Information
Frank Ntilikina, écarté pour la première fois de sa carrière chez les Bleus
Avant de battre les Britanniques vendredi, Frédéric Fauthoux et son staff ont acté leur premier choix fort en se séparant de Frank Ntilikina, double vice-champion olympique. Ousmane Dieng et Moussa Diabaté quittent aussi le groupe, qui devra encore être réduit de deux éléments.
Serré au-dessus de ses cheveux tressés, le durag bleu de Frank Ntilikina était bien accordé aux couleurs de l'équipe de France vendredi soir (74-67). Sauf qu'au grand dépit du meneur, il ne s'agissait pas du maillot national, porté à 40 reprises depuis 2019, mais bien du polo bleu ciel. L'uniforme des joueurs hors de la feuille de match. Dans l'étuve paloise, le « French Prince » (1,93 m, 27 ans) a suivi les opérations derrière le banc des remplaçants, après le couperet de l'après-midi.
Pour la première fois, il quitte les Bleus sur décision du staff, désormais guidé par Frédéric Fauthoux. Médaillé de bronze mondial en 2019 puis vice-champion olympique à Tokyo en 2021 et Paris en 2024, le natif d'Ixelles (Belgique) avait pris le train à l'heure vers trois phases finales. Et si l'Euro 2022 comme le Mondial 2023 lui avaient échappé, c'est que son corps l'avait trahi en préparation alors qu'il était dans le bon wagon.
Une copie timide contre le Monténégro
« J'ai beaucoup bossé pour revenir en équipe de France, j'ai vécu beaucoup de blessures assez embêtantes, et être à 100 % c'est un point important, surtout pour mener le jeu de l'équipe », glissait jeudi le 8e choix de la draft NBA 2018 qu'on avait notamment vu envoyer un pétard au dunk dans la défense sénégalaise lors du match organisé à huis clos à l'Insep, le 28 juillet.
Mais Ntilikina était beaucoup moins loquace pour évoquer les changements constatés sous Fauthoux après la relation forte tissée avec Vincent Collet, son coach des débuts pros à Strasbourg puis en équipe de France. Était-il attendu dans un autre registre, plus complet ? « Je suis là pour jouer au basket. » Était-il plus en concurrence qu'en 2024 ? Un ballon hasardeux était venu couper le début de sa réponse avant que le meneur ne conclue, lapidaire : « Question suivante. »
Depuis ses débuts fracassants chez les Bleus au Mondial 2019 - un tir clutchissime contre les Américains en quarts puis 16 points contre l'Argentine en demies -, le meneur du Partizan Belgrade s'était imposé par son profil de chien de garde. L'émergence de Matthew Strazel, la saison étincelante de Théo Maledon et les profils défensifs longilignes sur les postes extérieurs (Cordinier, Coulibaly, Risacher) ont scellé son sort sur l'été 2025 après une copie timide (2 points, 0/2 au tir, - 9 de différentiel) lundi contre le Monténégro (81-75).
Deux extérieurs à libérer avant la liste finale
Ousmane Dieng à l'aile (2,05 m, 22 ans) et Moussa Diabaté sous le cercle (2,08 m, 23 ans) quittent aussi les Bleus. Arrivé avec zéro sélection au compteur, le duo a montré de belles choses à l'entraînement mais attendra un prochain été pour humer le parfum d'une phase finale. Avec quatorze joueurs sous la main, Fauthoux devra encore retirer deux noms pour rendre sa liste à l'Euro (27 août - 14 septembre). Le casting à l'intérieur est fixé (Yabusele, Hoard, Poirier, Jaiteh, Sarr).
Restent deux choix à faire chez les extérieurs avec quelques indices observés vendredi. Timothé Luwawu-Cabarrot a peu joué (5 points, 2 rebonds et 1 passe), installé comme troisième ailier derrière la nouvelle vague NBA Bilal Coulibaly et Zaccharie Risacher. Après ses étincelles contre le Monténégro, Nadir Hifi a moins pesé (2 points, 2 rebonds et 3 passes) et pourrait se retrouver en balance avec Sylvain Francisco, préservé vendredi après une contusion à l'épaule droite subie lors du match de lundi soir en Vendée.
L'ennemi espagnol, cette fois serviable, donnera un petit coup de pouce pour résoudre cette équation à deux inconnues, jeudi prochain à Badalone (Espagne) puis samedi pour le retour à l'Accor Arena un an après les JO. La Roja de Sergio Scariolo offrira le premier test estival aux Bleus, qui n'ont pas oublié le statut de champion d'Europe en titre des Ibères, obtenu contre eux en finale à Berlin en 2022.