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Aubameyang, Barcola et Rami rattrapés par la polémique après leur apparition dans le stream au cours duquel Jean Pormanove est mort
Les attaquants de l'OM Pierre-Emerick Aubameyang et du PSG Bradley Barcola ainsi qu'Adil Rami entretenaient des liens avec le streamer Raphaël Graven, alias « Jean Pormanove », décédé pendant une diffusion en direct en début de semaine. L'apparition en vidéo des deux premiers dans ce live et celle d'Adil Rami dans une autre séquence font polémique.
Le décès de « Jean Pormanove » entraîne une vague d'émotion. Ce créateur de contenu, de son vrai nom Raphaël Graven (46 ans), est mort en direct sur la plateforme Kick dans la nuit de dimanche à lundi dans le cadre d'un livestream de plus de deux cent quatre-vingt-dix-huit heures, soit près de deux semaines. Pierre-Emerick Aubameyang, Bradley Barcola et Adil Rami, sympathisants du défunt et de ses acolytes, se retrouvent liés à cette affaire qui mêle harcèlement et violence.
Libération a révélé jeudi qu'au bout de la 237e heure, alors que la cagnotte avait dépassé les 30 000 euros, l'attaquant de l'OM Aubameyang apparaît dans une courte vidéo, que nous avons retrouvée sur les réseaux sociaux, diffusée par un des streamers. Une vidéo, impossible à dater, qui a été utilisée pour encourager la poursuite de ce direct sordide dans lequel « Jean Pormanove » ou « JP » était victime de sévices physiques et d'humiliations infligés par « Naruto » (de son vrai nom Owen Cenazandotti) et « Safine » (Safine Hamadi).
« Bon JP et Coudoux (un autre souffre-douleur), branchez vos cerveaux parce que là, faut finir le jeu », à savoir récolter 40 000 euros (36 411 euros avaient été recueillis au moment du décès de Raphaël Graven), demande l'international gabonais (36 ans, 77 sélections).
Quelques secondes plus tard dans cette même vidéo, un autre joueur apparaît : Bradley Barcola. « Salut les gars, grosse force pour le défi. On est tous avec vous, on sait que vous pouvez le faire. JP et Coudoux, mettez le réveil s'il vous plaît, parce que là, ça va vraiment pas », encourage l'international français du PSG (22 ans, 14 sélections).
L'entourage de Bradley Barcola
« Bradley comprend et partage l'émotion suscitée par le décès de Raphaël Graven, nous a indiqué son entourage. Il a d'ailleurs été l'un des premiers à réagir publiquement lorsqu'il a appris le drame. Il convient de préciser qu'il n'était en aucun cas présent en direct ce soir-là. »
Avant de préciser : « La vidéo qui circule et dans laquelle il apparaît avait été enregistrée plusieurs semaines auparavant (début août). » Contacté, Marseille n'a pas souhaité apporter de commentaire concernant Aubameyang.
Si la vidéo semble avoir été utilisée à son insu, Barcola n'en était pas à sa première interaction avec cette bande de streamers, baptisée le « Lokal ». L'été dernier, en août 2024, il avait déjà envoyé une vidéo d'encouragement et, en juin 2024, contribué à hauteur de 1 000 euros à une cagnotte destinée à des enfants malades. Il avait même offert un maillot dédicacé remis par « Naruto » à un enfant hospitalisé. D'après une vidéo diffusée par ce dernier, Barcola échangeait aussi en privé avec lui sur Instagram.
Les apparitions des deux joueurs ont été diffusées deux jours avant la mort de Raphaël Graven. Cet ancien militaire au physique fluet faisait office de souffre-douleur des deux autres streamers. Ils le frappaient régulièrement, l'étranglaient, le privaient de sommeil, ou lui faisaient ingurgiter des produits toxiques, quand ils ne l'humiliaient pas. « Naruto » avait, par exemple, lu tel quel un message envoyé par Raphaël Graven à sa mère quelques heures avant son décès : « J'ai l'impression d'être séquestré avec leur concept de merde. Je veux me barrer, l'autre ne veut pas. » Un « spectacle » difficilement supportable qui rencontrait son succès sur Kick : la chaîne « JeanPormanove » était la plus suivie en France avec près de 200 000 abonnés.
Rami attendu dans le Club Ligue1 + dimanche
Une plateforme plus permissive que Twitch, où les contenus à caractère sexuels et violents sont autorisés. Alors qu'une enquête a été ouverte par le parquet de Nice en « recherche des causes de la mort », l'autopsie pratiquée ce jeudi a permis d'écarter la thèse d'une mort d'origine traumatique ainsi que celle d'une intervention d'un tiers. Des analyses complémentaires vont désormais être menées pour déterminer la cause exacte du décès de Raphaël Graven.
Aubameyang et Barcola ne sont pas les seuls footballeurs cités dans cette sordide affaire. Ainsi, Adil Rami (39 ans) est également dans la tourmente pour sa proximité supposée avec les membres du « Lokal ». L'ancien international français (36 sélections), désormais consultant pour Ligue 1 +, a d'ailleurs appris le décès de Raphaël Graven alors qu'il était lui-même en direct. Prévenu par ses viewers, il a appelé un des streamers. Il a alors coupé le son, avant de suspendre définitivement son livestream, visiblement choqué.
L'année dernière, en mars 2024, Rami avait été filmé en compagnie de la bande. Dans une vidéo, on le voit donner des conseils à « Coudoux », un homme en situation de handicap placé sous curatelle, pour ses combats contre « JP » : « Tu t'approches de lui et, d'un coup, bam, mets-lui des crochets. Il va pas les voir arriver sur le côté parce qu'il voit mal, il a des grosses lunettes. » Contactés, ni Adil Rami ni la LFP n'ont souhaité faire de commentaire. À date, la présence de l'ancien défenseur du LOSC dans l'émission Le Club Ligue 1 + ce dimanche n'est pas remise en cause.