ASSE 0 – OM 2 : with a little help from la Bonne Mère

Bah, ben on a donc gagné, super ! Mais, encore une fois, on a la très désagréable impression que ça tient plus à des faits de jeu favorables qu’à une vraie maîtrise de notre part.


Avec Beric en face ou sans un grand match de Mandanda, c’eût pu être la réédition du match contre Nice. Sans compter leur arrière-garde décimée qui nous a grandement facilité la manoeuvre.

Présentation du match par les Messieurs Loyal, façon « Stéphane Guy / Paganelli »

« Les Stéphanois sont privés de leur avant-centre providentiel, Robert Beric, hors-jeu jusqu’à la fin de la saison sur lésion des ligaments croisés. Ce qui le place d’emblée loin devant Michy, ou même Gignac, en terme de temps passé hors-jeu. Cela pour les mesquins qui trouvent toujours à redire sur le positionnement des attaquants de pointe de l’OM, hihihi (roulement de tambour et coup de cymbale).
De plus, suite à de nombreuses absences, leur défense a été sérieusement remaniée. L’excellent Perrin devra composer une charnière centrale inhabituelle avec le jeune Polomat. Pour aggraver encore les choses, même leur maillot est porté manquant, et c’est avec un symbole pro-parisien très seyant que les pauvres Verts (de honte, pour le coup) doivent évoluer sur le terrain. Ah, on me dit qu’il s’agit en fait d’un hommage aux victimes des attentats dans la capitale. Dommage.

D’hommages, il en sera encore question avec différentes initiatives du club, des supporters, et du chat du concierge du stade, qui a miaulé la Marseillaise avant le coup d’envoi. Ah, on me dit dans l’oreillette qu’il s’agissait en fait d’une chanteuse lyrique. Je veux bien le croire, mais ça m’a fait plus peur que des terroristes bourrés d’explosifs aux abords du stade, hahaha (glissendo de trombone vers les graves).

– Té ! En parlant d’absence, y’a celle des supporters Marseillais qui ont pas osé faire le déplacement. Ah, non, il parait qu’on leur a interdit. Ça jette un froid. Ça explique la température glaciale dans le chaudron vert. Pour le coup, ça ressemble plutôt à un congélateur XXL. Je vais demander à Galette s’il n’a pas trouvé des nouveaux-nés congelés dans les travées, hihihi » (pouêt pouêt de vieux klaxon).

Il faut vraiment que je rende mon abonnement à Canal.

La première mi-temps : sans filet

Le match commence par des vagues vertes qui n’ont rien à voir avec la taxifolia ou algue tueuse. Sainté, comme on le pressentait, n’est clairement pas la même équipe sans son buteur slovène, malgré un Cohan et un Monet-Paquet qui jouent juste et que notre défense peine à contenir totalement.

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Oui, oui, vous avez bien lu. Non, vous ne rêvez pas, et arrêtez d’écarquiller les yeux, c’est vexant.

D’emblée, sur une des toutes premières actions des homme du Forez, une balle bien disputée par Michy atterrit dans la course d’Ocampos, qui se présente seul face à Ruffier et… place une frappe de bisounours anémique dans les gants du portier vert (de peur).

C’est ensuite à son vis à vis de se mettre en évidence, avec une envolée du plus bel effet pour aller chercher dans sa lucarne une belle frappe tendue d’Hamouma.

Juste derrière, c’est le début du show Lass : une frappe spontanée superbe de son mauvais pied (pardon, son moins bon pied, même les commères de Canal + l’ont signalé : Lass n’a PAS de mauvais pied). Frappe «enroulée rentrante banane» puissante en pleine lucarne, que Ruffier est tout heureux d’aller repousser du bout du gant sur son angle droit, et plus heureux encore de voir rebondir sur son épaule sans entrer dans les cages. Un petit miracle, une légère infidélité de la Bonne Mère.

