MassaliaLive.com

[Jester]

J'avais compris

[aristote2]

Je suis entièrement d’accord avec Jester sur la réforme du collège. Dommage que Blanquer soit revenu dessus dès son intronisation. Les enseignements pratiques interdisciplinaires étaient une réelle avancée en terme d’innovation pédagogique. D’ailleurs, ces EPI avaient été expérimentés en REP (éducation prioritaire) avec succès.

La réforme du lycée partait d’une bonne idée avec une individualisation accrue des parcours. Sauf que, clairement, les moyens ne suivent pas. D’un côté, le ministre claironne partout que les lycéens peuvent choisir les spécialités qu’ils veulent. De l’autre, les lycées ne peuvent pas proposer décemment toutes les spécialités et se voient obligés de proposer des parcours prédéfinis.
Donc le ministre a le beau rôle en prétendant être celui qui va dans le sens des familles et des élèves. Et le SAV sera assuré par les lycées : faire face aux familles qui auront écouté le ministre...
A la rentrée prochaine, je serai proviseur adjoint d’un lycée. De nouvelles fonctions dans un contexte qui s’annonce électrique...
Et je passe sur la multiplication des épreuves d’examen avec le CCF.

Encore un truc : il est prévu une banque nationale de sujet et de corrigés pour les épreuves en CCF. Cette banque serait publique si le ministère va jusqu’au bout de son projet...

[boodream]

Finalement, si certains élèves (les meilleurs) optent pour les parcours qui seront les mieux valorisés dans l'enseignement supérieur, est-ce que ça ne reviendra pas exactement à la même chose que choisir d'aller en S actuellement, en termes de "présélection"?

[fourcroy]

boodream, possible, mais à l'heure actuelle, on n'en sait rien. Les transformations des filières du supérieur ne sont pas encore actées. De plus, il faudra attendre quelques années pour que les choix se rodent, que les impasses éventuelles soient mises en évidence, etc. Il est question de modifier largement le premier semestre du supérieur pour y inclure diverses remises à niveau. Marchera ? marchera pas ?

Après, le problème, ce ne sont pas les tout meilleurs ; les filières ultra-élitistes perdureront d'une manière ou d'une autre. Il faudrait en revanche que le recrutement des très très forts se diversifie un peu, alors qu'il se concentre depuis des années (de plus en plus d'admis à Polytechnique viennent de deux lycées de France).

Et, principalement, parce que l'élite restreinte, c'est bien, mais ce n'est pas tout, que les élèves valables puissent poursuivre les études qu'ils souhaitent sans être discriminés sur leurs choix de spécialités en terminale, pourvu que ceux-ci soient quand même à peu près cohérents avec les études envisagées — on ne prendra évidemment pas en maths sup un élève ayant pris langues et civilisations de l'antiquité et arts plastiques en terminale... Ca, c'est une volonté affichée du gouvernement et ce sera au supérieur de se débrouiller. En tout cas, on en est là...

[aristote2]

Le supérieur a déjà opté pour des pré-requis.
Bizarrement, on retrouve plus ou moins les filières d’avant.

fourcroy, tu aurais raison si le gouvernement donnait aux lycées les moyens permettant d’individualiser réellement les parcours de chacun.

[Bibpanda]

[Jester]

Mouais. Je viens d'écouter. Il y a bien rétention de copies.
Pour le DNB on corrige en centre d'examen, ainsi pas ce souci.
Pour le Bac certaines années pareil. Je ne sais pas pourquoi c'est revenu en arrière surtout avec le risque de perte de copies etc. Après c'est sûr c'est plus chiant pour les profs.

Et si on se met à la place des élèves... M'étonnerait qu'ils comprennent qu'ils ont bossé pour rien et que leurs notes sont farfelues alors que d'autres ont leurs vrais notes.

Édit : tiens regarde le soutien https://www.bfmtv.com/societe/120-en-ma ... 26923.html

[Pearl]

Il est magnifique lui.

Il nous explique qu'il a fait le travail qu'on lui avait demandé, qu'il n'a pas rendu les copies mais qu'il ne fait pas de rétention .
Les choses sont assez simples. A l'école comme au travail, tout le monde se fout que le travail ait été fait en temps et en heure s'il n'est pas remis à la personne qui l'a demandé. Ce qui compte, c'est le moment où le travail est remis.
Un candidat qui sort du bac sans rendre sa copie à la fin des 4h, même si elle est parfaite, il a 0.
Un gars au boulot qui doit rendre une étude à un client et qui ne la rend pas, même s'il l'a faite, il n'est pas payé, et s'il la rend plus tard, il a dans le meilleur des cas des pénalités de retard prévues au contrat.

