Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...
Règles du forum
Répondre

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:24

Ben voui le concours est le même pour les profs de collège et lycée. Le diplôme actuellement demande est le master dans les deux cas... et à l'oral ils montent le niveau largement au delà des connaissances de licence depuis des années.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:27

C'est pas pour une histoire de sous pour que les profs soient mieux payer qu'il y avait eu cette réforme ?

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:28

Ca me semble un peu débile c't'histoire... Par ex. pour les Maths un niveau Bac me semble suffisant pour bien maîtriser totalement les notions enseignées jusqu'en 3ème (au bas mot), non ? Enfin je demande, mais j'en suis certain. J'avoue je capte mal la logique, mais bon...

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:34

À mon époque, il fallait faire un deug sciences de la vie et de la terre, puis derrière une licence sciences de la vie et de terre avec un module de sciences de l'éducation. Et le programme allait de la cartographie jusqu'à la biologie moléculaire...

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:49

peezee a écrit:Jester, et on connait les raisons qui ont fait que maintenant l'EN demande un Master au lieu d'une Licence avant ? Un constat d'échec ? L'envie d'essayer autre chose pour le fun ^^ ? :cretin:


L'argument officiel tient à la volonté d'améliorer le niveau de formation des futurs enseignants. Ce qui est parfaitement discutable.

L'argument officieux, àmha, consiste à créer deux voies d'entrées officielles dans l'EN. Le master sans le concours permet de devenir contractuel, puisqu'il s'agit d'un master enseignement. Le concours permet de devenir enseignant fonctionnaire. Ces deux voies d'entrées officielles permettent d'accroître la différenciation/division entre les différentes composantes du corps enseignant. A terme, je crois que cela prépare la suppression pure et simple du concours, et le statut de l'enseignant.

Les conséquences indirectes sont :

- élimination des classes populaires de l'enseignement, ou du moins accroissement des difficultés pour persévérer dans l'enseignement supérieur. Avant, à la fin de la licence, on passait directement par le concours, qui se faisait en une année. Donc il fallait 4 années post bac pour devenir enseignant. Maintenant, il faut tenir une année de plus sans rémunération. Même boursier, la vie n'est pas facile financièrement lorsque l'on ne peut décemment travailler à temps plein pour envisager des projets personnels qui engage l'existence sur le plus ou moins long terme (quitter le domicile familial, contracter un prêt pour une bagnole, payer un permis de conduire...), sans compter la simple volonté de sortir de temps à autres et de consommer.

- Un bordel monstre dans les différentes universités pour monter un master supplémentaire. Il faut trouver des enseignants compétents (pas toujours faciles), des locaux, du budget. Sans compter que le mode d'évaluation du concours a changé depuis la réforme de la masterisation des concours. Ce qui a donné une année T1 post masterisation chaotique, une année T2 encore boiteuse, une année T3 chaotique (2 concours ouverts la même année, des écrits de la seconde session ayant lieu juste avant les oraux de la première...), une année T4 encore plus chaotique (les admissibles de la seconde session précédente préparant les oraux d'un concours tout en étant sur le terrain, en établissement, ce qui implique de trouver des jours correspondants entre ceux d'enseignement, et ceux de formation.../ces mêmes admissibles peuvent passer pour plus sûreté les écrits de la nouvelle session, qui en H-G ont changé... sans compter les difficultés liées à un nouveau cheuvauchement des 2 concours).

Pour T5, il est possible encore que le bordel soit important.

Minute personnelle :

J'ai vécu de l'intérieur l'année T2 et l'année T3. On aimait à se qualifier de "génération sacrifiée" (légère exagération...).

La difficulté sociale de persévérer une année de plus en fac avant d'être salarié, je l'ai vécue.
Ma famille étant tout juste trop riche pour être pauvre, et malheureusement trop pauvre pour être riche. La première fois que j'ai passé le concours, la pression sociale fut forte. Il fallait que je continue de payer mon permis, que je paie l'année universitaire, le titre de transport qui va bien, ainsi que les dépenses alimentaires (sans compter les loisirs, qui de fait, n'ont pas tellement existé).

