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Tu évoques la distribution ou la redistribution, moi aussi. Tu parles de choix qu'on fait tous moi aussi., compris l'Etat…
… De plus, si le métier qui consiste à lacer les chaussures existait, il serait alors créateur de richesse, économiquement parlant.
iamaseb a écrit:Si on se rase tous la tête, on devient alors tous des coiffeurs. Il n'y a donc plus personne dans le pays. Donc plus de chômage .
Ingénieux ce JPP.
JPP REVIENS a écrit:Rob77 a écrit: Oui, oui, on parle bien du même. Sans être en phase avec tout ce qu'il raconte, je trouve qu'il a le mérite de nous faire réfléchir sur les raisons qui poussent la gauche dans les orties aujourd'hui.
Je lui donne notamment mon accord quand il signale que la "gauche" s'est fourvoyée en abandonnant le social à l'aune du sociétal. Il en parle beaucoup, notamment dans le Complexe d'Orphée, seul bouquin que j'ai lu de lui.
La différence entre Poutou et Hollande, c'est le libéralisme économique. Le libéralisme sociétal étant partagé avec quelques nuances (coucou l'inclusif et la thématique des racisé.e.s). Pour ce qui est de la critique économique, il est très nettement inspiré par le marxiste, si j'en crois une conférence que j'avais vu de lui sur youtube.
Pour ce qui est du progrès, qu'entends-tu par là ? Ce mot fourre-tout est devenu à mes yeux un signal d'alarme très net m'annonçant que la personne qui est en face de moi est libérale.
Il se trouve que quand on demande, "c'est quoi le progrès ?" à la personne qui en parle, il n'y a plus grand chose derrière. Je ne te fais pas cette offense, même si j'aimerais connaître ta réponse.
Si j'ai amené cet auteur sur le tapis, c'est juste qu'il abordait des thématiques que je retrouve sous la plume de Boodream, voilà tout.
Je pense qu'il y a une vraie problématique de sémantique, de nos jours. De là naît un bon nombre de désaccords, de débats, d'interprétations.
Dire que la gauche, ou même la droite française, sont libérales, au sens strict du terme, me paraît totalement excessif voire erroné.
La gauche française, de parti, est convertie à l'économie de marché, c'est un fait. Pour autant, est-elle libérale ? Je trouve que notre économie est extrêmement encadrée, régulée, voire dirigée. Alors oui, on privatise certains secteurs, pour autant, la place faite à la "main invisible", à l'auto-régulation des acteurs du marché, à la libre organisation et la liberté totale d'entreprise, me paraît assez faible, si on se place d'un prisme purement libéral.
Fin du HS. La notion de progrès renvoie à ma discussion avec Iamaseb. C'est une évolution technique, organisationnelle, scientifique, ou sociétale, allant dans le sens d'une amélioration et en adéquation avec la "modernité". Le progrès technique crée ou accompagne une évolution des mœurs ou des mentalités.
Le progrès sociétal (par exemple le droit à l'avortement) est lié à l'évolution progressive de la condition féminine et de ses droits (vote, divorce).
Un progressiste est donc une personne qui, je l'espère, essaye de vivre avec son temps. D'analyser une situation d'ensemble, de s'adapter à cette situation et de l'accompagner dans un sens favorable, plutôt que de la vivre négativement, de la rejeter ou de la combattre (camp des réactionnaires ou des conservateurs).
Un progrès ne recouvre pas forcément toutes les dimensions positives. Le nucléaire a permis une relative indépendance énergétique des pays recourant à cette source d'énergie et un bilan carbone plus positif que ceux utilisant des centrales thermiques au charbon. Pour autant, le nucléaire est potentiellement dangereux et la question du stockage et de l'élimination des déchets nucléaires est une vraie problématique.
Le "conservateur", après une analyse des forces et faiblesses, dira donc : "NON au nucléaire, pourquoi changer nos modes de production d'énergie actuels alors qu'il y a des risques ?".
Le progressiste dira "pourquoi pas ? A condition qu'on trouve le moyen à l'avenir de gérer l'élimination des déchets".
Je te donne volontairement un exemple caricatural pour illustrer mon point de vue, qui est : on n'empêchera JAMAIS les individus d'inventer, d'innover. L'espèce humaine s'est construite comme ça. Certaines inventions étant fondamentalement bénéfiques, d'autres moins. Je préfère considérer que le progrès est par essence (et par définition) positif, à condition que cette utilisation en soit positive.
Le progrès n'est jamais néfaste en tant que tel, c'est l'utilisation que l'Homme en fait qui est importante. Un silex taillé peut à la fois être un outil utile ou une arme létale.
iamaseb a écrit:Je suis libéral alors ?
JPP REVIENS a écrit:iamaseb, certains, dont je fais partie, "te diront exactement l'inverse".
Encore une fois, le libéralisme (en tant qu'école de pensée), ne parle que de l'individu, de sa liberté d'entreprendre, de se réaliser, de penser par lui-même, pour lui-même.
Le marxisme réfléchit en blocs, en castes, en classes, en groupes homogènes d'individus classés en fonction de leur rapport de dominant/dominé.
Je pense que notre société contemporaine a vu disparaître totalement les classes, au profit de groupes plus diffus et moins aisément classables.
Sauf lorsque l'on considère que c'est 99% de l'humanité pensant la même chose contre les 1% qui nous possèdent et nous aliènent.
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