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Lass ! Que dire ? Profitons-en bien cette saison, ça ne devrait pas durer. Ce type a sa place dans n’importe quel club du top ten européen. Et dire qu’il était en plein deuil. Espérons que sa classe et son professionnalisme finissent par inspirer les autres. Une activité sans relâche. Une attaque de guerrier sur chaque ballon à sa portée, mais un engagement maîtrisé et intelligent (on a si peu l’occasion d’utiliser ce mot en parlant de nos joueurs), donnant peu de fautes à l’adversaire. Et surtout des montées qui vont peu à peu battre le milieu stéphanois en brèche.

Les débats vont d’ailleurs vite s’équilibrer et l’OM s’arroger la possession de balle. Au milieu, Cabella livre son meilleur match depuis son arrivée.

Mieux physiquement, il avoisine son vrai niveau. C’est-à-dire meilleur et plus utile que Thauvin (en même temps, le contraire eût été une vraie performance, hein) mais il n’approchera probablement jamais de l’apport d’un Payet, qu’il était bien sûr vital d’aller brader dans un club de troisième zone de Premier League.

Après un nouveau raté d’Ocampos, qui a de la volonté à revendre (il a plus défendu que DDD sur son côté) mais est offensivement inoffensif, ce qui est un comble, c’est au tour de Monet-Paquet de se mettre en évidence.

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Arrêtez de faire cette tête ! Il a été bon, on vous dit.

Ocampos, on suppose que Bielsa avait une idée précise de ce qu’il voulait faire de lui, mais là je ne vois pas. En plus il vient constamment marcher sur les plates-bandes de Michy dans la surface au lieu de lui apporter des solutions – que le Belge n’utiliserait de toute façon pas, mais quand même.

Le barbichu vert (d’impuissance) va en deux minutes rater deux fois le coche. D’abord sur un excellent centre plongeant qu’il va reprendre du bout du pied, sans danger pour Mandanda, puis sur une frappe qui va heurter le poteau de Steve, battu pour une fois. Mais encore décisif peu après en s’envolant de spectaculaire manière sur une tête de Pajot.

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Ladies and Gentlemen, the Flying Goalkeepers.

Mandanda au top ! L’un de ses meilleurs matchs toutes saisons confondues. Sûr, rapide dans l’anticipation, rien à jeter. Il a maintenu l’OM à flot et écœuré les attaquants verts (de dépit) jusqu’à ce que notre milieu prenne le contrôle du match. Et sur la seule occasion stéphanoise où il reste planté en mode «je tente d’arrêter le ballon par la force de mon regard de chien battu»… ben, ça a marché ! Le poteau a eu tellement pitié de voir sa prestation ainsi ternie qu’il s’est interposé.

Les Verts (de rage) ont dès lors laissé passer leur chance. Dans la foulée, Dja Djédjé dépose d’une belle feinte Monet-Paquet, déborde Assuele-Ekoto et délivre un centre fuyant dans la surface. La balle, déviée à l’aveugle par Ocampos, arrive miraculeusement jusqu’à Nkoudou au deuxième poteau. Celui-ci dévisse complètement sa frappe qui aboutit au point de penalty, où Batshuayi s’est défait de tout marquage. Il ne se fait pas prier pour reprendre victorieusement le cadeau involontaire de son ailier. 0 – 1.

Batshuayi : du Michy dans le texte. Combatif, vif, toujours dans la surface et plutôt bien placé. Il plante (neuf buts quand même dans une équipe sans aucune animation offensive). Mais vendange des occases en or par manque d’implication, de concentration ou par insouciance. Et n’utilise pas plus ses partenaires qu’eux ne le servent. Pourtant, on sent à tout moment la classe et la capacité de marquer sur un geste. Vivement le mercato hivernal ; un peu de concurrence l’aiderait à rester motivé.

Peu après, M. Fautrel siffle la mi-temps. C’est un peu cavalier, mais il faut reconnaître qu’elle était assez bien roulée. Elle n’est pas bégueule et ne s’en formalisera pas.

