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« En dix ans, aucun transfert à Munich ne s'est fait sans lui » : Michael Gerlinger, la pointure du droit devenu directeur général de l'OL
Désormais directeur général de l'OL, l'Allemand Michael Gerlinger retrouve le Bayern en match amical, samedi à 15h30. Un club qu'il a contribué à renforcer par ses hautes compétences juridiques, bien utiles à la politique sportive munichoise.
Le jour de son pot de départ, en septembre 2023, tout l'état-major du Bayern Munich était réuni. Pas seulement l'actuel, ses anciens membres aussi. Personne ne voulait rater les adieux de Michael Gerlinger, qui avait fait le choix de quitter le plus grand club allemand après dix-huit ans de service et qui se faisait déjà regretter.
Durant presque deux décennies (2005-2023), l'actuel directeur général de l'OL (52 ans) a marqué de son empreinte le Bayern, qu'il retrouve aujourd'hui à l'occasion d'un match amical à l'Allianz Arena (15h30). Il avançait plutôt dans l'ombre, escortant les géants Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness, mais sa patte se retrouvait partout, dans la moindre décision stratégique. Il était le directeur juridique, et bien plus encore. « Un juriste "plus", de très haut standing, résume Michael Reschke, qui a occupé le poste de directeur technique durant trois saisons à ses côtés. Il avait une connaissance approfondie de pratiquement toutes les activités. »
Avant de rejoindre le groupe Eagle en 2024, et d'être nommé directeur général de l'OL cette année, Gerlinger s'est donc fait une réputation de pointure en droit. C'est ce qu'exprime son titre universitaire de « Doktor », mentionné comme un trophée dans la plupart des communiqués à son sujet. En matière de lois, de règlements, de statuts, il était celui qui savait.
Alors les Munichois faisaient toujours appel à sa science, quand il fallait par exemple blinder les arrivées de Franck Ribéry ou Xabi Alonso. « Je dirais qu'en dix ans, aucun transfert à Munich ne s'est fait sans lui, estime Reschke. Le transfert sportif ne relevait pas directement de sa responsabilité, mais il était impliqué dans les formulations juridiques, les aspects financiers, la stratégie. »
En Bavière, on présente Gerlinger comme un maître des alinéas de contrat : pour la revente des joueurs, l'encadrement des honoraires d'agents ou les droits commerciaux individuels. On dit aussi qu'il avait le chic pour « inventer ses clauses » et c'est en gérant l'inédit qu'il avait réussi à débloquer le transfert de Javi Martinez en 2012. Pour 40 M€, l'Espagnol avait signé en recrue la plus chère de l'histoire de la Bundesliga. Face à l'intransigeance de Bilbao, il avait fallu pour cela que Gerlinger trouve la solution en aidant le joueur à payer sa propre indemnité, une première dans le football.
À la rigueur du virtuose en droit, Reschke ajoute dans son portrait la chaleur de l'humain, et l'ancien dirigeant prend soin de raconter ce jour où, seul face à la famille d'un jeune Espagnol recalé à la visite médicale, Gerlinger avait endossé le rôle du psychologue : « La manière avec laquelle il a parlé au jeune garçon et à ses parents montre qu'il sait aussi composer avec beaucoup de sensibilité. »
Nommé vice-président du Bayern en 2021
L'expertise de l'Allemand parlant cinq langues (avec l'anglais, le français, l'espagnol et l'italien) a servi au Bayern à se structurer. Avec lui, les Munichois se sont dotés d'un service des ressources humaines et d'une section des relations internationales. D'autres institutions ont profité de ses réflexions car son action s'est étendue en 2008 à la fondation de l'ECA (Association européenne des clubs). Là-bas, il s'est imposé comme l'un des pères du système d'indemnisation des clubs par l'UEFA en cas de blessure d'un joueur avec sa sélection.
Pour toutes ces raisons, Gerlinger avait grimpé d'autres échelons au Bayern, jusqu'à être nommé vice-président en 2021. En le voyant quitter la maison deux ans plus tard, Rummenigge n'avait donc pu qu'afficher ses regrets. Comme tous les collaborateurs présents à son pot de départ.
« C'était incroyable de voir autant de monde si ému », se souvient Reschke, seulement fâché ce jour-là par l'ambiance musicale choisie par son ancien collègue. « Du rock brutal, hardcore, qui ne correspond pas à son sérieux habituel, s'amuse-t-il. Je pourrais partager beaucoup de choses avec Michael, mais pas aller à un concert. » Les experts en droit peuvent aussi donner l'impression de faire des choses de travers.
