Faits divers

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Une révolte incontrôlée de la "génération TikTok"

"Je n'avais jamais vu à Marseille autant de gamins dans une manif à part, peut-être, après le meurtre de George Floyd par un policier blanc."

Encore estomaqué par la tournure prise par la mobilisation appelée la veille à Marseille par des anciens de la "marche des beurs", pour dénoncer "pacifiquement"les violences policières après la mort de Nahel, ce vieux militant résume en une phrase le profil des émeutiers et le carburant, l'alibi pour certains, de leur révolte.

Dans les petits groupes très mobiles qui ont harcelé une bonne partie de la nuit de jeudi à vendredi les forces de l'ordre, allumant des feux de poubelle, brisant des vitrines de bâtiments publics et pillant de commerces, on trouvait très majoritairement des adolescents de 12 à 18 ans. D'après nos informations, 30 % des 56 personnes interpellées sont des mineurs."C'est un chiffre énorme. Ça dit leur surreprésentation dans ces événements", glisse une source policière.

Ces jeunes sont pour la plupart venus des quartiers délabrés du centre-ville : Noailles, Belsunce, les Carmes. Une poignée est originaire de cités plus excentrées, au sud et nord de Marseille, avec une présence notable de groupes de filles.

Bercée à la culture américaine et hyperconnectée, cette génération "TikTok" a reçu de plein fouet la vidéo virale montrant Nahel tué d'une balle dans le coeur lors d'un contrôle policier à Nanterre. "Cette image, ça a été la goutte d'eau dans un contexte social très dégradé. Ces gamins se plaignent en permanence de subir le racisme policier. Ils entendent que les fils de Zemmour, de Morano ou que Palmade sortent libres après des délits routiers sous drogue et alcool. Mais qu'un jeune qui leur ressemble se fait tirer dessus. Pour eux, c'est une affaire Floyd à la française", observe Thierry, lui aussi présent dans le cortège jeudi soir. "Même s'il y avait aussi pas mal de gamins déjà en vacances et excités par l'effet de groupe et le pillage opportun", tempère-t-il.

"Ce sont des garçons du même âge que Nahel qui réagissent de manière intime et violente pour une raison simple : cette mort aurait pu être la leur. Chacun se dit en son for intérieur : 'cela aurait pu être moi'", a analysé de son côté dans Le Monde le sociologue Fabien Truong. "Les contrôles d'identité désagréables et répétés en bas de chez soi sont humiliants, génèrent du stress et nourrissent, à la longue, un profond ressentiment. Ces jeunes se disent qu'ils sont contrôlés pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font. Ces expériences laissent des traces durables dans l'existence", a-t-il averti.

Une énorme colère

Pour cette "génération TikTok", les prises de position de leaders adulés du sport, à l'instar de Mbappé et Koundé, et du rap, les Marseillais Jul et SHC, a certainement pesé en légitimant leur indignation.

Dans une ville où les rapports entre policiers et jeunesse des quartiers sont considérés comme plus détendus qu'en banlieue parisienne, le ressentiment exprimé dans la manif a surpris : "Le mot d'ordre commun, c'était contre les flics, glisse Thierry. On sent une énorme colère. Ils n'ont pas les codes des manifs et nous n'avons pas de prise sur eux. Elle va être difficile à canaliser."

La Provence

Je suis désolé mais pour moi, ces analyses sont de la merde en barre pour faire du politiquement correct.
99% des émeutiers ne sont absolument pas dans une révolte contre quoi que ce soit, mais juste dans le plaisir et l'adrénaline du pillage et de la casse gratuite permis par l'effet de nombre et les diffusions sur les RS.

J'espère que les services de police, en plus des 45000 sur le terrain, en on mis quelques centaines pour trainer sur les RS, ils peuvent sans soucis allez y dégoter des centaines d'émeutiers.

C'est carte blanche pour eux. Ils savent que les flics doivent éviter un nouveau drame

alexduke , je ne souscris pas à ta perception, mais du coup, pour mieux comprendre ton positionnement, comment tu expliques que ça se produit maintenant, et principalement pour les jeunes des quartiers "populaires" et non partout, tout quartier confondu ?

Iamaseb, parce qu'il y a une bonne part de débilité, ou plus réalistement d'immaturité, chez ces émeutiers ?
Sans déconner, y a quand même des minottes d'une quinzaine d'année attrapées en train de piller Carrefour Le Merlan qui ont dit que c'était en hommage a Nahel ou un truc du genre.

L'espèce humaine me semble assez débile dans son ensemble, à commencer par ses élites, donc je ne vais pas nier ce point dans l'absolu, même si certainement il y a une part relative dans l'appréciation de la "débilité" et ses manifestations.

