La star de la Ligue 1, c'est lui. 
Le charismatique Lucho Gonzalez, plus gros transfert de l'histoire de l'OM, nous a accordé un peu de son temps la semaine dernière après un entraînement intensif, animé par son compatriote Gabriel Heinze. L'occasion de découvrir un joueur hors norme. Et un homme qui ne l'est pas moins.
«Lucho Gonzalez, comment peut-on définir votre jeu ?Je me considère comme un joueur d'équipe, collectif, qui aime faire jouer les autres, et qui joue bien quand l'équipe tourne bien. Mes premiers entraîneurs m'ont appris à jouer à une ou deux touches de balle, le plus simplement possible. Mais le football a changé, il est beaucoup plus rapide qu'avant. Mais je reste persuadé que le plus important est que le ballon arrive le plus vite possible au partenaire. Je suis un joueur parmi les autres dans le collectif, et je n'aime pas être mis en avant.
Comment prenez-vous les critiques de ceux qui trouvent qu'au contraire, vous ralentissez le jeu, que vous êtes trop lent ? Franchement, très tranquillement. Quand tu es joueur de foot, tu sais que tu peux être critiqué ou recevoir des éloges. Ça fait partie du métier et je l'accepte. Certaines personnes vont apprécier ma façon de jouer, d'autres pas. Moi, j'écoute d'abord les conseils et les consignes de mon entraîneur, pour être utile à l'équipe. C'est ma priorité. Après, pour être franc, je reconnais que je ne suis pas un joueur rapide (sourire). C'est pour ça que j'accepte la critique sans problème.
Vous semblez imperméable à la pression ? Est-ce vraiment le cas ? Disons que pour moi, la vraie pression, c'est celle d'un papa qui se lève très tôt tous les matins pour pouvoir nourrir ses enfants. C'est ce que faisait mon papa pour moi et mes frères. Alors je suis toujours étonné quand je vois des joueurs qui viennent à reculons à l'entraînement, ou qui rechignent à courir. Ils ne se rendent pas compte de ce qu'est la vraie vie. Se lever tous les jours à 5 heures du matin, pour aller faire un travail qu'on n'aime pas. Nous, on a la chance de se lever pour faire ce qu'on aime et de gagner beaucoup d'argent. Ces valeurs sont celles de mon papa. Il ne me les a pas particulièrement inculquées, mais je les ai intégrées en le voyant, tout simplement.«J'aimerais bien finir ma carrière en Argentine»Parlez-nous un peu de vos débuts. Je crois que vous jouiez avant-centre,
n'est-ce pas ?(Rires) Oui, c'est vrai. Dans les équipes de jeunes à Huracan, je jouais avant-centre. Et après, en grandissant, j'ai reculé d'un cran sur le terrain. C'est d'ailleurs là que je me sens le mieux : en numéro 10. En Argentine, c'est un poste très important. Bien plus qu'ici, en Europe, où on trouve davantage de milieux avec un profil de récupérateur.
Que vous inspire le maillot d'Huracan ? (Il sourit en le prenant en mains)Huracan, c'est comme ma deuxième maison. J'y ai joué pendant huit ans. J'ai beaucoup changé grâce aux gens qui travaillent dans ce club. Si je suis ce que je suis aujourd'hui, c'est grâce à Huracan... Mais aussi grâce à River Plate, parce que j'ai eu la chance de jouer dans une grande équipe comme River. Ce sont vraiment de beaux souvenirs...
Vous finirez votre carrière là-bas ?C'est difficile de l'affirmer parce qu'en football, les choses changent très vite. Mais c'est sûr que j'aimerais bien finir ma carrière en Argentine, que ce soit à Huracan ou à River Plate...
«PSG-OM, dans la lignée de Boca-River»Et ce maillot (on lui tend le maillot bleu et blanc de l'Argentine), que représente-t-il pour vous ? (Ému) Ah ça, c'est différent, c'est très spécial. J'ai eu le privilège de porter ce maillot, de représenter mon pays. Et c'est un rêve que chaque joueur argentin a depuis tout petit.
Vous êtes forcément déçu de ne pas avoir été sélectionné par Maradona...Ce sont les aléas du football... L'Argentine a de grands joueurs qui jouent dans tous les grands Championnats, dans tous les grands clubs... C'est donc forcément difficile pour un sélectionneur de faire sa liste. C'est vrai qu'à un moment, j'ai eu l'illusion d'en faire partie. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. J'étais un peu triste de ne pas être sélectionné, mais bon, j'étais à fond derrière l'équipe. Et puis pour les Argentins, Maradona, ça représente beaucoup... Je ne peux pas lui en vouloir. C'était mon idole en tant que joueur ! De toute façon, quoi qu'il arrive, j'irai en Argentine pour la Copa America l'an prochain. Que ce soit en tant que joueur ou en tant que supporter.
Vous avez eu la chance de jouer avec Lionel Messi. Parlez-nous un peu de lui... C'est un joueur très tranquille, humble. C'est ce qui m'a le plus marqué chez lui. Pourtant, il a tout gagné avec le Barça. C'est difficile de ressortir des choses concernant Messi : tout ce qu'il fait avec un ballon est fantastique. En sélection, en revanche, il n'a pas encore pu montrer toute l'étendue de son talent.
Le Clasico contre le PSG approche. Peut-on comparer ça à un Superclasico argentin entre Boca Junior et River Plate ? Le Superclasico est très spécial. A tel point que des touristes viennent exprès en Argentine depuis l'étranger pour voir ce match. Vivre et jouer des matches comme celui-là est exceptionnel. C'est une vraie chance d'avoir pu participer à ce genre de matches. Ceux entre Paris et Marseille sont dans cette lignée.»