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OM : la très bonne surprise Vermeeren, qui pourrait s’installer dans le milieu olympien
Aligné dans le onze de départ face à l’Ajax, pour la première fois depuis son arrivée en Provence fin août, l’espoir belge (20 ans) a mis tout le monde d’accord. Son activité et sa technique seront des atouts majeurs pour l’OM.
Faire l'unanimité. Mission presque impossible. À l'OM, sans doute plus qu'ailleurs. Arthur Vermeeren, vingt printemps au compteur, vient pourtant de signer cet exploit. Le temps d'une soirée, en attendant d'autres. Mardi, le Belge a mis tout le monde d'accord. D'abord en fin d'après-midi, quand est tombée l'étonnante compo de Roberto De Zerbi. Non content d'aligner le bleu Bilal Nadir en meneur, le Lombard sortait de son chapeau l'espoir de Lier (dans la province d'Anvers), 35 petites minutes en ciel et blanc, scotché sur le banc face à Paris et au Racing. Les suiveurs et supporters marseillais, qui ne savaient pas encore de quel bois il se chauffait, étaient au mieux circonspects. Un peu avant minuit, tout le monde avait compris.
En une poignée de minutes, seulement, sur la pelouse d'un Vel' incandescent, l'international espoir a fait oublier l'absence, alors incomprise, du briscard danois. "Vermeeren a joué d'entrée parce que Hojbjerg ne peut pas enchaîner tous les matches. Sinon, il aurait disputé son 4e (mardi) soir, le 5e d'affilée samedi à Metz, sans parler de la sélection, a insisté "Roby" après la large victoire de ses protégés. On ne doit pas avoir peur d'utiliser tous les membres d'un effectif aussi large et riche que celui-ci. En plus, Vermeeren est un joueur aussi jeune que fort. Il est même très fort."
Après deux rendez-vous furtifs, en fin de partie contre Lorient et à Madrid, les fidèles de l'OM apprennent enfin à connaître ce jeune homme discret, qui ne se cache jamais sur un terrain. Hormis les rares épris de Jupiler Pro League, dans le sud de la France, et quelques curieux attentifs à la campagne 23-24 d'Antwerp en Champions, le grand public a découvert un milieu tentaculaire. Un récupérateur rude et toujours bien placé, un relayeur soucieux de verticaliser le jeu, par la passe ou ses courses (cf : le but d'Aubameyang), dès que possible, sans fioriture.
"Il joue comme un ancien"
Une impression de plénitude, à mesurer avec la faiblesse ajacide, illustrée par quelques chiffres. 95% de passes précises, dont une rendue décisive par le coup de canon d'Igor Paixao. 100% de dribbles et de tacles réussis, 6 ballons récupérés... Son adversaire direct, l'expérimenté Davy Klassen (32 ans) a fini sur les rotules, en essayant de le rattraper. Le Vel' aux anges, en l'accompagnant sur le banc avec une vibrante ovation. "Pour une première titularisation, je me suis très bien senti. C'était un super match, dans une belle ambiance", a-t-il timidement savouré au micro de Canal+ Foot.
Descendu en zone mixte pour distribuer les bons points, Medhi Benatia, qui a ficelé son prêt avec option d'achat en fin de mercato, est sous le charme. "On avait essayé de le prendre l'été dernier, mais on l'avait manqué. Pour son âge, il joue comme un ancien. Avant sa première au Vélodrome, on lui a tous parlé pour le rassurer. Dans ses yeux, on le sentait très tranquille. Il a eu beaucoup d'activité, a été techniquement très propre, a toujours été en mouvement, les épaules toujours bien orientées, énumérait le dirigeant olympien. Un vrai joueur de football. Il n'est que prêté (par Leipzig), mais s'il fait ce genre de prestation et que le projet lui plaît, c'est peut-être quelqu'un qu'on va voir ici pour quelques années."
"Ce qu'il a fait contre l'Ajax, on l'a vu pendant deux ans en Belgique"
Originaire de Campine, région à cheval sur la Belgique et les Pays-Bas, la famille Vermeeren épouse la mentalité locale. L'on y garde les pieds sur terre. Après ce baptême très réussi, aucun risque d'emballement. Le plus dur reste à faire, confirmer. D'autant plus que Roberto De Zerbi l'a prouvé tout au long de septembre, son équipe va beaucoup tourner. Un bon match n'est pas l'assurance de disputer le prochain. Il offre, néanmoins, du baume au cœur d'un joueur à la relance, après 18 derniers mois pénibles. Entre son grand saut à l'Atlético, en janvier 2024, l'incompatibilité avec la philosophie d'El Cholo Simeone, et cette saison à Leipzig, jugée "correcte" dans un contexte chaotique. Alors qu'il imaginait s'installer "deux, trois ans" en Allemagne, histoire de parfaire son apprentissage du plus haut niveau, Arthur Vermeeren a préféré voir ailleurs, sous les ordres d'un autre entraîneur.
Courant août l'OM est revenu à la charge. Malgré la pression qui règne en Provence, l'insistance des dirigeants, ainsi que le discours de Roberto De Zerbi, l'ont convaincu. Un mois plus tard, le Lierenaar, studieux sur les hauteurs de La Commanderie, ne regrette pas son choix. Ses proches s'amusent de voir les Marseillais enfin découvrir la vraie nature de leur protégé. "Ce qu'il a fait contre l'Ajax, c'est ce qu'on l'a vu faire pendant deux ans à Antwerp", sourit l'un d'eux, conscient que ce n'est que le début d'une (possible) belle aventure.