Tout travail non rendu au moment prévu est considéré comme non fait, c'est comme ça que ça marche. Et donc, il est logique de ne pas payer les heures correspondantes depuis le début des corrections, si j'ai bien compris il y a deux semaines.

Sinon, il nous explique aussi que les seuls profs responsables sont les 700 grévistes, et que tous les autres se foutent de leurs élèves. J'espère que les professeurs a priori non grévistes de ce forum apprécieront ce commentaire à sa juste valeur.

Enfin, c'est un détail mais en même temps tout un symbole, le gars s'habille en polo Lacoste à 100€, ça c'est un vrai anticapitaliste. Après, il ne faudra pas s'étonner qu'on dise que les profs sont bien assez payés.

Pour l'année prochaine, il parait indispensable que les corrections se fassent dans les lycées et non à domicile, et que les copies restent sur place. En aucun cas elles ne sont la propriété du professeur qui les corrige.

[John]

Ce mec est lamentable... Qu'il aille profondément se faire cuire le cul.

[Jester]

Ca a fait peu de bruit (car passé en douce l'été) mais c'est très grave cette loi qui vient de passer.

https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

Information

Une décision du Conseil constitutionnel permet désormais au gouvernement de décider par décret du calendrier.

Alors que le soufflet des résultats du bac retombait, la question des périodes de vacances scolaires a été soumise au Conseil constitutionnel mi-juillet, sur une demande du premier ministre. Désormais, le gouvernement pourra décider par décret ou arrêté des dates et l’organisation des congés scolaires. Jusque-là, la loi obligeait le ministre de l’éducation à publier pour trois ans les calendriers scolaires. Si la volonté de sortir ce calendrier du cadre législatif est une demande de l’éducation nationale, il n’y a pas de projet en chantier, assure le ministère.

Pourtant, en 2017, lors de son arrivée Rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer avait promis une « grande concertation » sur les temps scolaires de l’enfant. Dès le 22 juillet 2017, le ministre assurait qu’« on doit se poser la question des vacances d’été ou des vacances intermédiaires. C’est un sujet plus important que celui des rythmes hebdomadaires ». Et d’insister un an plus tard : « On va devoir poser tranquillement mais sûrement la question des vacances scolaires. »

Raccourcir les vacances scolaires, et surtout celles d’été jugées parfois trop longues, un leitmotiv cher aux ministres de l’éducation successifs. C’est Vincent Peillon qui, en 2013, avait tenté de lever le « tabou » des vacances d’été, à l’horizon 2015. « Nous devons être capables d’avoir un zonage l’été, deux zones, et nous devons être capables d’avoir six semaines, c’est suffisant », avait déclaré l’ancien ministre de l’éducation sur BFM-TV, sans fixer de calendrier précis de mise en œuvre d’une telle réforme.

La France, grande privilégiée des congés d’été ? En réalité, avec pratiquement neuf semaines de vacances, elle ne se situe que dans la moyenne européenne. Pour dix pays, la longueur des fameuses « grandes vacances » peut aller jusqu’à douze ou treize semaines contre six semaines dans cinq autres.

[aristote2]

Tu viens de découvrir que Blanquer est un enculé de première ?

Regarde cette vidéo, elle devrait plaire au plus grands défenseurs du néo-libéralisme :



Mais apparemment, si je suis les résultats des dernières élections, c'est ce que veut la majorité des français (et des européens).

[Jester]

J'ai rien capté de ce qu'il a dit. Mais pas grave. Ce qui m'interpelle c'est que chaque gouvernement (par simple décret - donc n'importe quand), pourra modifier le calendrier au gré du vent... et nul doute qu'aucun ne reviendra dessus et n'annulera cette loi.

Donc s'ils décident que les vacances, en cours d'année, sont reportées de telle date à telle date par décret, pour une raison lambda, ça passera, avec tout ce que ça peut engendrer derrière.

Et les vacances d'été en deux zones ?!! N'importe quoi.
Déjà, on est là jusqu'en juillet (les profs), pour surveillances/corrections/oraux. Certains ont été convoqués jusqu'au 12 juillet... et on reprend en août, car on reprend toujours avant les élèves.