J'ai donc bossé l'été précédent 3 semaines (ce qui a miné aussi mes révisions, puisque les joyeux UMPistes avaient choisi de faire passer les écrits en novembre alors qu'ils avaient lieu en début d'année civile jusque là, obligeant les étudiants pauvres à choisir entre financement et concours). J'ai été "sauvé" par une bourse occasionnelle pour les étudiants passant un concours de l'Enseignement, en milieu d'année (la secrétaire a gardé l'information bien longtemps...). Sans elle, j'aurais dû retravailler à deux ou trois mois des oraux.
Le hasard (sujet de merde) et mon incompétence firent que je me suis vautré à un oral, qui me coûta l'admission pour 4 points (la barre était à 105 points - gagnables via 4 notes sur 20 coefficient 3 -, et j'en avais 101).

L'année d'après, j'ai pu tenir bien plus facilement, en me salariant comme pion à mi temps. 20 heures tout de même perdue sur le temps de révision (heureusement, j'avais la moitié du boulot de fait). J'ai réussi mon concours en étant pris 150ème environ.

D'autres n'ont pas eu ma "chance", car j'étais loin d'être le plus à plaindre. Je pense à une camarade de formation, mère de famille, qui devait jongler entre son gosse de 3 ans, les factures (donc un boulot sur toute l'année) et le concours. Elle n'y est pas arrivée, et je ne peux m'empêcher d'avoir un peu honte de lui parler de ce que je fais aujourd'hui, alors que j'ai eu la chance de pouvoir me consacrer davantage au concours qu'elle. Que fait-elle aujourd'hui ? ............................. contractuelle. Repasser le concours en externe est pour elle économiquement impossible désormais.

Faut quand même se rendre compte de ce que ça coûte, socialement, la masterisation des concours pour ceux qui ne sont pas gosses de riches. L'égalité des chances, on se torche avec.


Au passage, la masterisation des concours fut l'une des raisons pour lesquelles certains gauchistes malfaisants en sont arrivés à bloquer des universités...
Modifié en dernier par Rob77 le 16 Juil 2014, 01:03, modifié 4 fois.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 00:51

Bibpanda a écrit:C'est pas pour une histoire de sous pour que les profs soient mieux payer qu'il y avait eu cette réforme ?


Non, ça, c'était la carotte sarkozyste pour donner aux gentils étudiants l'envie de rester dans les amphis, plutôt qu'à l'extérieur à les bloquer.

L'enseignant en début de carrière est mieux rémunéré que ses collègues au même âge il y a 6 ans. 300 euros je pense.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 01:08

Il faudrait parler de la volonté du gouvernement de supprimer le concours de l'agrégation universitaire... :-)

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 10:31

fourcroy a écrit:Jester, bon, je ne savais pas.


Précision, concours interne, seuil à 12/20 pour la session 2014 (6/20 à l'externe :roll: ). C'est le jury qui a "décidé" de ce seuil, râlant qu'on devait maintenir un certain niveau et refusant de descendre plus bas pour envoyer ce signe aux hautes instances. Bien entendu ce seuil est différent chaque année.
Plus de 1700 postes à pourvoir... 830 attribués au concours.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 13:47

Phoenix a écrit:Il faudrait parler de la volonté du gouvernement de supprimer le concours de l'agrégation universitaire... :-)

Serpent de mer. Je leur souhaite bien du courage :mrgreen:

peezee a écrit:Ca me semble un peu débile c't'histoire... Par ex. pour les Maths un niveau Bac me semble suffisant pour bien maîtriser totalement les notions enseignées jusqu'en 3ème (au bas mot), non ? Enfin je demande, mais j'en suis certain. J'avoue je capte mal la logique, mais bon...


Pour les maitriser totalement ?? C'est (très) loin d'être le cas.
Déjà faut voir le bac d'aujourd'hui :mrgreen:
De deux, je pense qu'on peut facilement piéger ceux qui ont un bac S ici avec un problème de 3e.

