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Des bonnes surprises, plus de jeu mais toujours des erreurs : l'OM se cherche encore après son nul contre Valence
Sur la pelouse douteuse de Tarragone, l'OM de Roberto De Zerbi a été gêné par le Valence CF mardi soir en match amical (1-1), concédant pas mal d'occasions. Un bon enseignement pour la suite de l'été.
« Momo Henni, Momo Henni, Mo-mo, Mo-mo, Mo-mo Henni ! » Au coup de sifflet final, près de 200 supporters de l'OM ont déboulé sur la pelouse du Nou Estadi de Tarragone pour aller chanter devant la petite tribune présidentielle, et ils ont acclamé le YouTubeur, influenceur et casseur de télés. Ils avaient légèrement chahuté les joueurs marseillais avant cela, pétrissant les biceps de Leonardo Balerdi ou d'Amine Harit, par exemple, pour gratter un maillot, et on s'est inquiété quelques instants pour Angel Gomes, si fluet au moment de fendre la foule de gaillards excités. Une intervention sereine de la police locale a mis fin à ce sketch, qui rappelait plus le « toro piscine » du Grau-du-Roi avec la vachette survoltée qu'un match de préparation de haut niveau.
Et pourtant, cette rencontre fut aussi divertissante qu'enrichissante. L'OM comme Valence ont proposé des sorties de balle risquées, avec la volonté de casser le pressing adverse pour mieux s'engouffrer dans les brèches. Là où Gérone, samedi (victoire 2-0), n'avait pas beaucoup d'autres arguments que son agressivité, l'équipe espagnole du soir a proposé de la vivacité sur les ailes, avec notamment un ailier gauche percutant, l'international espoirs espagnol Diego Lopez.
Mais c'est son pendant, côté marseillais, qui a été décisif : Jonathan Rowe a nettoyé la lucarne du gardien adverse après une récupération haute de Facundo Medina (51e) et a égalisé. L'Anglais avait buté sur le gardien valencien quelques instants plus tôt, après un service dans le bon tempo d'Amine Gouiri (50e). Actif sur son côté gauche, à l'image de son centre de l'extérieur du droit pour Adrien Rabiot (21e), Rowe sait qu'il cédera sa place de titulaire à un certain Igor Paixao, dans quelques semaines. Après une saison de « supersub » à ingérer les préceptes de Roberto De Zerbi, l'ancien de Norwich essayera d'offrir une concurrence plus consistante et le staff croit en lui.
Adaptation réussie pour Egan-Riley
Un autre international Espoirs Anglais aura sa chance : CJ Egan-Riley. Interrogé samedi, De Zerbi a été dithyrambique sur l'adaptation du défenseur central de 22 ans, évoquant les similitudes entre sa formation à Manchester City et la philosophie qu'il inculque. Titulaire aux côtés de Balerdi, ce qui a propulsé Medina au poste de latéral gauche, Egan-Riley a affiché de la maîtrise (5e), et il a été chercher l'adversaire très haut. « Je ne le connaissais même pas avant sa venue, confie Balerdi. Il va vite, il dégage beaucoup de tranquillité avec le ballon, sa façon de contrôler, de sortir, de relancer, avec cette personnalité, on sent qu'il a un vécu de milieu aussi... C'est bien aussi de changer les positions, je me mets à droite de la défense, lui dans l'axe. Il s'est magnifiquement adapté. »
L'Anglais a aussi découvert l'animation défensive osée de l'entraîneur italien, l'OM a souvent été pris dans son dos, comme sur l'ouverture du score de Valence, un déboulé côté droit pour un centre tendu et une superbe reprise de Dani Raba (42e).
Plus tranchant que face à Gérone, ou en tout cas moins dépendant de la seule menace Greenwood, l'OM a aussi concédé bien plus d'occasions, et s'est fait peur sur des relances courtes : Gomes a failli marquer contre son camp, Balerdi a été fébrile sur certaines séquences (55e, 57e) et Medina a sauvé une balle de but à un mètre de sa ligne (33e). Ce dernier s'est beaucoup dépensé et a fini rôti, il a mis de l'intensité mais a aussi rappelé, parfois, qu'il n'était pas un latéral gauche de métier. « Aujourd'hui (mardi), on a été plus en difficulté, on a fait des erreurs, sans doute à cause de leur pression, mais le terrain n'était pas bon non plus pour jouer », a observé le capitaine Balerdi après la rencontre, et il y avait en effet beaucoup à dire sur la piètre qualité de la pelouse. Samedi soir, au Vélodrome face au Séville FC, elle sera impeccable.