Thierry Aldebert, le directeur de la sécurité de l’OM, s’est longuement entretenu avec RMC Sport pour évoquer la problématique des fumigènes, dont la forte utilisation la saison passée par les fans du club phocéen en Ligue Europa a provoqué des sanctions de l’UEFA. Il évoque les solutions pour maintenir la sécurité au Vélodrome.
RMC SPORT24/10/2018 à 17h06
La sanction est tombée le 10 septembre dernier. En raison d’incidents dont l’"usage de fumigènes" au cours de la dernière campagne de Ligue Europa, l’UEFA a sanctionné l’OM en appel d’un match à huis clos total et deux à huis clos partiel.
Dix jours plus tard, le Vélodrome sonnait donc creux et l’Eintracht Francfort est venu se payer le finaliste malheureux de la dernière édition (1-2). Ce jeudi pour la réception de la Lazio Rome (en exclusivité sur RMC Sport), le club phocéen devra se passer du soutien en provenance des virages (27.600 places).
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"Un engin qui brûle entre 800 et 2.000 degrés"
Dans un long entretien accordé à RMC Sport, Thierry Aldebert, directeur de la sécurité de l’OM, revient sur ces débordements. "L’an passé, il y a eu près 1.200 engins pyrotechniques sachant qu’une majeure partie a été craquée en Ligue Europa, dévoile-t-il. Vis-à-vis du championnat, on a eu une certaine stabilité même si ce n’est jamais satisfaisant. Pour les amendes, il y a des grosses sommes d’argent en jeu mais le pire, ce sont les sanctions, les huis clos qui privent l’équipe de ses supporters ou des sanctions sportives qui pénaliseraient le projet dans son ensemble."
Et le boss de la sécurité au sein du club comprend l’intransigeance de l’UEFA sur ce sujet: "On ne peut pas dire qu’un engin n’est pas dangereux lorsqu’il brûle entre 800 et 2000 degrés dans une foule compacte. On a à Marseille une foule qui le maitrise mais aussi une partie qui ne le maîtrise pas du tout. On l’a vu à Bilbao et lors de la finale de la Ligue Europa à Lyon, il y a eu des engins pyrotechniques qui ont atterri sur la tête d’enfants sur la tribune inférieure à Bilbao ou sur les pelouses de différents terrains d’Europa League où nous avons joué (…) On sait que la pyrotechnie est interdite dans les stades. Il faut apporter des solutions alternatives et beaucoup dialoguer."
"Des groupes de fans sont intéressés par les fumigènes sans chaleur"
Et puisque le dialogue ne suffit pas toujours pour faire évoluer certaines mœurs, Aldebert insiste sur la nécessité d’améliorer les fouilles: "Aujourd’hui, les sociétés de sécurité privées ne font que des palpations qui ne sont pas aussi profondes qu’une fouille. Quand je dis ça, vous avez tout compris… Un rapport parlementaire est sorti récemment et parle du continuum de sécurité. C’est-à-dire comment mieux organiser les forces qu’elles soient nationales, municipales ou d’ordre privé. Cela passe par une meilleure formation des agents de sécurité et des mesures qui vont renforcer les contrôles des donneurs d’ordres, comme l’Olympique de Marseille. Nous sommes très attentifs là-dessus."
Thierry Aldebert évoque également la possibilité de voir les fumigènes sans chaleur solutionner le problème: "Il y a deux écoles: les puristes qui veulent craquer leur fumi cagoulés dans leur coin parce qu’il y a une part de transgression. Et il y a des groupes qui sont intéressés. On travaille avec le club de Bromby qui a développé ces fumigènes sans chaleur. Un fumigène normal peut dégager 2.000 degrés. Là c’est beaucoup moins. Néanmoins, il faudra le classer en France. Le Danemark est en train de le faire. L’autre solution, ce sont des engins électriques qui font des étincelles."