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De Zerbi, avenir sous conditions
Le futur de l’entraîneur italien, qui a ramené l’OM en Ligue des champions, intrigue et interroge. Lui attend de voir sa direction pour évoquer la suite, suscitant doutes et inquiétude, même si certains signaux sont plutôt positifs. Explications.
Une volonté affirmée et répétée inlassablement depuis plusieurs jours. Le tout saupoudré de nuances qui instillent le doute quand tout le monde aimerait faire la fête sans la moindre arrière-pensée, et se projeter avec gourmandise et impatience vers le prochain exercice. Samedi soir, avant de refermer le chapitre de cette saison 2024-25 ponctuée à la deuxième place après bien des secousses et des interrogations, Roberto De Zerbi est resté sur la ligne tracée depuis quelque temps concernant son avenir : il se sent bien à l’OM où il est sous contrat jusqu’en 2027 mais il a besoin de s’entretenir avec sa direction, histoire d’éclaircir certains points, notamment sur le mercato.
Sa conférence de presse d’après OM-Rennes a quasiment tourné uniquement autour de ce thème. Les interrogations autour de son futur en surprennent plus d’un sur les hauteurs du centre Robert Louis-Dreyfus où l’on estime que l’on devrait surtout se réjouir de cet épilogue heureux. "Peu importe qui est en place à la présidence, à la direction sportive ou sur le banc ; le plus important, c’est que l’OM soit qualifié en Ligue des champions", glisse-t-on en substance.
L’OM au-dessus de tout et des hommes qui ne sont que de passage, bien sûr ; sauf que, à l’été 2024, la direction a entamé un nouveau cycle placé sous le signe de la stabilité et d’un projet portant sur les trois prochaines saisons. Et que depuis le passage de Jorge Sampaoli, aucun entraîneur n’a passé plus d’une saison sur le banc (éjectable) de l’institution ciel et blanc, renvoyant l’impression de tout redémarrer à zéro, à chaque fois, dans le style de jeu et, de facto, le choix des hommes.
"Je n’ai pas envie de partir"
De Zerbi n’a pas eu que des partisans au cours de cet exercice atypique, certains amoureux de l’OM trouvant son jeu ennuyeux, voire suicidaire. Mais le Lombard a propulsé de nouveau l’OM sur la plus prestigieuse scène européenne, ce qui n’est pas si fréquent au cours des dernières années, et l’envie de le voir à l’œuvre avec une escouade mieux armée en titille plus d’un. Lui aussi est émoustillé par cette perspective, ce qui n’a pas été si courant au cours de sa carrière de technicien, puis qu’il n’a dirigé que 6 rencontres de Ligue des champions lorsqu’il était à la tête du Shakhtar Donetsk, sans jamais connaître l’ivresse d’un succès si ce n’est lors des barrages.
"Je suis venu ici sans Ligue des champions. Avec elle, je ne voudrais pas partir. J’ai un contrat mais ça ne veut rien dire pour moi. On doit parler pour voir où on veut aller. Je n’ai pas envie de partir. Il faut voir quoi faire pour le futur, le programmer et voir quel est le point de départ, parler de manière honnête. Des choses doivent être dites. Je n’ai entamé de discussions avec aucun club. On est 2e, il faut voir ce qu’on va faire. Le mercato est une partie de la discussion. On doit se parler, il y a des choses à améliorer pour aller de l’avant et progresser. On a poussé pour aller en C1. L’objectif désormais atteint, on doit analyser la situation. J’ai des valeurs, des principes sur lesquels je ne fais pas de compromis. Il faut voir comment gérer trois compétitions et programmer tout cela", a-t-il glissé samedi soir.
L’optimisme de son premier cercle
"Roby" doit rencontrer sa direction avant de partir en vacances, alors que son nom circule à Tottenham. La question des renforts et des moyens consacrés pour y parvenir va forcément surgir. À défaut d’être primordiale d’après "RDZ", cette thématique devrait revêtir une réelle importance. Car le Lombard a souvent regretté l’absence de défenseur central supplémentaire recruté en janvier 2025, ce qui l’a contraint à bricoler, souvent avec succès, parfois non, le seul Luiz Felipe étant trop souvent sur le flanc pour incarner une option fiable. Ce n’est pas un hasard si l’OM termine la saison avec la neuvième défense de l’élite hexagonale (47 buts encaissés, à égalité avec Reims). Samedi, à quelques encablures du coup d’envoi, Medhi Benatia a exprimé son sentiment. "Je sais qu’hier (vendredi), à la conférence, il a dit qu’il attendait un petit peu plus parce que c’est un perfectionniste, et c’est normal, il veut toujours plus, a déroulé le directeur du football sur beIN Sports. On arrive en fin de saison. C’est tout le temps en fin de saison qu’on doit se rencontrer. Le coach, les dirigeants, le président, il y aura pas mal de discussions à tous les niveaux du club pour savoir ce que chacun veut faire, comment on voit le futur. On est content du travail, du résultat, de l’investissement." Dimanche après-midi, des signaux rassurants ont été envoyés. "Tout est bon", nous a-ton fait savoir dans le premier cercle de l’Italien de 45 ans. Attendu ce lundi matin pour son traditionnel bilan de fin de saison devant les médias, Pablo Longoria pourrait lever un peu plus le voile sur ce sujet qui n’a rien d’anodin après tous les étés mouvementés vécus lors des dernières intersaisons.