CDM féminine: présentation des 8es de finale (2/2)

Suite de la présentation des 8es de finale, avec les 4 dernières rencontres… L’Espagne résistera-t-elle aux championnes du monde US ? Qui, du Canada ou de la Suède fera tomber l’autre ? L’Italie poursuivra-t-elle son aventure aux dépens de la Chine ? Qui sortira vainqueur du duel entre championnes d’Europe néerlandaises et d’Asie japonaises ?

 

Lundi 24  –  18h00  –  Reims
ESPAGNE   –   USA

La Roja espagnole, présente pour la première fois au stade d’un 8e de finale de coupe du monde (pour sa deuxième participation), peut-elle prétendre s’opposer avec succès au rouleau compresseur des tenantes du titre états-uniennes ? La raison répond par la négative, tant les joueuses de Jill Ellis ont dominé leurs trois matchs, et tant les Ibères ont montré de difficultés à traduire leur traditionnelle possession de balle en buts (3 inscrits en un seul match, dont 2 pénaltys, et zéro sur les deux autres)…
Au mois de janvier dernier, les deux équipes s’étaient affrontées en amical à Alicante, et les USA l’avaient emporté de peu (1-0, but de Christen Press). Un tel résultat ce lundi soir serait vu comme une belle performance des Espagnoles. Bien sûr, elles rêvent de faire mieux et de créer une sensation. Mais avec une défense qui a paru souvent très fébrile, et une attaque qui éprouve toutes les peines du monde à marquer, que peuvent-elles espérer ? Tenir, tenir, tenir le plus longtemps possible…
Les USA ne connaissent pas ce genre d’interrogations. Elles, on sait comment elles joueront dès le coup d’envoi : à fond pour tuer le match d’entrée. L’impact physique imposé aux Espagnoles sera intense, et les vagues offensives risquent de déferler sur les buts de Panos… à condition, bien sûr, que la possession de balle ne soit pas pour la Roja.

Un autre facteur à prendre très sérieusement en compte (et pour tous les matchs joués au minimum entre ce lundi et la semaine suivante, donc quarts de finale compris) est la canicule intense annoncée sur l’hexagone avec des températures allant de l’ordre de 35 à 40°… Pas certain que Carli Lloyd et ses coéquipières adorent ça. Et les Espagnoles ? Réponse lundi soir… ¡Viva la ola de calor! O no..

« Philippe, pour MassaliaLive : Alex (Morgan), es-tu finie ? Tu n’as plus marqué depuis ton quintuplé contre la Thaïlande ! »

Joueuses à surveiller :

Espagne : Hermoso (n°10, future Barcelone), Guijarro (n°12, Barcelone), Paredes (n°4 , PSG), Corredera (n°7, Levante).
USA : Morgan (n°13, Orlando), Heath (n°17, Portland), Mewis (n°3, NC Courage), Horan (n°9, Portland).

Résultats en poule :

Espagne 3 – 1 Afrique du Sud
Espagne 0 – 1 Allemagne
Espagne 0 – 0 Chine

Usa 13 – 0 Thaïlande
Usa 3 – 0 Chili
Usa 2 – 0 Suède

Prono : USA

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Lundi 24  –  21h00  – Paris (Parc des Princes)
SUÈDE  –  CANADA

Ce sera la troisième fois en moins de 18 mois que les deux nations s’affrontent, les deux précédentes ayant eu lieu dans le cadre du tournoi de l’Algarve. En 2018, les Suédoises s’étaient imposées 3-1, tandis qu’en mars dernier les Canadiennes prenaient leur revanche (0-0 ,6 tab 5, malgré un tir au but raté de Sinclair…).
Deux équipes proches au classement FIFA (Canada 5e, Suède 9e) et qui brillèrent de façon aussi inattendue l’une que l’autre lors des J.O. de Rio 2016, la Suède ramenant une médaille d’argent après avoir sorti les Usa, et le Canada une de bronze, après avoir renvoyé nos Bleues chez elles…
Des sélections qui aiment le jeu physique, mais possèdent aussi en leur sein quelques fines « techniciennes », telles Kosovare Asllani ou Jessie Fleming… Alors que le Canada est un mix d’anciennes (Sinclair, Labbé, Chapman, Schmidt, Scott) et de jeunes (Fleming,  Huitema, Rose, Riviere), les autres tournants autour des 24 ans (Lawrence, Quinn, Prince, Beckie), on a un peu de mal à chercher les jeunes du côté de la Suède. Et c’est bien là tout à la fois la force (expérience) et la faiblesse (vieillissement) des Blågult (les bleues et jaunes).
Christine Sinclair – qui n’est plus qu’à deux buts du record mondial d’Abby Wambach (184 buts en sélection) – parviendra-t-elle à tromper la vigilance de la gardienne Hedvig Lindahl ? Quel impact, là encore, la canicule aura-t-elle sur des organismes déjà un peu fatigués pour certaines, et plus tout jeunes pour d’autres (Sinclair et Lindahl 36 ans, Fischer 35, Seger 34) ?
Une nouvelle séance de tirs au but, comme au Portugal, sera-t-elle offerte aux spectateurs du Parc des Princes ? Et pour peu que Lindahl et Labbé ne gardent pas à tout coup un pied sur leur ligne de but, cette rencontre pourrait s’éterniser jusqu’à l’aube… Avec la VAR, allez savoir…

