette audace s'était retournée contre lui lors de sa première campagne de C1, et seule à ce jour, avec le Chakhtior Donetsk, à l'automne 2021 (dernier de son groupe avec 2 points). Trois ans plus tard, le tacticien de 46 ans semble arrivé à maturation.
Et derrière les desseins minimums (podium en L1 et dans les 24 premiers de la phase de ligue de la Ligue des champions en régalant le Vélodrome), il nous avait confessé son ambition ultime : « Nous voulons rivaliser avec Paris mieux que ce que nous avons fait la saison dernière. » Ses hommes, de Rulli (« s'il y a bien un club qui peut concurrencer le PSG, c'est bien nous », dans Marca) à Rabiot (« l'objectif, justement, c'est de réduire le gap entre eux et nous », auprès de la Provence), sont sur la même longueur d'onde.