Seconde période : la piste aux étoiles

Dès la reprise, les Olympiens assoient leur domination. Michy se retrouve d’emblée dans la même position qu’Ocampos en première : en face à face avec Ruffier, il pousse le mimétisme ou l’hommage jusqu’à reproduire sa frappe de moule intoxiquée directement dans les gants du portier vert (de soulagement).

Qu’à cela ne tienne ! Si l’on n’arrive pas à convertir avec sérieux les occasions sérieuses, on se débrouillera avec un but gag. Et notre Auguste à nous c’est, GKNK ! Ocampos chipe un ballon dans les pieds stéphanois, donne à Michy, qui s’enfonce dans la défense adverse et centre (oui, oui, il a centré ! Mais lisez plutôt la suite..) sur sa gauche dans le dos à la fois d’ Ocampos, de Cabella et de Nkoudou. Le premier se fait un tour de rein en essayant de se retourner, le second glisse. Le troisième aussi, mais comme il est totalement abandonné par la défense verte (de peur), il a tout le temps de se relever et de récupérer le ballon. Et de l’angle gauche de la surface, il décoche un tir puissant qui… rebondit sur le malheureux Perrin, prenant ainsi à contre-pied le tout aussi malheureux Ruffier qui, sinon, était sur la trajectoire. 0 – 2.

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Tu vois la balle ? Tu la vois plus…

Je continue à être TRES dubitatif au sujet de Nkoudou. Certes, il apporte de la fraîcheur, du culot, de la profondeur. Il tente beaucoup. Mais de là à en faire un titulaire satisfaisant…
«3 buts et une PD sur ses derniers matchs !
– Efficace, oui, mais les 3/4 sur des ratés, heureux.
– Mais en même temps, s’il a de la réussite, c’est parce qu’il la provoque… Il tente des trucs.
– Oui, mais il tente n’importe quoi, n’importe comment. Il a juste eu de la chance.
– Oui mais la chance sourit aux audacieux»… etc.
On peut continuer comme ça longtemps. Au premier Nkoudmou, on voudra le pendre tant son jeu est pauvre techniquement et en intelligence.
«Mais il est jeune, il a le temps de progresser.
– Ta gueule !»

Les locaux tenteront bien une nouvelle contre-attaque par l’inévitable Monet-Paquet, bien contrôlé par Mandanda et Nkoulou…

Nico revient à son niveau moyen. Rassurant, élégant, bogoss… Aulas en fantasme la nuit, dans le dos de Yanga-MBiwa. Labrune se frotte les mains, il va pouvoir le vendre à la trêve des confiseurs et récupérer quelques millions d’euros au passage pour ses étrennes. Le sportif, franchement, c’est tout vu : on finira la saison avec Rekik / Roulando en charnière centrale. À moins qu’on ne récupère un certain espoir brésilien qui… naaaaaan! Il n’oserait pas, hein ?

… ou sur un coup-franc d’Hamouma, histoire de ranimer la flamme de leurs supporteurs qui meurent un à un d’hypothermie, d’ennui ou de désespoir. Mais rien n’y fait, et ce sont au contraire les Marseillais qui vont avoir deux dernières occasions d’aggraver le score. D’abord sur une belle chevauchée de GKNK, accompagné de Michy, qui se glisse idéalement entre Ruffier et Potomat au point de penalty. L’ailier délivre en bout de course la passe parfaite, mais le défenseur réussit à toucher à la fois le ballon et le pied de Batshuayi qui, du coup, à deux mètres des cages, met juste à côté. Il se fera pardonner en enchaînant sur un coup-franc bien tiré par dessus le mur que Ruffier, pas en reste sur les envolées, détournera encore sur sa transversale.

Cabella se fait sortir à la 84è pour Barrada, qui démontre encore qu’il sait être un garçon discret. Rémy n’est pas content et le fait savoir. On s’en fout !