Et surtout il ne suffit pas de maitriser quelque chose pour l'enseigner.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:33

John, tu plaisantes ou tu es sérieux ? Un Bac S qui ne serait pas foutu de résoudre un pbm de 3ème ? Je veux bien voir ça.

Certes il y a qq règles et théorèmes de géométrie qui peuvent avoir glissé hors de la mémoire (et pas que des Bac S hein), par exemple comment tracer un cercle circonscrit à un triangle donné, mais bon je parle de personnes passant une bonne partie de leur temps à plancher sur des problèmes de Maths, pas de personnes yant obtenu le Bac S il y a 49834 ans. ^^ :vioc:

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:36

peezee a écrit:John, tu plaisantes ou tu es sérieux ? Un Bac S qui ne serait pas foutu de résoudre un pbm de 3ème ? Je veux bien voir ça.

Certes il y a qq règles et théorèmes de géométrie qui peuvent avoir glissé hors de la mémoire (et pas que des Bac S hein), par exemple comment tracer un cercle circonscrit à un triangle donné, mais bon je parle de personnes passant une bonne partie de leur temps à plancher sur des problèmes de Maths, pas de personnes l'ayant obtenu il y a 49834 ans. ^^ :vioc:


Moi j'ai tout oublié. Vivement que j'ai des gamins pour apprendre tout ça ^^

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:39

Je suis sorti de mon Bac+5 orienté scientifique il y a 4 ans et je me sentirais bien mal à l'aise d'aller enseigner demain les maths à des 3ème.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:44

John a écrit:Et surtout il ne suffit pas de maitriser quelque chose pour l'enseigner.

par contre je suis volontiers d'accord avec ça, maîtriser une matière et savoir l'enseigner sont 2 choses bien distinctes, ou du moins la maîtrise est la condition nécessaire mais non suffisante pour pouvoir l'enseigner.

Le plus dur c'est d'essayer d'expliquer qq chose de totalement intuitif pour vous (du niveau 1+1=2), à un jeune qui vous regarde avec un air de dire "gné ??? RIEN compris !", et là bonjour pour d'une se mettre à sa place, deux essayer de comprendre pourquoi il ne comprend pas qq chose d'aussi put*** d'évident pour vous ^^, trois trouver un moyen, un subterfuge, une parabole, un exemple simple et parlant pour qu'il finisse par capter le truc (et ensuite rince & repeat 100 fois pour être certain que la programmation neuronale est effective ^^).

Ça c'est un vrai boulot, c'est un vrai métier, nul ne remet ça en cause je crois.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:49

Bien entendu qu'un prof se doit de connaitre "sa matière" bien au delà du niveau terminale, et cela est normal pour un prof.
Ce qui est gênant c'est que quand tu enseignes depuis quelques années, ce qui arrive souvent, car finalement y en a peu qui font leurs études et obtiennent le concours dans la même année (ça existe cependant hein mais c'est pas la majorité, surtout que certains n'ont jamais enseigné et une fois "en direct live" ben se rendent compte qu'ils sont pas fait pour ça). Donc quand on change les modalités du concours, ben pour ceux en place, et s'inscrivant au concours annuel, ben ça devient vite la galère car tu retournes pas à la fac pour glaner le diplôme manquant facilement. D'autant plus quand tu veux/peux pas lâcher le poste occupé.
Donc le prof non titulaire, se retrouve la plupart du temps à préparer ses cours de l'année, les dispenser, faire tout le boulot d'un prof titulaire, avec EN PLUS, la préparation du concours avec donc la "révision" (ou apprentissage) des connaissances des années fac jusqu'au niveau de diplôme demandé... chaud.
Ce que vous ne savez peut être pas non plus, c'est que bien souvent l'année est entre coupée de formations à la préparation du concours (pas obligatoires cependant), mais qui tombent là pour le coup souvent... pendant les vacances scolaires \:D/ donc le prof non titulaire n'a pas de vacances non plus pendant l'année de préparation du concours.
'achement bien calculé hein ?

