Dimeco63 a écrit:boodream a écrit:La convergence des luttes est une fumisterie libérale qui consiste à vider de sa substance chaque lutte légitimement importante en lui niant sa spécificité pour mieux la noyer dans un espèce de blabla globalisant.
C'est génial parce que ça donne bonne conscience aux gens sans améliorer la situation de personne, c'est le paradis pour que les inégalités se perpétuent partout c'est formidable.
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Juste sur ce passage je ne peut pas être d'accord désolé, la convergence des luttes a bel et bien existé dans l'histoire de la Gauche Française, c'est notamment ce qui a permis d'aboutir aux accords de grenelle en 1968.
Quand les étudiants (les Mao notamment) ont rejoint le mouvement en défilant avec les ouvriers de la Régie Renault c'est la convergence de deux lutes avec des catégories différentes qui à permis à mai 68 de déboucher sur des acquis concret pour la classe ouvrière (notamment la mensualisation du salaire par exemple).
La convergence des luttes ce qu'un mot pour définir autrement
l'action collective.
Je n'avais pas vu ta réponse donc je me permets de répondre maintenant.
Ce que tu décris n'a aucun rapport à mon avis avec la convergence de luttes telle qu'elle est théorisée à coup de grandes envolées lyriques sur "l'intersectionalité". Personne ne dit qu'il n'est pas possible d'être solidaires la fois de plusieurs causes, ni avec des gens dont les problèmes ne nous impactent pas directement. Comme je l'ai déjà dit, ce que je pointe c'est plutôt de mélanger plusieurs problèmes distincts au lieu de leur accorder à chacun l'attention qu'ils méritent.
L'exemple que tu donnes ici, c'est juste de la solidarité sur une question concréte et précise qui est la hausse des salaires. C'est donc une revendication claire avec un progrès social défini et tangible. La solidarité, c'est pouvoir être un étudiant et se soucier d'ouvrier, pouvoir être un homme et se soucier des violences faites aux femmes, pouvoir être en Europe et soucier des civils à Gaza.
La convergence des luttes ce n'est pas cela. C'est globaliser toutes les causes à coup de novlangue. Queer For Gaza. Ecologie for Rocco Siffredi. Pour reprendre ton exemple, les étudiants ici se sont focalisés sur la revendication des ouvriers; ils ne sont pas allés à l'usine pour une fois sur place dire "saviez-vous que les personnes trans"? Parce que c'est hors sujet, ici. Ca ne veut pas dire par ailleurs que tu ne peux pas être ouvrier Renault et vouloir lutter contre la transphobie par exemple, mais ce ne sont pas les MEMES sujets du tout. C'est comme si pour lutter contre l'homphobie on parlait du réchauffement climatique. Quel putain de Rapport?
Etre dans quelque chose de très théorique sur "tout est connecté" peut être très cool pour se faire plaisir intellectuellement et avoir l'impression d'être quel qu'un de très très très bien d'un point de vue moral.
Mais cette posture ne se concentre par sur la résolution des problèmes dans la vie des gens. Car chaque problème est spécifique et ne se règle pas à coup d'incantions théoriques et rhétoriques mais avec des revendications concrètes. Qu'est-ce qu'on en à foutre de savoir que quelqu'un qui s'inquiète pour les civils à Gaza soit noir, blanc, jaune, vert, trans, gay, bi, vegan, grand, petit, fan du Sporting Club de Bastia etc? On s'en branle. Se mobiliser pour des gens n'implique pas au préalable de se tripoter sur sa propre identité.
C'est juste de l'individualisme qui vient parasiter une action collective, et c'est pour ça que c'est profondément néolibéral.
Inculquons de vraies valeurs à nos enfants: "foutre des beignes" et insulter, c'est oui. Avoir de l'humour, c'est non.