Hedvig Lindahl et Christine Sinclair, 72 ans à elles deux, mais des « mamies » bien portantes !

Joueuses à surveiller :

Suède : Jakobsson (n°10, Montpellier), Seger (n°17, Rosengard), Asllani (n°9, Linköping), Lindahl (n°1, Chelsea).
Canada : Sinclair (n°12, Portland), Fleming (n°17, UCLA), Lawrence (n°10, PSG), Buchanan (n°3, Lyon).

Résultats en poule :

Suède 2 – 0 Chili
Suède 5 – 1 Thaïlande
Suède 0 – 2 Usa

Canada 1 – 0 Cameroun
Canada 2 – 0 Nouvelle-Zélande
Canada 1 – 2 Pays-Bas

Prono : Suède aux tirs au but

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Mardi 25  –  18h00  –  Montpellier
ITALIE  –  CHINE

Voilà deux sélections heureuses. L’Italie, absente de toute phase finale depuis 20 ans (1999), a d’ores et déjà fait mieux que son objectif : sortir d’une poule « de la mort » avec l’Australie et le Brésil. Mais les Azurre ont fait mieux encore, terminant premières de leur groupe ! L’Italie est sans conteste l’une des grandes satisfactions du premier tour. Sa fraîcheur, son allant, son jeu offensif, l’impression donnée de croire en son destin, fait irrésistiblement penser à d’autres tuniques bleues, les nôtres, lors de l’édition 2011 en Allemagne. Certes, l’Italie ne possède pas un trio magique Nécib-Thiney-Abily, mais son duo d’attaquantes Girelli-Bonansea (5 buts à elles deux) a de quoi donner le tournis à n’importe quelle défense…
Et justement, celle que les protégées de la sélectionneuse Milena Bertolini vont voir se dresser devant eux est d’un autre calibre que celles – pour le moins incertaines – de l’Australie, de la Jamaïque ou du Brésil…
Car les Roses d’acier (Kēngqiāng Méiguī, 铿锵玫瑰) méritent bien leur surnom ! Elles sortent des joutes du premier tour (dans l’autre groupe « de la mort », avec l’Allemagne et l’Espagne) en ayant encaissé un seul petit but, de l’Allemande Giulia Gwinn. Et ce n’est pas d’aujourd’hui que les Chinoises brillent en défense. Organisation, discipline, solidarité, dévouement, il est très difficile de les prendre en défaut. Et la sélection semble s’être découvert une excellente très jeune gardienne en la personne de Peng Shimeng (tout juste 21 ans, 182 cm) que l’on a vue particulièrement brillante face aux attaquantes espagnoles. Le revers – sérieux – de la médaille est la difficulté pour la Chine de convertir en buts ses contres rapidement menés. Si elle n’a encaissé qu’un but en trois matchs, elle n’en a aussi marqué qu’un… Peut-être la faute à la méforme affichée depuis le début du tournoi par sa cheffe d’orchestre habituelle, Wang Shuang. Une « absence » difficilement explicable de la joueuse du PSG, d’autant plus préjudiciable que sa compère d’attaque Wang Shanshan, elle, a des fourmis dans les jambes, et qu’elle est prompte à transformer la moindre offrande en but.
Pronostic bien difficile pour ce match…

Qui, de  Barbara Bonansea ou de Peng Shimeng filera en 1/4 ?

Joueuses à surveiller :

Italie : Bonansea (n°11, Juventus), Girelli (n° 10, Juventus), Gama (n°3, Juventus), Giugliano (n° 23, Milan AC).
Chine : Wang Shanshan (n°11, Dalian Quanjian), Whang Shuang (n° 7, PSG), Peng Shimeng (n°12, Jiangsu Huatai), Wu Haiyan (n°5, Wuhan Jiangda University).