Puis c’est au tour de GKNK de céder sa place à Luca Silva pour qu’il puisse prendre l’air du Forez qui est connu pour sa pureté à réveiller les morts. Ça nous arrangerait bien sur le coup. Mais le score n’évoluera plus. M. Fautrel siffle la fin du match qui, vexée par cette apostrophe d’une grande vulgarité, l’ignore ostensiblement et choisit de s’offrir à l’OM qui rattrape ainsi les points perdus face à Nice.

Quelles leçons tirer de ce match ?

Déjà, trois points de plus et la douzième place. Tous les espoirs sont permis pour jouer le ventre mou.

Visiblement, l’animation offensive et les combinaisons entre nos quatre attaquants restent sur courant (très) alternatif. Quatuor d’attaque qui ne sont pas les «4antastiques» (quoiqu’on ait bien une «chose» à gauche, un «invisible» à droite, un Cabella «on fire» mais toujours quelque peu tête à claques, et que Michy ait un placement «élastique»). Ils travaillent un peu le collectif aux entraînements, ou c’est toujours tennis-ballon ?

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Au milieu, du nouveau ! Le troisième compère de ce milieu était Isla, qui remplaçait numériquement le décevant Silva. J’ai du mal à me faire un avis tranché. Je n’ai pas eu l’impression de le voir sur le terrain, même en faisant TRÈS attention. Pourtant, quelque part, l’équipe a paru plus équilibrée avec lui qu’avec le brésilien. En particulier, Lass a pu un peu lâcher les chevaux et porter le jeu vers l’avant, et si notre milieu a clairement pris le meilleur sur celui des Verts (de jalousie), il y est certainement pour quelque chose. Peut être un catalyseur discret mais intéressant dans l’alchimie de l’équipe. (Si, si, c’est de l’alchimie : Michel essaye de transformer des souliers de plomb en ballons d’or. Sans succès jusqu’à présent).

En défense, on commence à voir une certaine stabilité. Les deux latéraux ne sont quasiment pas montés. Dommage, puisqu’une des seules actions offensives de DDD amène le premier but. Consigne d’un entraîneur prudent qui a revu à la baisse ses ambitions offensives ? Probable. À leur décharge, avec leurs deux zigotos d’ailiers qui squattent la ligne de touche (qu’ils doivent prendre pour une ligne de coke) et ne combinent jamais, les dédoublements sont quasi impossibles.
Rekik est un peu plus à son avantage, sécurisé par son patron de défense, enfin rentré de vacances. Je l’aime bien, il a des faux airs de Van Buyten. Mais vraiment faux, alors, hein ! Bon, l’alignement, il n’a toujours pas bien capté. La vitesse, ça n’est toujours pas son fort. Et les relances dans l’axe dans les pieds adverses, ça fait rire (jaune) cinq minutes. Puis ça énerve. Et entre le rire jaune et le rouge de la colère, on comprend mieux qu’il soit international oranje.

Pour Saint-Étienne, on retrouve les travers de la saison passée à même époque. Ça ne circule pas mal, leurs ouvertures et combinaisons sont judicieuses, mieux huilées, mais ça n’est pas avec Roux ou Hamouma pour terminer les actions qu’ils vont être efficaces. Tiens, d’ailleurs, Roux n’a pas planté son but annuel contre nous ! C’est bien la preuve que les astres étaient alignés en notre faveur dimanche soir. Ou que c’était bien Roux, tout simplement.

Cette équipe était orpheline de Beric. Sans leur finisseur et sauf recrutement d’un bon joker, on peut parier que la dégringolade va se poursuivre pour eux. Ils vont «Beric-cliter» («Bonjour, je m’appelle Selfmade Footix, et je suis dépendant aux jeux de mots tout pourris»).

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A propos de selfmade footix


Artiste sur le terrain, viril mais correct dans la vie. Ou le contraire, ça dépend. Amoureux de la vie, de l'amour, du beau jeu et de l'amour du beau jeu. Accro aux parenthèses et autres digressions. Loisir : Lapins crétins spotting sur les pelouses de France et de Navarre.
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