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OM : Pavard, des atouts à faire valoir pour devenir le patron de l’équipe
Officialisé dans les ultimes minutes du mercato, le prêt de Benjamin Pavard offre de nouvelles perspectives défensives à l’OM. De retour en Ligue 1, l’international de 29 ans revient gonflé d’ambitions avec l’envie de briller pour retrouver durablement l’équipe de France.
Benjamin Pavard a beau avoir porté les couleurs de deux géants du football européen, c’est en rejoignant l’OM qu’il espère briller de mille feux pour reconquérir le cœur de Didier Deschamps et une place en équipe de France. Celle-ci est contrariée depuis quelque temps et le nouveau défenseur olympien ne doit sa présence dans le groupe bleu qui referme la parenthèse de septembre, ce mardi soir contre l’Islande, qu’au forfait de William Saliba. Prêté avec option d’achat dans les dernières heures d’un mercato sens dessus dessous, l’international français de 29 ans s’apprête à débarquer en Provence bardé d’ambitions, à l’aube d’un nouveau défi qui le fait trépigner d’impatience.
Attendu mercredi, soit quelques heures après le second rendez-vous des Bleus dans la qualification au Mondial-2026, le défenseur a été séduit par le discours offensif de Medhi Benatia qui a su lui ouvrir l’appétit, au moment de retrouver un championnat de France qu’il ne connaît plus que de loin, dix ans après ses débuts sous le maillot de Lille, son club formateur. Pavard se sait attendu, et il aime ça, tout heureux d’incarner la nouvelle figure de proue de l’Olympique. Le départ d’Adrien Rabiot dans des circonstances extravagantes a soulagé les finances du club, et ouvert la porte à la venue d’un autre élément de premier plan, au salaire généreux.
"À Lille, le Beckenbauer de la défense"
Un défi loin d’effrayer le champion du monde 2018 au bagage sacrément étoffé par ses sept années d’exil, d’abord sur les terrains de Bundesliga, entre Stuttgart (2016-19) qui a cru en lui et le Bayern Munich (2019-23) qui lui a permis de s’élever, puis l’Italie avec le maillot de l’Inter Milan sur le dos (2023-25). "Passer par le Bayern et l’Inter l’a bonifié. Benjamin est une bonne recrue pour l’OM", évalue René Girard, le premier à lui avoir fait confiance chez les pros, au LOSC, après l’avoir vu à l’œuvre dans les catégories de jeunes.
"Je l’avais trouvé très bon, pour ne pas dire excellent, se souvient encore l’ancien entraîneur (71 ans), retiré dans son Gard natal. J’étais en manque de défenseurs. Benjamin pouvait évoluer dans l’axe ou sur un côté. C’était un défenseur moderne, même aujourd’hui, il peut jouer piston ; un garçon agile techniquement, physiquement solide, qui aimait prendre le couloir. Il avait le talent pour nous apporter un plus. Il dégageait un talent certain, ne se posait pas de questions, entreprenait beaucoup, n’était pas fainéant."
"Les responsabilités ne lui font pas peur"
"J’étais convaincu qu’il deviendrait un top défenseur central, prolonge Jean-Michel Vandamme, directeur de la formation des Dogues qui l’a connu dès les poussins. Il était élégant et classe, fort dans la relance et les sorties de balle, doté d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Le Beckenbauer de la défense. Il est né avec cette aisance." Avec un caractère bien trempé, aussi, qu’il aiguisera au fil du temps.
D’abord chez les Dogues où la cabane ne lui tombera pas dessus, avec un départ précoce pour Stuttgart. Une première épreuve qui renforce son tempérament. "René a décelé son talent, mais ça s’est moins bien passé avec son successeur, Frédéric Antonetti. Benjamin avait du caractère et s’est exprimé sur la situation. Il est parti car Stuttgart avait fait une bonne offre. Ce passage a été salvateur car les Allemands lui ont fait confiance pour jouer au plus haut niveau", pose Vandamme.
"Il est armé psychologiquement pour jouer à l’OM"
Roberto De Zerbi va récupérer un joueur mature, désireux de se poser dans l’axe de la défense et non plus dans le couloir droit, ce qui explique - en partie - son déclassement en bleu. L’ancien Dogue a les crocs, prêts à entrer dans l’arène et pourquoi pas dès vendredi contre Lorient. "Il a assez de potentiel pour réussir, est insouciant, insiste Girard. Très généreux, il ne reculait devant rien, était capable de prendre le couloir, de déborder et de centrer. Il ne faut pas que ça ait l’effet inverse, surtout dans un club comme l’OM où l’enthousiasme prend souvent le pas sur le reste. Je ne me fais pas trop de souci, il sera présent au rendez-vous. Il a emmagasiné beaucoup de maturité. Les responsabilités ne lui font pas peur, il a beaucoup de personnalité. À ses débuts, il entreprenait facilement les tâches qu’on lui confiait. Il est allé chercher le Graal par lui-même."
"Il n’y a aucun challenge qu’il pense ne pas pouvoir relever. Il faut être costaud pour jouer à l’OM et Benjamin est armé psychologiquement pour ça. Il s’engage à fond, ne triche pas. Je n’ai pas de doute sur sa réussite", conclut Vandamme. Suffisamment pour retrouver durablement les Bleus ? Ce serait plutôt bon signe…