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 14:52

Bon ça dure le temps de l'année de préparation au concours, non?
Bon ben il a toute sa carrière pour se rattraper avec 6 mois de congés annuels, à se branlouiller les 6 autres [dont 2 à faire] et travailler 35h avec la sécurité de l'emploi. Non?

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 15:01

Euh non, car le concours c'est en 2 parties... l'écrit et l'oral... or quand tu faut réussir les 2 la même année pour avoir le concours.
Si tu as l'écrit et pas l'oral, tu es bon à te réinscrire au concours l'année suivante, et tu dois repasser également l'écrit (avec le risque de cette fois ne pas l'avoir).
Pour peu que les modalités changent d'une année sur l'autre... tu n'as donc pas les mêmes formations...
Après si tu penses que pour le bien du professeur et des élèves le fait de faire une coupure de 10 jours n'est pas nécessaire, alors soit.
Je peux t'affirmer que de bosser en continue toute une année entière, tu tiens rarement le coup et que beaucoup de divorces ont été recensés ces années là...
Pour le reste de tes commentaires, no comment. Je pense que c'était de l'ironie. 'fin j'espère.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 15:13

peezee a écrit:John, tu plaisantes ou tu es sérieux ? Un Bac S qui ne serait pas foutu de résoudre un pbm de 3ème ? Je veux bien voir ça.

Certes il y a qq règles et théorèmes de géométrie qui peuvent avoir glissé hors de la mémoire (et pas que des Bac S hein), par exemple comment tracer un cercle circonscrit à un triangle donné, mais bon je parle de personnes passant une bonne partie de leur temps à plancher sur des problèmes de Maths, pas de personnes yant obtenu le Bac S il y a 49834 ans. ^^ :vioc:



Suis sérieux, bien sûr je ne vais pas parler d'un bac S qui a 19 de moyenne en maths et qui maitrise sans problème.

Un joliproblème de géométrie avec angles inscrits et angles au centre (pgm 3ème) ou propriété des quadrilatères (pgm 5e) doit pouvoir faire chuter des bac S.

Après on va pinailler mais je suis pas sûr que la majorité des bac S fassent la différence entre théorème de Pythagore, réciproque et contraposée du théorème de Pythagore. Un bon vieux "c'est Pythagore" faisant, hélas, l'affaire.

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 15:16

Jester a écrit:Pour le reste de tes commentaires, no comment. Je pense que c'était de l'ironie. 'fin j'espère.


:hehe: :hehe:

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 15:22

John, c'est bien ske je pensais tu es allé chercher ZE cas de figure qui pourrait, parfois mais pas tjours, ennuyer un Bac S. Fin bon, 1mn de "révision" et hop! pbm résolu. Et à partir de là tu veux en déduire quoi, si ce n'est qu'un Bac S maîtrise à 95% le programme de 3ème ?

En tous cas je continue à pas voir à quoi ça sert de savoir calculer des intégrales triples (ouais j'aime cet exemple ^^) ou savoir manipuler les équations de Maxwell de l'électromagnétisme pour être capable d'enseigner comment résoudre "3x-4 = 6" à un 3ème. :cretin:

Par contre et je me répète, qu'un prof/enseignant ait besoin de beaucoup d'autres compétences pour exercer correctement son métier, ça c'est clair et je dirais mm de plus en plus le cas (notamment niveau gestion d'un groupe d'élèves plus ou moins tranquilles et motivés, relationnel avec les parents d'élève 8-[, etc...).

Re: Actu éducation et formation

16 Juil 2014, 15:29

peezee a écrit:En tous cas je continue à pas voir à quoi ça sert de savoir calculer des intégrales triples (ouais j'aime cet exemple ^^)

Ca te permet de retrouver tous les volumes, plutôt que d'apprendre bêtement (comme on le fait en collège, pas le choix) 1/3 *B*h ou 4/3*pi*R^3 :mrgreen:

Je pense qu'il doit aussi y avoir moyen de piéger des Bac S (et pas que :cretin: ) sur des proba façon problème de Monty Hall.
Répondre