Mon questionnement, c'est que ces gens ne sont pas devenus débiles ou immatures du jour au jour au lendemain. Bien sûr, le mimétisme peut entrainer un phénomène davantage massif, quelques-uns entraînant les autres. Puis effet boule de neige, ou de foule etc. Mais il n'y avait pas de manifestation d'aussi grande ampleur, quelle que soit la nature de celle-ci, et le jugement qu'on y porte, avant ce qui est perçu par beaucoup comme un énième meurtre raciste (au sens social notamment).

J'essaye juste de comprendre la logique derrière l'affirmation que le racisme, le meurtre (perçu comme tel) etc. n'aurait que peu d'incidence sur ce qu'on voit actuellement (si j'ai bien compris le propos).

Ah mais je parle de l'âge moyen d'une bonne partie des manifestants. C'est pour ça que j'ai tempéré mon affirmation de débilité par immaturité.

Les raisons de l'indignation sont justes, leur moyen d'expression ne l'est pas du tout. (A mon sens, bien sûr).
Quand on pille un foot Locker pour prendre des basket ou une concession Volkswagen pour prendre une vingtaine de bagnoles, je ne vois pas trop le rapport avec la mort du jeune homme en question.

La grand-mère du jeune voyou abattu par les flics (désolé mais c'est pas un héros pour moi, contrairement à ce que la minute de silence déplacée de l'A.N. pourrait laisser croire), dans une intervention pleine de tristesse mais surtout de dignité et de lucidité, a clairement demandé aux jeunes d'arrêter les destructions et pillages immédiatement, en expliquant même que pour elle la mort de son petit-fils n'était qu'un "prétexte" (sic) et qu'elle faisait confiance en la justice du pays.

On va voir dès ce soir et cette nuit si les jeunes décérébrés vont obtempérer. Dans le cas contraire on pourra difficilement continuer à excuser leur comportement, comme le font certains à demi-mots.

d'ailleurs elle ne mâche pas ses mots pour pointer la responsabilité des parents - y compris les mères célibataires - sur le fait d'avoir laissé leur enfant partir en vrille de cette manière.

Juste sur ce point, j'en ai un peu marre d'entendre cette excuse bidon, de famille monoparentale qui ne serait pas en capacité d'éduquer et/ou surveiller leur(s) enfant(s), parce que pauvre et/ou travaillant tôt le matin et rentrant tard le soir.

Je suis bien placé pour savoir que c'est une connerie sans nom. Il faut que les parents prennent leur responsabilité et soient sanctionnés le cas échéant. Ils ont des devoirs.

Excellent.

4 éme victime aujourd'hui de la séquence, en la personne d'un pompier cette fois-ci.

Information

REPORTAGE; Au Merlan, des cités à leur tour dépassées par les pillages; Moins massives que dans l'hypercentre, mais inédites : les scènes de pillage, les incendies de véhicules ont aussi concerné les abords de cités comme la Busserine et les Flamants. Un phénomène propagé par les réseaux sociaux.

Sur sa chaise en plastique, le guetteur est à son poste. Comme si de rien n'était. Pourtant, les Flamants (14e) ont ce samedi midi une gueule jamais vue : voitures, bus et camions incendiés à tous les coins de rue, abribus brisés. Dans le dos de la cité, le supermarché Aldi n'est plus qu'un amas de tôle calcinée : sur les réseaux sociaux, la nuit précédente, tout le monde a assisté à son attaque à la voiture bélier. Mais le voir en vrai sous le soleil, en bas de chez soi, est une expérience qui sonne, désarçonne : "Je n'arrive pas à y croire", dit une dame, une main sur la bouche, "où vont aller les petits vieux qui y faisaient leurs courses ?", s'inquiète une autre.

"Jamais, jamais" le grand Saint-Barthélémy (Flamants, Le Mail, Busserine, Picon) n'aurait imaginé "que ça péterait ici". Parce que la logique commerciale implacable et l'ultra-violence du trafic de drogue ne l'auraient "pas autorisé", se répétait-on. Parce que le maillage associatif, social, joue encore ici son rôle d'amortisseur de crise. De fait, ce n'est pas à l'intérieur des cités mais à leur lisière que les pilleurs, souvent très jeunes, et rameutés par les comptes Snapchat et TikTok appelant au saccage, ont agi au coeur de cette nuit de feu. Rapides, mobiles, certains sont masqués, munis de disqueuses, déterminés à fracasser portes et vitrines, mais beaucoup aussi en claquettes et short de plage, sont venus, hilares, profiter de "l'ouverture des soldes" et faire péter l'audience d'une story ou "venger Nahel".

"Des Gremlins"

Cette émeute sans pancarte, pour la première fois dans l'histoire de Marseille, s'est passée au coeur des quartiers populaires : la RTM ayant mis son réseau à l'arrêt dès 18 h, les jeunes qui n'avaient pas pu gagner le centre-ville ont ciblé les enseignes les plus proches de chez eux.