Désormais directeur général de l'OL, l'Allemand Michael Gerlinger retrouve le Bayern en match amical, samedi à 15h30. Un club qu'il a contribué à renforcer par ses hautes compétences juridiques, bien utiles à la politique sportive munichoise.
Le jour de son pot de départ, en septembre 2023, tout l'état-major du Bayern Munich était réuni. Pas seulement l'actuel, ses anciens membres aussi. Personne ne voulait rater les adieux de Michael Gerlinger, qui avait fait le choix de quitter le plus grand club allemand après dix-huit ans de service et qui se faisait déjà regretter.
Durant presque deux décennies (2005-2023), l'actuel directeur général de l'OL (52 ans) a marqué de son empreinte le Bayern, qu'il retrouve aujourd'hui à l'occasion d'un match amical à l'Allianz Arena (15h30). Il avançait plutôt dans l'ombre, escortant les géants Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness, mais sa patte se retrouvait partout, dans la moindre décision stratégique. Il était le directeur juridique, et bien plus encore. « Un juriste "plus", de très haut standing, résume Michael Reschke, qui a occupé le poste de directeur technique durant trois saisons à ses côtés. Il avait une connaissance approfondie de pratiquement toutes les activités. »
Avant de rejoindre le groupe Eagle en 2024, et d'être nommé directeur général de l'OL cette année, Gerlinger s'est donc fait une réputation de pointure en droit. C'est ce qu'exprime son titre universitaire de « Doktor », mentionné comme un trophée dans la plupart des communiqués à son sujet. En matière de lois, de règlements, de statuts, il était celui qui savait.
Alors les Munichois faisaient toujours appel à sa science, quand il fallait par exemple blinder les arrivées de Franck Ribéry ou Xabi Alonso. « Je dirais qu'en dix ans, aucun transfert à Munich ne s'est fait sans lui, estime Reschke. Le transfert sportif ne relevait pas directement de sa responsabilité, mais il était impliqué dans les formulations juridiques, les aspects financiers, la stratégie. »
En Bavière, on présente Gerlinger comme un maître des alinéas de contrat : pour la revente des joueurs, l'encadrement des honoraires d'agents ou les droits commerciaux individuels. On dit aussi qu'il avait le chic pour « inventer ses clauses » et c'est en gérant l'inédit qu'il avait réussi à débloquer le transfert de Javi Martinez en 2012. Pour 40 M€, l'Espagnol avait signé en recrue la plus chère de l'histoire de la Bundesliga. Face à l'intransigeance de Bilbao, il avait fallu pour cela que Gerlinger trouve la solution en aidant le joueur à payer sa propre indemnité, une première dans le football.
À la rigueur du virtuose en droit, Reschke ajoute dans son portrait la chaleur de l'humain, et l'ancien dirigeant prend soin de raconter ce jour où, seul face à la famille d'un jeune Espagnol recalé à la visite médicale, Gerlinger avait endossé le rôle du psychologue : « La manière avec laquelle il a parlé au jeune garçon et à ses parents montre qu'il sait aussi composer avec beaucoup de sensibilité. »
Nommé vice-président du Bayern en 2021
L'expertise de l'Allemand parlant cinq langues (avec l'anglais, le français, l'espagnol et l'italien) a servi au Bayern à se structurer. Avec lui, les Munichois se sont dotés d'un service des ressources humaines et d'une section des relations internationales. D'autres institutions ont profité de ses réflexions car son action s'est étendue en 2008 à la fondation de l'ECA (Association européenne des clubs). Là-bas, il s'est imposé comme l'un des pères du système d'indemnisation des clubs par l'UEFA en cas de blessure d'un joueur avec sa sélection.
Pour toutes ces raisons, Gerlinger avait grimpé d'autres échelons au Bayern, jusqu'à être nommé vice-président en 2021. En le voyant quitter la maison deux ans plus tard, Rummenigge n'avait donc pu qu'afficher ses regrets. Comme tous les collaborateurs présents à son pot de départ.
« C'était incroyable de voir autant de monde si ému », se souvient Reschke, seulement fâché ce jour-là par l'ambiance musicale choisie par son ancien collègue. « Du rock brutal, hardcore, qui ne correspond pas à son sérieux habituel, s'amuse-t-il. Je pourrais partager beaucoup de choses avec Michael, mais pas aller à un concert. » Les experts en droit peuvent aussi donner l'impression de faire des choses de travers.
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