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4-3-3, pas le coup d'un soir
En changeant de dispositif à la pause, l’OM a fini par dominer Guingamp (4-0), dimanche. Ce schéma, utilisé par Rudi Garcia dans le passé, pourrait être plus qu’un simple recours. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
BAPTISTE CHAUMIER MARSEILLE – Rudi Garcia n’a pas épargné grand monde, une fois la porte du vestiaire refermée, à la mi-temps du match face à Guingamp (4-0), dimanche soir. L’entraîneur marseillais a sérieusement remué ses joueurs, coupables d’un manque d’envie, de mouvement et de combativité à ses yeux. Sans exactement plagier une causerie célèbre de son glorieux aîné, Aimé Jacquet (« Vous avez peur de qui ? Vous avez peur de quoi ? »), le technicien les a exhortés à se ressaisir sous peine de désillusion.
Mais au-delà de la réaction qu’il a voulu provoquer chez eux, Garcia avait déjà son idée en tête. Au même moment, sur la pelouse, entre les jets d’eau du système d’arrosage, Maxime Lopez était en tenue et en plein échauffement poussé sous la direction de Paolo Rongoni, le préparateur physique. Garcia a donc repositionné son équipe en 4-3-3 avec l’entrée du jeune milieu de terrain, et ce changement tactique a été une des clés de la victoire marseillaise.
Abandonné il y a un an,
travaillé à nouveau
avec d'autres systèmes
pendant la préparation
Ce système pourrait-il être reconduit plus durablement ? C’est une véritable option depuis la signature de Kevin Strootman, qui a semblé bien plus à son aise seul en sentinelle, en seconde période, et qui possède des repères solides dans ce dispositif. Il permettrait aussi d’aligner en même temps, dans le cœur du jeu, Luiz Gustavo, Morgan Sanson et le Néerlandais, pour avoir davantage la maîtrise du ballon. Ce ne serait pas inutile : ces derniers mois, les Marseillais se sont surtout montrés performants dans le jeu de transition, mais ils éprouvent toujours autant de difficultés en attaques placées. En 4-3-3, ils pourraient mieux contrôler le jeu et se répartir les tâches plus justement, à condition que les efforts défensifs soient bien effectués dans les couloirs.
Garcia a un penchant naturel pour ce système, dans lequel il a réussi ses plus beaux exploits, que ce soit à Lille ou à l'AS Rome. Après le coup tactique contre le Paris-SG pour son premier match à la tête de l’OM (0-0 en 5-3-2, le 23 octobre 2016), il avait d’ailleurs décidé du passage en 4-3-3, avant de l’abandonner il y a un an tout juste pour lui préférer le 4-2-3-1, après les deux défaites d’affilée contre Monaco (1-6) et Rennes (1-3). Il n’a pas caché récemment la possibilité de retenter le coup à trois au milieu.
Cet été, pendant la préparation, les Marseillais ont évolué dans différents systèmes de jeu en début ou en cours de match, à trois ou à quatre derrière, avec des milieux à plat ou en trident. L'entraîneur olympien a ainsi voulu travailler plusieurs schémas pour permettre à ses joueurs de savoir réagir en fonction des circonstances de jeu. Cette faculté d’adaptation sera essentielle pour surprendre l’adversaire dans les prochaines semaines, à commencer, peut-être, par ce déplacement à Lyon, dimanche.
L'Equipe