"Des Gremlins", dit un papa, dans la galerie du Carrefour le Merlan, où ce samedi matin a repris la ronde des chariots. Hugo contemple les restes de son échoppe de vapoteuses, dont le stock, "il y en avait pour 15 000 €", a été pillé. "Hier, je me disais que s'il y avait bien un endroit où il ne se passerait rien, c'était là." Ce monumental parallélépipède de béton est le coeur du quartier : on y trouve le supermarché, mais aussi la bibliothèque, le théâtre et le commissariat. Fermé vendredi soir, il a été le premier ciblé par les tirs de mortier. Une vingtaine de jeunes ont ensuite fracassé la vitrine du restaurant Quick pour accéder au centre commercial. Ni Zara, ni H&M ici : les pillards ont ciblé l'opticien Atoll, JMK et le magasin Navy Club qui "habille tous les jeunes du quartier depuis des années". Au creux de la nuit, ce modeste temple de la consommation mis à sac évoque un épisode de The Walking dead : une poignée de commerçants, hagards, font craquer les débris de verre sous leurs pieds, entre les T-Shirts épars, les boîtes de chaussures abandonnées. Après la mort de Nahel, à Nanterre, "la colère je peux la comprendre mais pourquoi s'en prendre à nous? On est comme eux, on a connu les mêmes galères." Youssouf travaille depuis 15 ans dans cette galerie où il a fini par racheter la serrurerie de son patron. Il a grandi à La Marie (13e) et s'est "battu pour s'en sortir". Pourquoi la police n'est-elle pas intervenue plus tôt, s'interrogent les commerçants, démunis. "Depuis le matin, ça se disait sur Snap' qu'ils allaient cibler le Merlan".

"On a vu sur Snapchat

que ça volait"

Près d'une trentaine de personnes auraient été interpellées sur place mais dès le départ de la police, d'autres groupes sont arrivés. Là, il est presque minuit et une poignée de toutes jeunes filles ("On est des 2010"), masques chirurgicaux sur le visage et grands cabas en plastique au bras, s'avancent. "On a vu sur Snapchat que ça volait, on est venues prendre quelque chose aussi. C'est pour venger Nahel", explique une gamine d'1m50. Un homme, désolé, tente de leur expliquer que "ce n'est pas la bonne manière de dire sa colère" alors qu'au bout du parking désert, et dans une odeur âcre de fumée, surgit une bande de garçons, masqués, battes en main.

"Que faisaient tous ces gamins dehors ?"Hier, au centre social Agora, la question tend les échanges entre le Groupe de veille, des associations, des élus et Fabienne Benet, déléguée du préfet de région, réunis en urgence. "Où était la police?", rétorquent les habitants. "On s'est sentis livrés à nous-mêmes. Le préfet, il n'a pas TikTok ?" Certains parlent d'une "camionnette distribuant des cartons de mortier" aux gamins, on évoque une "attaque en ce moment" à Grand Littoral. Rumeurs ? Menace ? On se regarde, effarés. Car comme dans Les Misérables, le film de Ladj Ly, où les enfants se vengeaient des adultes qui les avaient trahis, personne ne saurait dire comment l'histoire se terminera.





La Provence

"On a vu sur Snapchat que ça volait, on est venues prendre quelque chose aussi. C'est pour venger Nahel"

Jester, triste de lire ce genre de choses. La gamine a 13 ans, les parents ne lui ont rien appris ?

Et il va y avoir une minute de silence à l’assemblée nationale ? ….

Incendie sans rapport avec les émeutes d’après les Pompiers de Paris.

Sinon quand on voit la facilité pour piller les magasins y compris des centres commerciaux et le peu de réaction des autorités, je crains que ce genre d’événement n’attende pas 20 ans pour se reproduire… Va falloir prendre de sacrées mesures de fond pour éviter que ça entre dans les mœurs.

Modifié en dernier par gigi le 03 Juil 2023, 11:25, modifié 2 fois.

"On a vu sur Snapchat que ça volait, on est venues prendre quelque chose aussi. C'est pour venger Nahel"

Tututut. On vous dis que c'est pour crier leur colère, a cause des injustices, du racisme, toussa toussa.
L'analyse est pourtant simple, merde!

Incendie sans rapport avec les émeutes d’après les Pompier de Paris.

Sinon quand on voit la facilité pour piller les magasins y compris des centres commerciaux et le peu de réaction des autorités, je crains que ce genre d’événement n’attende pas 20 ans pour se reproduire… Va falloir prendre de sacrées mesures de fond pour éviter que ça entre des mœurs.

En effet, pas de lien visiblement.

Quant aux mesures, vu l'état de la société, elles risquent d'être avant tout répressives qu'autre chose.

iamaseb, pour le coup on est dans une impasse. Puisque même le répressif devient compliqué. Depuis les gilets jaunes, l’Etat a banni certaines armes et on demande aux flics d’éviter au max la confrontation. Ces émeutes déclenchées par la mort d’un jeune ont encore plus incité le gouvernement à la retenue puisque la moindre bavure pouvait démultiplier le bordel.