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ÉLITE; Wembanyama enfin humain; Le prodige français de 19 ans est passé à côté de son match hier, mais Boulogne-Levallois s'est imposé d'un tout petit point contre Fos (82-83). Au grand dam des 6 000 spectateurs présents au Palais des sports de Marseille
Debout à 23 secondes de la fin du match, les 6 000 spectateurs y ont cru jusqu'au bout. Mais le dernier tir des Fosséens, un lay-up lancé par Stephen Brown, a seulement rebondi sur le cercle... Dauphin de Monaco, Boulogne-Levallois a donc tremblé jusqu'au bout face à la lanterne rouge provençale (82-83). Le FPB peut toutefois se réjouir d'avoir montré ce visage, sans jamais rien lâcher, le jour où il bat son record d'affluence. En attirant 6 000 personnes, hier au Palais des sports de Marseille, Fos Provence a en effet explosé son plafond de verre. La plus belle assistance avait jusque-là été recensée il y a moins d'un mois à peine, contre Monaco (4 000), mais les Black & Yellow avait aussi enregistré la plus grosse défaite de leur histoire en Élite (53-97).
Reste qu'hier, si la foule est venue en masse dans l'enceinte qui jouxte le stade Vélodrome, c'était aussi et surtout pour voir le phénomène Victor Wembanyama (19 ans). Annoncé comme le futur numéro 1 de la Draft NBA en juin prochain, le meilleur marqueur, rebondeur et contreur de la LNB affole les compteurs partout où il passe. Marseille n'a pas fait exception à la règle avec une salle comble où les spectateurs, connaisseurs ou non, n'avaient d'yeux que pour lui et ses 2,21 m à l'échauffement. Mais le bourreau des Provençaux au match aller, début décembre au Palais des sports Marcel-Cerdan, avec l'une de ses meilleures prestations de la saison (32 points, 10 rebonds, 3 passes et 4 contres), n'a pas eu le même impact face au public marseillais, acquis à la cause des Fosséens. Bien au contraire.
Boulogne-Levallois a fait un cavalier seul durant la première période, mais le natif du Chesnay a tout raté, ou presque. Épinglé pour un marcher sur sa première possession, contrarié par des tirs ratés, le prodige tricolore a eu une mise en route difficile sur le plan offensif, poussive même, loin de ses fabuleuses capacités. Défensivement, avec ses segments interminables (2,44 m d'envergure, bras écartés), il a tout de même gêné les Fosséens, ses mensurations lui permettant de modifier une équipe entière, à l'image de deux contres (sur quatre au total) monstrueux. "On a une belle équipe aussi !", souriait d'ailleurs Sacha Giffa, ancien joueur de Fos désormais assistant des Mets, hier dans nos colonnes. Comprenez au-delà de Wembanyama. Au pays du pastis, les Mets 92 ont même compté sur une dose de 51 (comme son maillot) et cinq volumes de Waters pour assurer le spectacle, l'ancien meneur de Boston et Toronto, en NBA, régalant le public avec ses dribbles. Justin James, arrivé en décembre pour pallier la blessure d'Aaron Henry, a lui enquillé les paniers pour creuser l'écart et garder l'avantage.
Mais les Fosséens n'ont pas abdiqué. Menés de 21 points à la pause, ils ont sonné la révolte au retour des vestiaires. Revenus à 7 unités à l'entame du dernier quart, les Provençaux sont même parvenus à repasser devant de deux points (78-76) à 3'40 du buzzer. Malgré le bruit du public et le soutien de deux joueurs de l'OM, Dimitri Payet et Jonathan Clauss, installés au bord du parquet avec leurs familles et choyés d'un maillot du club fosséen, les partenaires de Shevon Thompson n'ont pas réussi à créer l'exploit. Le jeune Bilal Coulibaly, auteur de 37 points avec les Espoirs quelques heures plus tôt (
voir par ailleurs), a fait fi des sifflets nourris pour inscrire un lancer-franc précieux (80-81), comme Tremont Waters (80-83).
Adresse en berne (4/12, dont 1/7 à trois points), compteur au point mort (à peine 11 points, soit son plus petit total, comme face à Paris), Victor Wembanyama (7 rebonds et 5 balles perdues) a quant à lui été discret jusqu'au bout. "Il n'a pas été en réussite, on a bien défendu sur lui", résume Dylan Affo-Mama. "Ce n'est pas la première fois, il est déjà passé à côté à Roanne et à Strasbourg, note Vincent Collet, l'entraîneur des Mets et des Bleus. Il n'a fait que tirer à trois points plutôt que d'aller chercher le combat intérieur." Inarrêtable depuis octobre, "Wemby" montre à tout le monde depuis quelques semaines qu'il est aussi humain.
La Provence