Résultats en poule :

Italie 2 – 1 Australie
Italie 5 – 0 Jamaïque
Italie 0 – 1 Brésil

Chine 0 – 1 Allemagne
Chine 1 – 0 Afrique du Sud
Chine 0 – 0 Espagne

Prono : Italie aux tirs au but

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Mardi 25  –  21h00  –  Rennes
PAYS BAS  –  JAPON

L’un des gros chocs de ces 8es, opposant deux champions continentaux en titre, tous deux sacrés il y a deux ans : les championnes d’Europe néerlandaises et les championnes d’Asie japonaises. Ces dernières étant aussi, et jusqu’au 7 juillet prochain, vice-championnes du monde…
A priori, la vague semble porter davantage les Oranje que les Nadeshiko. L’effectif de Sarina Wiegman n’a quasiment pas bougé depuis leur sacre historique à la maison il y a deux ans. À l’inverse, celui d’Asako Takakura a été profondément modifié. Deux raisons principales : d’abord la volonté de préparer en priorité non pas ce mondial, mais les Jeux olympiques de l’an prochain qui se tiendront à domicile, à Tokyo, et qui représentent le seul titre absent de la vitrine aux trophées du football féminin japonais. Ensuite, car a débarqué une – et je devrais dire deux – génération exceptionnelle, celles des championnes du monde U17 2014 et U20 2018.
L’équipe des Pays-Bas est assez homogène en moyenne d’âge, avec peu de joueuses âgées (parmi les titulaires, seule Anouk Dekker a dépassé la trentaine avec ses 33 ans), et peu de jeunes (Roord et Beerensteyn 22 ans, Miedema 23 ans, mais déjà 77 sélections et… 60 buts !).
Le Japon, lui, propose un formidable mélange d’anciennes et de jeunes. On trouve encore cinq championnes du monde 2011 : Kumagai, Iwabuchi, Sameshima, Utsugi et Sakaguchi, ces deux dernières étant restées sur le banc jusqu’ici, preuve la plus évidente de la volonté de la sélectionneuse de favoriser ses jeunes pousses. Et elles sont nombreuses : les lauréates U17 de 2014 (Hasegawa, Ichise, Sugita, Minami, Miyagawa, Kobayashi) et U20 de 2018 (Endo, Takarada, Ueki). D’ailleurs, les cinq de 2011 sont aussi les seules rescapées de… 2015 !
Si les Nadeshiko n’ont pas encore convaincu dans ce mondial, elles ont néanmoins progressé à chaque match, avec une très belle dernière demi-heure contre l’Angleterre, propulsées par une Iwabuchi en feu. Les Néerlandaises non plus n’ont pas été forcément radieuses, ne laissant apparaître leur formidable puissance offensive que par à-coups.
Et si les deux formations s’étaient réservées pour les matchs couperets ? On a hâte de vérifier…

À noter : les deux formations s’étaient affrontées lors de l’édition précédente (2015, au Canada) au même stade de la compétition. Le Japon s’était imposé 2-1. Cinq Nippones sont encore présentes (les cinq de 2011 citées plus haut), tandis que l’on trouve pas moins de treize Néerlandaises encore là aujourd’hui… Les deux coachs, eux, ont changé…

Il y a 4 ans, au Canada, Saki Kumagai (à g.) éliminait Viviane Miedema (à dr.)… Alors ? Bis repetita ?

Joueuses à surveiller :

Pays-Bas : Miedema (n°9, Arsenal), Van de Donk (n°10, Arsenal), Van de Sanden (n°7, Lyon), Martens (n°11, Barcelone).
Japon : Iwabuchi (n°8, INAC Kobe), Kumagai (n°4, Lyon), Yamashita, la gardienne (n°18, NTV Beleza), Sugita (n°6, INAC Kobe).

Prono : Pays-Bas

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A propos de Philippe Serve


Supporter de l'OM depuis sa finale victorieuse en Coupe de France en 1969. Tombé amoureux du foot féminin, un peu d'abord en 2007 et 2008, définitivement en 2011. Ai suivi pendant 4 ans au plus près l'OM féminin via mon site Olympiennes et Marseillaises. Assume complètement d'être supporter à la fois de l'OM ET de l'OGCN, club de ma ville natale ! Informe au quotidien sur tout le foot féminin, mais aussi sur l'actualité la plus diverse via mon compte perso Twitter @Olympiennes
Article lu 1311 fois, écrit le par Philippe Serve Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , , . Sauvegarder le lien.

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