Bref, s'il décide de ne "donner" que 6 semaines de vacances d'été, ça c'est côté élève, mais côté profs (et je parle pas des personnels administration et direction qui eux font jusqu'au 13 juillet et reprennent le 16 août... ben ça fera 2 semaines en moins car corrections etc. pour les profs et reprise avant les élèves. Restera 3 semaines de vacances. Et avec ça on va se reposer et bosser sur les activités/progressions de l'année à venir (et si on a de nouveaux niveaux pas la peine d'y penser, impossible à faire). Sans compter que quand comme moi vous avez de la famille très éloignée, ben vous n'avez que cette période ou presque pour aller les voir. Donc on zappe aussi les rencontres familiales. Super !

[JojoLaSaucisse]

C'est vrai que tous les autres travailleurs peuvent bénéficier de trois semaines en plein été (en plus des nombreuses autres semaines au cours de l'année, comme les vacances de Noël) pour aller voir "leur famille éloignée".

J'espère que les profs continueront d'avoir 12 semaines ou je ne sais combien de vacances c'est essentiel pour leur "famille éloignée".

[aristote2]

J'ai rien capté de ce qu'il a dit. Mais pas grave.

En gros, il dit que la dégradation du service public d'éducation en retirer des moyens alloués est un mal nécessaire pour arriver à dégraisser au maximum. Cela permettra à terme de refiler l'éducation à des prestataires privés.
Dans le même temps, il s'agit aux systèmes de formation (et non plus d'éducation) de préparer les jeunes à plus de flexibilité, notamment dans les métiers à faible rémunération/qualification.

C'est sympa comme vision de l'éducation. Merci l'OCDE.

[aristote2]

C'est vrai que tous les autres travailleurs peuvent bénéficier de trois semaines en plein été (en plus des nombreuses autres semaines au cours de l'année, comme les vacances de Noël) pour aller voir "leur famille éloignée".

J'espère que les profs continueront d'avoir 12 semaines ou je ne sais combien de vacances c'est essentiel pour leur "famille éloignée".

C'est une des contre-parties d'un salaire moins élevé à ce niveau de qualification (bac+5).

[Jester]

JojoLaSaucisse, pourtant c'est le cas. Mes enfants ne voient leurs grands-parents qu'une semaine par an.

Et si les vacances t'intéresse, passe ton concours, et viens, y a déficit de profs. Par contre tu devras payer au moins le double pour tes "vacances" pour toute location, trajet etc. car : "vacances scolaires". #Contrepartie
N'oublie pas que tu bosseras aussi le soir en rentrant chez toi, que tu bosseras aussi le week-end etc.

Je ne suis pas là pour comparer avec les autres métiers et faire un concours de quequette, toi si apparemment.

[Jester]

aristote2, pas grave, ils trouvent déjà difficilement des profs à mettre devant les élèves, car le métier n'attire pas.
Mais ceux en place (dont moi) pourront aussi démissionner.

[superolive]

JojoLaSaucisse, tu racontes quand même beaucoup de conneries toi

[JojoLaSaucisse]

C'est vrai que tous les autres travailleurs peuvent bénéficier de trois semaines en plein été (en plus des nombreuses autres semaines au cours de l'année, comme les vacances de Noël) pour aller voir "leur famille éloignée".

J'espère que les profs continueront d'avoir 12 semaines ou je ne sais combien de vacances c'est essentiel pour leur "famille éloignée".

C'est une des contre-parties d'un salaire moins élevé à ce niveau de qualification (bac+5).

C’est tout à fait exact. C’est un argument recevable.

Superolive, dire que les profs ont plus de dix semaines de vacances c’est une connerie ? D’accord. Faut quand même s’accrocher pour dire avec force que les profs sont peu chanceux sur les vacances.

Blanquer a raison : faisons passer des formations aux profs durant leurs interminables vacances. Mais payons-les mieux, je suis ok avec ça.

Enfin, a-t-on les chiffres de l’absentéisme ? Juste comme ça.

[Gastibelza]

JojoLaSaucisse, selon la dernière étude de la Direction générale de l'administration et de la fonction publique qui date un peu (2016), les profs n'ont pas du tout la palme de l'absentéisme par rapport à d'autres corps professionnels. Par contre, c'est un métier assez féminin et donc plus sujet aux congés maternité.