J 17 | ASSE-OM : le jugement des reniés

Alors que le match nul contre Monaco vient de s’ajouter à une longue liste de déconvenues, il est temps de se rattraper. L’OM retourne à Geoffroy Guichard dix jours après l’humiliation subie en Coupe, pour y jouer le premier de ses matchs en retard.

A Saint-Etienne, comme à Marseille, les Ultras défendent l’importance vitale des fumigènes dans le football.

Ils se sont dit les choses. Ils ont ouvert leur cœur. Ils ont juré de donner leur corps à la science, selon l’expression chère à Adil Rami. Florent Escales a fait un slam dans le vestiaire. Des observateurs avisés ont fait le tapin à la télévision. C’était bien.

Et sinon, sur le terrain, les joueurs marseillais ne sont parvenus dimanche dernier ni à jouer au football plus de la moitié de chaque période, ni à battre un Monaco convalescent et relégable. De quoi permettre aux mauvaises langues de présenter le match à venir entre Saint-Etienne et Marseille comme une sorte de derby des vieilles gloires. A tort ?

Il n’y a pas de Destin mais ce que nous faisons

Un alliage en métal liquide permet à Eyraud et à  Zubizarreta de se dissimuler pour se consacrer au mercato.

C’est un club historique du football français et l’un de ses plus beaux palmarès. Un club qui a fait rêver tout un pays en Coupe d’Europe. Un club dont les supporteurs sont reconnus pour leur ferveur populaire. Peu importe qu’il n’ait pas participé à la C1 depuis des années. Peu importe qu’il joue sans véritable attaquant de pointe. Ce club unanimement respecté pour sa gloire passée, c’est… l’AS Saint-Etienne. Oui, je sais, la description pouvait porter à confusion.

Pour autant, ranger dès à présent l’Olympique de Marseille au rang de vieille relique du passé est sans doute quelque peu prématuré. Certes, l’éphémère incursion musicale de Chris Waddle et Basile Boli est déjà largement aussi kitsch que le célèbre hymne stéphanois. Mais l’engouement massif suscité partout en France il y a moins d’un an par le parcours olympien en Europa League est là pour attester que « Jump » est toujours au goût du jour.

Bien sûr, la situation actuelle du club n’est guère rassurante. Au terme d’une saison jusqu’ici morose, en particulier dans le contenu des matchs, l’OM s’achemine sans doute vers une sixième saison consécutive sans participation à la Ligue des Champions. Une éternité. Mais tout va très vite dans le football. N’importe quel supporteur ayant vu Marseille finir sur le podium du championnat de France en alignant Cyril Chapuis le sait. Et les plus jeunes, qui encensent actuellement les exploits intergalactiques d’un LOSC, passé à un poil pubien de la relégation la saison dernière, le savent aussi.

Siffle avec moi si tu veux vivre

A quelque chose malheur est bon. S’il y a une seule chose positive à retenir du marasme entourant actuellement l’Olympique de Marseille, c’est qu’il est riche en enseignements. Comme dans la vie, traverser une épreuve permet de compter ses amis. Et dans le cas où cette épreuve est une maladie vénérienne, telles qu’une chlamydia ou une intervention médiatique de responsable de groupe, elles permet également de compter ses morpions.

Je veux tes vêtements, tes bottes et ta moto.

Avouons-le, au vu des prestations honteuses servies par l’OM depuis des semaines, la grogne observée contre Monaco apparaît bien sage et modérée par rapport à certains excès passés. Beaucoup de banderoles, pointant une gestion catastrophique de l’effectif cet été ou une communication défaillante, ne font qu’affirmer ce que tout le monde pense tout bas. Tout n’a pas été parfait bien sûr : par exemple, l’argent du charbonnage ne semble toujours pas avoir été réinvesti dans un Bescherelle par certains. Notons que les Rapetou, mis en scène avec une certaine drôlerie par un groupe de supporteurs, ne sont pas du genre non plus à se laisser intimider par une enquête policière.

Au terme d’une phase aller pourtant riche en déculottées, Marseille affiche la moyenne d’affluence la plus élevée de la Ligue 1. Affluence volontiers vantée par une direction qui espère que l’exploitation du stade Vélodrome lui sera profitable. Affluence qui rappelle l’importance de la campagne d’abonnements estivale : si le club continue à s’enliser dans la passivité, le public hésitera moins à rompre son abonnement que Jacques-Henri Eyraud à rompre avec Rudi Garcia. Si c’est pour louper l’Europe au profit de Sainté, il est vrai qu’il vaut mieux rester devant sa télé.

Hasta La Vista, Champion Project ?

On connaît bien le refrain désormais, presque aussi célèbre que les univers parallèles conditionnels dont raffole Rudi Garcia : mathématiquement , rien n’est encore perdu. On sait. Avant de s’avérer incapable de battre Monaco, l’OM était même virtuellement sur le podium, avec 9 points de retard sur la troisième place mais trois matchs en moins. Malheureusement, l’épisode de Sliders ne s’est pas terminé comme prévu.

Au delà d’une gestion lamentable sur certains dossiers, comme celui de fameux « grand attaquant » autoproclamé, la gestion collective et individuelle de l’OM a de quoi interroger. On l’a dit, Saint-Etienne aussi joue sans certitudes devant. L’approximatif Loïs Diony n’a rien de Superman, même si cette phrase devrait le conduire à marquer contre l’OM. C’est Khazri qui enfile pour l’instant le costume du Thauvin stéphanois de service. Pourtant, en cas de victoire, les Verts peuvent conforter leur avance sur Marseille au classement.

Les deux actionnaires de l’OM, Frank McCourt et Kyril Louis-Dreyfus, sont forcément inquiets.

Loin d’être impressionnant, Saint-Etienne affiche cependant ce qui manque cruellement aux hommes de Garcia en ce moment : le minimum syndical d’identité collective. Étonnant pour un groupe marseillais finalement peu renouvelé par rapport à l’an dernier. Dans pareil cas, un changement d’entraîneur est généralement la solution toute désignée. A force de l’ignorer, la direction phocéenne s’expose à mettre son pétardant Champion Project en grand danger. Il vaudrait mieux que ce match de rattrapage ne laisse pas le Kha-Ca (pour Khazri-Cabella) nous enfoncer davantage.

 

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Article lu 1855 fois, écrit le par boodream Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , , . Sauvegarder le lien.

Une Réponse pour J 17 | ASSE-OM : le jugement des reniés

  1. Beau boulot, merci , les instigateurs du  » project  » devraient venir lire vos avant matchs , ils feraient moins de bêtises !