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« Quelque chose de différent » : Paixao a posé son empreinte sur la victoire de l'OM face à l'Ajax
Auteur d'un doublé supersonique et d'une passe décisive pour Aubameyang, histoire de parachever sa soirée de gala, la recrue phare de l'été marseillais a enfin dévoilé son talent.
L'Ajax, voilà une fabrique de bons souvenirs pour Igor Paixao. Lors de la saison 2023-2024, en Championnat, son Feyenoord avait roulé sur le club d'Amsterdam, 4-0 à l'aller, 6-0 lors du retour à la maison, et l'ailier brésilien avait marqué un but lors de la première manche, et inscrit un doublé lors de la seconde.
Mardi soir, il a tourmenté d'entrée son ancien rival d'Eredivisie et s'est offert sa première prestation mémorable sous les couleurs de l'Olympique de Marseille, rejoint fin juillet pour un montant record.
On parlera gros sous et rentabilité une autre fois, même Frank McCourt, une nouvelle fois venu pour surveiller son investissement, a oublié les bilans financiers pour le plaisir simple du joga bonito, mardi soir, dans la corbeille présidentielle. Sur la première offensive marseillaise, une action d'école comme les apprécie (et les peaufine à l'entraînement) Roberto De Zerbi, le Brésilien a surgi pour profiter de la déviation subtile de Pierre-Emerick Aubameyang (6e).
Paixao a été bien plus prompt que Youri Regeer, qui s'est accroché à ses basques sur une trentaine de mètres mais n'a pas osé le faucher, et il a facilement ajusté Vitezslav Jaros, gardien de cire, qui n'a pas esquissé le moindre mouvement. Tout en cadence, Paixao s'est offert un petit pas de danse face au virage sud, et l'énergie ne lui manquait pas. Six minutes plus tard, après une récupération haute d'Arthur Vermereen, il a vite armé du droit, piégeant une défense centrale adverse apathique et un gardien qui a plongé, cette fois (12e).
Deux occasions, deux buts, et un match versant dans une facilité déconcertante pour un OM aspirant l'équipe et l'âme de l'Ajax, avec propreté. Avant de se distinguer sur un troisième but marseillais, celui du 4-0 (52e), une attaque rapide après un coup de pied arrêté offensif des Néerlandais, en début de seconde période, avec un service nickel pour un Aubameyang ayant plus d'espaces qu'il n'en faut, Paixao a aussi montré qu'il avait du coffre et de l'envie, pressant avec insistance, verrouillant le flanc gauche, défensivement, avec l'aide de son camarade né à Sao Paulo, Emerson Palmieri.
Cette répétition des efforts, on ne la connaissait pas encore puisqu'il a vécu un début de saison tronqué par une blessure à la cuisse, en juillet. Il était entré face à Lorient (4-0) et au Real (1-2), mais de façon brouillonne, n'avait pas été décisif lors du Classique (1-0, une belle frappe du droit, rappelant celle de mardi, juste à côté) et à Strasbourg (2-1) pour ses premières titularisations.
Cela n'a jamais inquiété le maître zen De Zerbi : « Les critiques à Marseille, c'est un peu comme le soleil. Il y en a toujours. Sinon, on ne sait pas quoi écrire. Paixao a fait deux mois de blessure et, d'après moi, il était en train de grandir. On a choisi avec le staff athlétique de l'amener progressivement sur le terrain, avec de plus en plus de minutes. Déjà, à Strasbourg, on voyait quelque chose de différent. Je suis content car les buts servent beaucoup la confiance des attaquants. »
Au micro de Canal+, le joueur de 25 ans a délivré un discours posé : « Je suis très heureux. Grâce à Dieu, j'ai pu marquer deux buts. Cette équipe de l'OM est très forte, on a donné un grand spectacle. Ma famille était ici et m'a soutenu. Ce match était gratifiant, ça donne de la confiance à l'équipe. L'entraîneur nous soutient. C'est une compétition difficile mais l'équipe est prête pour aller très loin. »
Entraîneur de l'Ajax, un club où il a été formé, a débuté et a fini sa carrière, John Heitinga a soupiré, lui, il en cauchemarde de Paixao : « Je crois que c'est un joueur avec beaucoup de qualités. J'aurais préféré qu'il ne joue pas aujourd'hui (mardi)... Marseille va vivre encore de belles soirées avec un joueur comme ça. » Le public du Vélodrome ne demande que cela.