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Robinio Vaz, le gamin qui fait vibrer l’OM
Ouest France
Ligue 1. À 18 ans, l’attaquant porte en lui pas mal d’espoirs à l’OM. Malgré une ascension expresse et atypique, il fait partie des jeunes joueurs les plus excitants du championnat.
Portrait
« Robi ? Il joue un 4 contre 4 en bas de chez lui comme il joue devant 65 000 personnes. » Raphaël Scherrer, responsable du recrutement au centre de formation de Sochaux à l’époque et à l’initiative de la venue de Robinio Diaz dans le club doubiste, a œuvré dans la jeune carrière de l’attaquant, qui porte aujourd’hui en lui pas mal d’espoirs à l’OM.
À 18 ans, Robinio a déjà joué une dizaine de matches en Ligue 1 et quelques minutes en Ligue des champions, faisant gronder le Vélodrome et dresser quelques poils sur chaque entrée en jeu.
Mais il y a un peu plus de trois ans, il était encore inconnu, joueur au FC Mantois, club des Yvelines. « Je le connais depuis qu’il est tout petit, rapporte Edmond Mendy, proche et conseiller de Robinio Vaz. Une fois, je l’ai vu dans la cour de récré, il mettait la misère à tout le monde. Je me suis dit : « Ah ! ». Une de ses profs de l’époque me dit que pour lui, c’est le foot, le foot, le foot. Alors en U15, on a commencé à structurer les choses. »
« Je l’ai souvent eu pour lui tirer les oreilles »
Le gamin, dont la famille est originaire de Guinée-Bissau et qui a grandi au Val Fourré, un quartier de Mantes-la-Jolie, est déjà prometteur,« probablement dans les bases de données de 80 % des clubs », pointe Scherrer. Qui recrute le joueur pour Sochaux. Pas de doute sur le potentiel après l’avoir vu plusieurs fois, un poil plus sur l’attitude et sa capacité à vivre en collectivité au centre de formation.
Sur le terrain, Robinio Vaz confirme les louanges. Il est rapide, véloce, buteur. Un diamant brut. « Il avait 16 ans et déjà des qualités athlétiques exceptionnelles, rappelle Oswald Tanchot, entraîneur de Sochaux à l’été 2023. J’en ai vu passer des joueurs athlétiques, notamment au Havre, mais alors lui… Capacité à faire des courses, puissance, attaque de la profondeur. Et quelque chose qu’on voit encore peu le concernant : son jeu de tête.
Hors du terrain, le garçon est « un coquin,dixit Raphaël Scherrer.Je l’ai souvent eu dans mon bureau pour lui tirer les oreilles. « Robi » n’a pas les codes. « Pas un fond méchant », non plus, mais il est parfois sanctionné et manque des matches importants en U19 nationaux.« Au club, il y avait un débat, sur le fait de le punir ou de le laisser jouer pour le valoriser, raconte Tanchot. C’était un petit filou. Un adolescent, quoi… Mais dès qu’il était sur le terrain, il avait le sourire, il était rayonnant. »
« L’oeil du tigre »
Robinio Vaz grandit, apprend la discipline de celui qui veut jouer au plus haut niveau, le travail invisible : nutrition, sommeil, récupération. L’OM arrive à l’été 2024 et le fait signer pour « une bouchée de pain ». La saison 2024-2025, il fait quelques bancs de touche et goûte à la Coupe de France et la Ligue 1, quelques minutes. Cette saison, « il profite d’un contexte favorable », reconnaît Edmond Mendy. Confiance de Roberto de Zerbi qui aime piocher chez ses jeunes pousses, blessures des uns, méformes des autres… Résultat, une dizaine de rencontres en Ligue 1, 4 buts et 2 passes décisives dans le championnat et un statut de joueur à sécuriser pour l’écurie phocéenne, alors que des clubs européens d’envergure lui font les yeux doux.
Si Raphaël Scherrer avoue qu’il n’aurait pas parié ma maison sur le fait qu’il joue en Ligue 1 en si peu de temps , son conseiller, Edmond Mendy, assure que le petit a l’œil du tigre . Jusqu’où peut-il aller ? Ah… (sourire) Il faut s’asseoir et regarder. »